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Golden Hill, de Francis Spufford

Publié le 04 août 2019 par Francisrichard @francisrichard
Golden Hill, de Francis Spufford

"Dieu miséricordieux! lâcha-t-il. C'est là une traite pour mille livres!

- En effet, dit monsieur Smith. Mille livres sterling, ou, comme il est mentionné ici, mille sept cent trente-huit livres, quinze shillings et quatre pence, monnaie de New-York. Puis-je m'asseoir?"

Ce 1er novembre 1746, débarqué du brick Henrietta, ce Smith se présente avec cette traite, émise par Banyard & Hithe à Londres, au bureau de la firme Lovell & Company, sise Golden Hill Street, à New York.

Cette somme est énorme pour l'époque, ce d'autant plus que New York n'est alors qu'une petite ville d'environ sept mille habitants, ce qui n'est rien en comparaison de Londres qui en compte cent fois plus.

Richard Smith vient justement de la capitale du royaume britannique pour accomplir dans la colonie américaine une mission mystérieuse, qui ne sera dévoilée qu'à la fin du roman de Francis Spufford.

Auparavant, le lecteur attentif en aura une vague idée parce que l'auteur lui aura donné en cours de lecture quelques indices qu'il ne convient évidemment pas de lui indiquer ici. C'est à lui de les découvrir.

Toujours est-il que, comme il garde pour lui le but de sa présence dans la colonie britannique, les rumeurs vont bon train au sujet de ce jeune homme de vingt-quatre ans, dont les apparences sont trompeuses.

Smith va connaître des hauts et des bas pendant toute la durée de son séjour qui doit être d'au moins soixante jours, puisque, d'un commun accord, avec Lovell & Company, c'est le terme convenu de la traite.

Richard Smith, nouveau venu, ne connaît pas les codes et commet de nombreuses maladresses. Ce qui lui vaut des revers de fortune, et de se retrouver mêlé à des querelles politiques et religieuses qui ne sont pas siennes.

Les mésaventures de Richard Smith se déroule dans un contexte historique du XVIIIe, qui préfigure la révolution américaine et où, dans la bonne société, on joue au piquet, on fait du théâtre et on se bat en duel.

Le récit est en fait écrit par une des personnes de l'histoire, qui n'a pourtant partagé aucune des expériences variées de Monsieur Smith mais qui s'est découverte capable [d'en] concocter les passages nécessaires.

A partir d'une histoire qu'elle a en partie vécue, elle fait tout un roman, ressuscitant en quelque sorte Richard Smith, même si le prix en est celui du mensonge à chaque tournant: Les mensonges valent mieux que rien.

Francis Richard

Golden Hill, Francis Spufford, 320 pages, Slatkine & Cie (traduit de l'anglais par Nadine Gassie)


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