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Grand National, de Roland Buti

Publié le 20 août 2019 par Francisrichard @francisrichard
Grand National, de Roland Buti

- Le Grand National?

- Un hôtel de luxe où elle livrait le pain pour son père.

- Le Grand National? Quel drôle de nom! Et c'est où?

- A Glion. Sur les hauteurs de Montreux.

Le narrateur, Carlo Weiss, est jardinier. C'est de sa mère, Pia, dont il parle avec son employé, Agon, originaire du Kosovo, un colosse agile, un vrai sentimental, qui, donc, essaie de s'en tenir aux valeurs pratiques et aux résultats tangibles.

Ensemble ils se sont rendu à la maison de retraite de la mère de Carlo. Elle a disparu sans crier gare. Carlo est inquiet. Ils ont rencontré Madame Jaquet qui partage sa chambre avec elle et à qui Agon a promis une promenade en forêt.

Ne voulant pas rester seul, Weiss accompagne Agon sur la parcelle de terre que celui-ci loue à la Ville et qu'il cultive amoureusement. Ils dorment dans le cabanon d'Agon. Mais, au matin, Carlo entend qu'Agon est tabassé par des inconnus.

Les inconnus mis en fuite par Weiss et des voisins, Agon est emmené par eux à l'hôpital. Quand, plus tard, Carlo lui rend visite, Madame Jaquet l'a devancé avec des friandises et une photographie de Pia qu'ils ont vue dans sa chambre.

Sur cette photographie la mère de Carlo doit avoir quinze ans, seize ou peut-être dix-sept: elle sourit, se retient de rire aux éclats, le temps du cliché; elle est resplendissante de bonheur. Derrière elle, il y a une marquise, que Carlo reconnaît:

C'est l'entrée du Grand National.

Agon suggère à son patron d'appeler le palace: peut-être s'y est-elle rendue? Renseignement pris, c'est bien le cas. Alors, Carlo s'y rend à son tour. Il voudrait que sa mère retourne à la maison de retraite, mais elle ne veut pas. Alors il se résigne.

Si Pia est allée au Grand National, ce n'est pas sans raison et Carlo va peu à peu la découvrir: un secret de jeunesse qu'elle a bien gardé... Agon, lui aussi, a un secret: ce n'est pas pour rien que l'autre jour il a été sévèrement passé à tabac...

L'un des nombreux charmes de ce récit filial, ce sont les odeurs essentielles que le narrateur de Roland Buti respire dans les êtres et les choses: l'odeur d'humus des livres d'Agon, le parfum d'Ana qui l'a quitté ou encore les senteurs végétales:

Je suis particulièrement sensible à l'odeur de la terre quand l'humidité descend le soir...

Francis Richard

Grand National, Roland Buti, 160 pages, Zoé (sortie le 22 août 2019)

Livre précédent:

Le Milieu de l'horizon (2014)


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