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Quand je serai grand... je ferai l'Ötillö

Publié le 04 septembre 2019 par Pascal Boutreau

Capture d’écran 2019-09-04 à 10.24.54Me voilà de retour de Suède où j’avais la chance d’être invité pour couvrir l’Ötillö (j’ai bien dit couVrir), la mythique course de swimrun. Pour l’occasion, je travaillais pour le site Adrénaline de lequipe.fr (parution ce jeudi), le magazine Wider (parution en décembre) et le site québécois Distances + (l'article ici).

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Pour ceux qui ne connaissent pas cette discipline, le principe est simple. On part d’un point A pour aller à un point B en enchainant course à pied et natation, le tout plusieurs fois et sans changer de tenue. En gros, on nage avec les baskets au pied et on court avec la combinaison puis on replonge dans la foulée etc. Facile, non ? Le tout en équipe de deux (hommes, femmes ou mixtes), pour des questions de sécurité, mais aussi et surtout pour vivre une aventure où le partage de moments d’une grande intensité avec un coéquipier (ou une coéquipière) dépasse le simple cadre su sport.

A l’Ötillö (qui veut dire « d’île en île » en suédois), la course se dispute au paradis… euh pardon... dans l’archipel de Stockholm, entre l’île de Sandham et celle d’Üto. Une aventure de 76 km avec 66km de trail sur les 24 îles traversées et 10 km de natation dans la mer baltique pour relier toutes ces îles.

J’avais déjà eu la chance de me rendre sur cette course en 2013 à une époque où le swimrun était encore très confidentiel et une affaire quasi exclusivement suédoise. Les choses ont bien changé depuis. Pour cette 14e édition de ce qui est devenu le « championnat du monde Ötillö » (d’autres courses en Allemagne, Angleterre, France (Cannes), Californie, Suisse, Hongrie, Malte et Suède permettent de se qualifier), 24 nationalités étaient représentées avec notamment 22 équipes venues de France où l’épisode Intérieur Sport de Canal + et le reportage de Stade 2 ont marqué les esprits et déclenché un véritable engouement (si vous avez un peu de temps, regardez-les, et gardez une boite de mouchoirs juste à côté de vous).

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L’histoire de la création de cette course est déjà géniale. L’idée est née en 2002 à la fin d’une soirée bien arrosée entre amis. Ce soir-là, après quelques bières, un défi fut lancé : rallier Üto et Sandham par des moyens uniquement naturels. La dernière équipe arrivée paiera l’hôtel et le dîner aux autres. Seule consigne : passer par trois restaurants avec obligation pour la dernière équipe de régler l'addition. Les quatre potes vont réussir le défi et remettre ça l’année suivante. A Stockholm, deux anciens spécialistes des raids reconvertis dans l’événementiel ont vent de cette aventure et sentent qu’il y a un truc génial à organiser. Bonne pioche !

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Comment qualifier cette course ? Facile. Prenez tous les superlatifs du dico et vous aurez la réponse. Bien sûr il y a le côté sportif, un effort d’un peu moins de 8 heures pour les meilleurs et près de 14 heures pour les derniers. Avec une indispensable gestion de l’effort comme j’aime. Mais l’Ötillö, c’est bien plus qu’une épreuve sportive. C’est un peu comme une réunion de famille où tout le monde (organisateurs et participants) s’apprécie, se respecte et se retrouve autour des mêmes valeurs. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, et même si beaucoup de participants débarquent avec des sacs Ironman, on est loin de l’esprit du triathlon beaucoup plus individualiste et bling-bling avec son matos hors de prix. Attention, je ne critique par le triathlon que j’aime aussi beaucoup comme vous le savez. C’est juste un autre état d’esprit.

Le fait de courir en binôme change tout de l’approche de l’expérience. Tu dois veiller sur l’autre, être à son écoute, être solidaire dans les moments de faiblesse. Et réciproquement. Tu partages les moments d’euphorie ou de détresse. Le lien entre partenaires va bien au-delà de la corde qui parfois les relie.

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Tout cet esprit est porté et transmis par les créateurs de l’Ötillö, Michael Lemmel et Mats Skott, et leur formidable équipe. « Nous vivons dans une société où tout est carré, digitalisé, m’avait confié Michael lors de ma première venue. Mais je crois que nous avons aussi besoin de revenir à l’origine. L’Ötillö est une manière de retrouver cet équilibre. Les coureurs partagent leur énergie, s’entraident. C’est totalement différent d’une épreuve classique où l’on est centré sur soi. Et puis il y a l’idée d’avancer quels que soient les obstacles. Il y a des montagnes, on les franchit, il y a des lacs ou la mer, on les traverse. Toujours aller au-delà des obstacles, c’est aussi une philosophie de vie. »

En trente ans de métier (pffff déjà), j’ai eu la chance de vivre beaucoup de belles expériences. Rarement, j’ai ressenti cette sensation. Un peu comme le flash d’un jeune lycéen ou étudiant qui se dit « c’est ça que je veux faire plus tard ». Reste à trouver la partenaire…
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Dans le cadre de ce « championnat du monde », se disputait le samedi une épreuve sur les 15 derniers kilomètres de la « grande » course. Et forcément, je ne pouvais pas manquer une telle occasion d’aller faire un plouf et gambader. Au programme du jour, environ 15 km donc avec 12 km de trail répartis sur 10 sections (la plus longue de 5 km) et 9 sections de natation pour parcourir au total 2700 m et aller d'une île à l'autre, parfois contre les courants (c'est plus rigolo) (1000 m la section plus longue). Le tout en binôme, c'est l'esprit. L'organisation m'avait associé à Otto, un caméraman suédois hyper cool que j'ai rencontré... 1 heure avant le départ. Coup de bol, nous étions à peu près complémentaires. J'étais plus rapide que lui en natation mais un peu moins en trail. 

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Pour les habitués du swimrun, j'avais pris l’option de nager sans pull-buoy et sans plaquettes (les deux sont autorisés). L’orga m’avait prêté une combinaison Ark spécialement conçue pour ce type d’effort c’est-à-dire très souple au niveau des jambes et des épaules afin de faciliter la course sur les sections trail. Top. La prochaine fois, je prendrai quand même des plaquettes qui permettent d’être plus efficaces. Contrairement à beaucoup d’équipes nous n’avions pas non plus de corde pour nous relier (ça permet au meilleur nageur de tracter le moins bon et idem en course).

Au total 2h33 d'effort sous un grand soleil dans un décor somptueux avec un kiff total dans l'eau (température de l’eau : 16° environ) et sur les sentiers et les rochers des différentes îles traversées. 2h33 avec à chaque instant la conscience d’être un ultra privilégié et de pouvoir vivre de tels instants.

(Photos Pierre Mangez/ÖTILLÖ, Jakob Edholm/ÖTILLÖ)

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En attendant de prolonger l’expérience swimrun, ce samedi, je m’attaque à une expérience qui m’excite beaucoup.

A Longueil-Sainte-Marie, dans l’Oise, je participe à un 12 heures de natation, une épreuve dont m’a parlé Muriel, une copine de triathlon fan d’eau libre que j’ai retrouvée au triathlon de Deauville en juin dernier. Comme elle est aussi « joueuse » que moi sur ce genre de « plaisanteries », ça ne pouvait que déboucher sur une inscription quasi immédiate. Un truc de ce type, je n’ai jamais fait et c’est ce qui m’amuse beaucoup beaucoup. Je sais gérer à pied, je sais gérer sur le vélo, on va voir si je sais gérer dans l’eau.

Le principe est simple, une base nautique dont le tour fait 500 m, un départ samedi à minuit (nager de nuit, ça aussi ça va être rigolo) et une arrivée dimanche à midi. Objectif : faire le plus de tours en gérant ces 12 heures comme on veut. Il y a des formules en équipes où les nageurs se relaient mais l’idée de le faire en solo est bien plus drôle (sauf peut-être pour mes épaules, mais on fera le point lundi… j’ai déjà mal rien qu’à y penser).

Je vais voir comment ça se passe car je pars vraiment dans l’inconnu, mais mon idée est de partir sur des cycles de 45’ de nage, soit probablement autour de 5 tours, et 15’ de repos-ravito. En comptant l’inévitable baisse de régime au fil des heures, ça devrait m’amener entre 20 et 25 km au bout des 12 heures. L’estimation est large mais je ne sais vraiment pas comment tout ça va se gérer. Je vous raconte ça la semaine prochaine dans une prochaine news… si je ne me suis pas noyé.  

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Bilan du mois d'août

Evidemment un mois solide en volume horaire, EmbrunMan oblige, et beaucoup moins en terme de séances puisqu'il faut bien couper un peu avant... et après. La suite, vous la connaissez déjà (voir news précédente) avec juste une petite ligne supplémentaire avec un triathlon sprint à St-Ger pour la bonne cause (Virades de l'espoir). L'objectif principal des trois prochains mois est de réussir une préparation correcte en vue du Marathon de Valence (1er décembre) où j'espère faire un temps correct (tout est relatif), autour des 3h45, tout en conciliant une prépa à plus long terme pour la Vasaloppet avec un renforcement musculaire du haut du corps. Tout va donc être une question de répartition. D'autant plus que mon genou droit continue de grincer et que l'augmentation obligatoire du volume à pied pour le marathon va devoir être savamment dosée. Priorité des derniers mois, le vélo va devenir cette fois complémentaire. Toujours une question d'équilibre. La base. 

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Agenda 

(courses où je suis déjà inscrit)

7-8 septembre : l'Ois'eau Libre - 12 heures de natation en eau libre 
15 septembre : 10 km de Thoiry 
28 septembre : Triathlon sprint à Saint-Germain-en-Laye (Virades de l'Espoir)
6 octobre : Sedan-Charleville (23,6km)
17 novembre : Semi-marathon de Deauville
1er décembre : Marathon de Valence (Espagne)

2020
1er mars : Vasaloppet (ski de fond, 90 km, style classique)
17 mai : Course du viaduc de Millau (23,7 km)
5 juillet : 70.3 Sables d'Olonne


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