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La littérature maghrébine d'expression française

Publié le 08 septembre 2019 par Justyne005
IntroductionLa littérature maghrébine d’expression française voit le jour en Algérie aux alentours de 1830, puis s’étend aux deux pays voisins le Maroc et la Tunisie. Elle se présente d’abord comme l’expression du malaise et de la contestation contre le colonialisme français, mais les auteurs, tout en continuant à revendiquer leur identité et leur liberté, s’attèlent au renouvellement de leurs thèmes qui se diversifient au fil des années.

Les premiers textes Quelques auteurs, des fonctionnaires de l’administration coloniale pour la plupart, publient leurs textes (romans, nouvelles, poèmes). Le titre qui inaugure cette la série de productions littéraires en Algérie est Ahmed ben Mustapha, goumier de Benchérif. D’autres écrits appartenant à ce qu’on appelle le roman colonial émergent et révèlent quelques auteurs qui parviennent à s’affirmer grâce à leur talent de conteur. Ces derniers appliquent globalement les conventions réalistes pour exposer des idées à caractère social. Leurs œuvres, peu audacieuses, flattent indirectement le pouvoir colonial qui leur laisse une petite marge de manoeuvre dans ses institutions éditoriales.L’épanouissement du roman A partir des années 50, le langage littéraire commence à prendre forme. Les écrivains de cette génération revendiquent ouvertement leur individualité et leur autonomie. Mouloud Feraoun, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Malk Haddad, Assia Djebar et Ahmed Sefrioui introduisent dans leurs oeuvres des personnages non stéréotypés, vus de l’intérieur. Cette nouveauté romanesque brise l’image que le colonisateur se fait des habitants des pays occupés.Le roman de ces années-là se présente souvent comme un témoignage : Le Fils du pauvre (1950) de M. Feraoun et Nedjma(1956) de Kateb Yacine marquent profondément la société 6 algérienne et même maghrébine. Ces deux textes et beaucoup d’autres permettent au lecteur, notamment étranger, de découvrir les multiples facettes de la culture maghrébine qui les concerne dans le fonctionnement politique.

La première trilogie de Mohamed Dib La Grande Maison (1952), Le Métier à tisser ( 1957) et L’Incendie (1954), Les Chemins qui montent (1957) de M. Feraoun, La Colline oubliée (1952) et Le Sommeil du juste (1955) de Mouloud Mammeri peuvent être considérés comme des récits tragiques qui décrivent le déchirement de jeunes gens ayant étudié dans des écoles françaises au sein de sociétés traditionnelles influencées par le modèle européen.

Parmi les autres écrivains qui parlent de cet écartèlement entre deux cultures dans les années 50-60, on peut citer Driss Chraïbi ( Le Passé simple, 1954 ) AssiaDjebar( La Soif, 1957) ; Les Impatients,1958 ; Les Enfants du Nouveau Monde, 1962 ; Les Alouettes naïves,1967), Malek Haddad ( L’Elèveet la leçon, 1960 ; Le Quai aux fleurs ne répond plus,1961), Albert Memmi ( La Statue de sel, 1953),…  

Dans les années 70, apparaissent des textes qui font de la contestation leur cheval de bataille. La Répudiation (1969) ; L’Insolation (1972) de Rachid Boudjedras’inscrit dans ce cadre. Au Maroc, Abdellatif Laâbi lance la revue Souffles entre 1966 et 1972 et publie L’Arbre de fer fleurit (1974) ; Le Règne de Barbarie (1976) ; Chroniques de la citadelle d’exil (1978). Mohamed Khair-Eddine écrit Agadir (1967) et Le Déserteur (1973). Tahar Ben Jelloun se distingue avec Harrouda(1973) et Moha le fou , Moha le sage (1978).

Les années 80 et 90 assistent à une production littéraire particulièrement abondante dans les trois pays du Maghreb. Mohamed Dib publie Les Terrasses d’Orsol(1985) ; Le Sommeil d’Eve(1989) ; Neiges de marbre (1990) ; Le Désert sans détour (1992). Tahar Benjelloun enchaîne avec L’Enfant de sable (1985) et La Nuit sacrée (1987). Durant cette même période, Driss Chraïbi écrit une série de romans comme Une enquête au pays (1981) ; La Mère du printemps (1982) ; Naissance à l’aube (1986),… 

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