Magazine Côté Femmes

La fois où j'ai voulu tout étiqueter, et puis finalement pas...

Par Boo
  Depuis le jour où j’ai adopté mon homme, je me suis appliquée à lui fournir une bonne éducation : comment éplucher un oignon, savoir balader les mains là où il faut, apprendre à lancer une machine sans ruiner mes petites mailles, faire une vaisselle sans vider le pot de liquide vaisselle, etc, etc... Pour beaucoup de ces petites tâches, même si parfois l’apprentissage a été un peu long, mon chéri s’est révélé être un très bon élève. Il est même devenu l’as du poulet shop suey, la terreur des plats à gratins encrassés, le Marie-José Perec des courses de dernière minute. Un homme parfait, en somme.
Enfin presque. Il y a encore une tâche qui lui résiste. Ignominieuse, ingrate, délicate, complexe, épineuse, laborieuse, en un mot : inextricable.
Le rangeage de linge.
Enfin pour être précise, le rangeage de mon linge.
Parce que pour le sien, il se démerde très bien : trois piles dans l’armoire (pulls, t-shirt, jeans), deux paniers (boxers, chaussettes) et un espace dédié dans la penderie (chemises). Là ça va, il gère.
Mais c’est mon linge à moi qui pose problème. Il paraitrait que ma logique de rangement n’est pas logique. Il paraitrait même que c’est le bordel. Que c’est trop compliqué, que putain je vois pas la différence là entre cette pile et celle-là, t’as qu’à le ranger toi même ton linge d’abord !
Mon choix de rangement n'est pourtant pas compliqué.
Sur l’étagère du haut, deux piles : les jeans d’un coté, les t-shirt de l’autre. Comme lui.
Sur l’étagère du bas, on complexifie légèrement : une pile pour les bas qui ne sont pas des jeans (jupes, corsaires, shorts) et deux piles pour les gros pulls.
Enfin, l’étagère du milieu. Ou, devrais-je dire, la tant redoutée étagère du milieu. Celle qui pose problème. Celle qui, soi-disant est, je cite : « bien caractéristique d’une logique féminine, c’est-à-dire, un foutoir bordélique ». Pourtant, je ne vois pas du tout où est le problème. Non mais dites moi, vous, si vous trouvez ça tiré par les cheveux, ou si c’est mon homme qui rame, parce qu’à force de râler, il me met le doute...
L’étagère maudite se décompose donc en 4 piles : - une pile "petits débardeurs" : no comment, tout le monde sait ce qu’est un débardeur... - une pile "petits hauts légers mais qui ne sont pas des débardeurs" : tout ce qui a des manches courtes, quoi. - une pile "petits hauts de soirée que je ne porte jamais en journée" : c’est simple, c’est la même chose qu’à côté, mais en noir, ou à paillettes, ou à très décolleté. - et enfin une pile "hauts qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes" : autrement dit, les sweats, les pulls légers, les gilets zippés (mais pas les gros pulls, qui vont, si vous vous rappelez bien, sur l’étagère du dessous).
Mais attention ! Certains éléments de ces catégories sont à ranger impérativement dans la penderie, car froissables. C’est le cas des chemises, tuniques, pantalons en coton léger, robes, etc.
Voilà, c’est tout. Logique non ? Ben mon chéri, il ne s’y retrouve pas. Tellement pas, d’ailleurs, qu’un jour, lassée de retrouver mes petits hauts de soirée dans la penderie, mes chaussettes dans le panier à culottes ou un débardeur planqué entre deux jean’s, j’ai même fini par étiqueter les piles.
La pile des petits débardeurs
Mais ça n’a pas résolu le problème : - Ton petit pull Kookai bleu là, il va bien dans la pile "autres petits hauts", c’est bien ça ?
- Nan mon cœur. Il va dans "petits hauts de soirée" celui-là, tu vois bien...
- Ah et à quoi je vois ça ?
- Hé bien, à ce que c’est un haut de soirée enfin !
- Et c’est marqué où que c’est un haut de soirée ?
- ... S’il faut qu’en plus des piles, j’étiquète aussi chacune de mes fringues, je ne suis pas rendue. J’ai plus vite fait de le ranger moi-même, mon linge... Ce que j'ai fini par faire, donc, m'avouant vaincue pour le match éducation de garçon / explication de fille.
Mais j’ai la dent dure. Certains diront que je suis rancunière, que j’ai l’esprit revanchard, mais ils se trompent. Je suis joueuse, c’est tout : - Boo, tu as mis où ma clef USB ?
- Je sais pas, ça ressemble à quoi une clef USB ?
- Mais enfin tu sais bien ! Ca ressemble à un mini-stabilo noir là, avec marqué USB en gros dessus...
- Ah oui. Il est posé à côté de l’évier dans la salle de bain.
- Hein ? Pourquoi dans la salle de bain ?
- Ben USB, ça veut pas dire Ustensible de Salle de Bain ?
- ...
- Boo, je trouve plus mes tongs. T’aurais pas une idée ?
- T'as regardé dans le bac à légumes dans le frigo ?
- C’est une blague ?
- Non c'est pour que tu gardes les pieds bien frais.
- C'est nul...
- Je sais mais ça m'amuse follement.
Oui je sais, je suis une chieuse.

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