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Gia Margaret, et la pop lumière fut

Publié le 25 septembre 2019 par Le Limonadier @LeLimonadier

On me demande parfois comment je découvre de nouveaux artistes, comment je me tiens au courant des sorties musicales et des concerts. La plupart du temps, je réponds simplement que je l'ai vu passer sur les internets à plusieurs reprises ou que des proches m'en ont parlé, jusqu'à ce que je me décide enfin à cliquer sur play pour me faire une idée. En vérité, la plupart du temps, j'ai juste oublié quand et pourquoi j'ai écouté tel artiste ou tel album car je ne suis pas de la catégorie des diggers émérites et invétérés qui farfouillent sans cesse pour trouver leurs perles rares. J'y vais plutôt au petit bonheur la chance et ça me réussit plutôt pas mal.

Mais cette fois, c'est différent parce que je me souviens très bien quand j'ai décidé de cliquer sur play. C'était en fin d'année dernière, juste après une brève conversation par sms :

" - Yo ! Tu connais Gia Margaret ? La pochette est trop belle, j'écoute le titre Groceries - Je crois que j'ai vu passer son nom mais je ne connais pas. Ta nouvelle chouchou ? - Je vais écouter l'album ce soir, avec des bougies, ça commence trop bien "


Et effectivement, la pochette est d'une beauté simple et lumineuse, comme le disque que j'ai écouté le soir venu, sans bougie cela dit. Et c'est là que je me suis faite cueillir tout bêtement.

There's Always Glimmer de Gia Margaret, sorti en juillet 2018 chez Orindal Records, est un de ces albums qui vous plongent tout de suite dans une atmosphère qui vous transporte dans une bulle sonore très particulière. Dès les premières notes, on se laisse embarquer par les nappes de synthés et les mélodies égrainées sur un piano, une guitare ou une trompette discrète. Puis on se laisse bercer par cette voix murmurée qui nous fait tendre l'oreille et fermer à demi les yeux. Dans cet album, il y a des accents du première époque, de Sufjan Stevens sans vocoder, de et parfois même de Julien Baker. Les douze puis quatorze titres (deux bonus dans la version deluxe, et on va pas s'en plaindre) sont tout doux, paraissant aux premiers abords sommaires mais se dévoilant de plus en plus complexes au fil des écoutes... notamment grâce à de nombreux petits détails étincelants qui nous échappent parfois mais brillent quand les conditions sont idéales.

There's Always Glimmer, c'est ce genre de disque qui nous accompagne discrètement. On se surprend à y revenir pour sa familiarité et ce petit cocon sonore qui nous a séduit dès la première écoute. Depuis que je me suis décidé à cliquer sur play la voix et les mélodies de Gia Margaret m'ont accompagnée, du cœur de l'hiver canadien à ces soirées d'été où tout se calme et le temps se suspend, mais aussi pendant l'automne tout gris de Paris et les premières journées de printemps quand la chaleur reprend progressivement ses droits.

Vous la voyez venir et la voici la voilà, la métaphore filée de la lumière car vous n'allez pas y couper : dans cet album il y a les rayons rasants du crépuscule, l'éclat blême du petit matin, la grisaille étouffée, la nuit scintillante et l'éclaircie éblouissante. Des premiers mots doux de " Groceries " aux accords caressants de la version acoustique de " Smoke ", en passant par le kick discret de " Birthday ", les synthés délicats de " In Normal Ways " et les détails mélodiques d' " Exist ", le disque s'écoute de bout en bout, d'un seul trait.

Et c'est beau, tout simplement.

Gia Margaret avec son sleep rock aborde les relations de toute sorte avec cette poésie introspective par laquelle on est séduit à chaque fois. On est clairement en terrain familier et ça ne surprendra personne de savoir qu'on chantonne quelques lignes mélodiques, un peu fragiles mais qui vous restent facilement dans la tête comme de joyeux petits souvenirs qui remontent de temps en temps. Nos petits cœurs de rockeurs sensibles sont comblés. Il est important de noter également sa collaboration avec Novo Amor, avec qui Gia Margaret a tourné sans jamais passer par Paris d'ailleurs (snif).

Alors si entre mon introduction bancale et cette conclusion instable, vous êtes aussi tombé.es en amour avec ce disque, bienvenue au club ! Malheureusement, vous allez aussi devoir prendre votre mal en patience. Gia Margaret devait être de passage au Pop-Up du Label à Paris pour faire délicatement résonner ces titres dans la Ville Lumière mais a dû annuler l'intégralité de sa tournée. Finalement, ça nous laisse simplement un peu plus de temps pour se plonger dans la lumière poudrée de ce There's Always Glimmer.


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