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Rencontre avec Isaac Delusion autour de leur troisième album

Publié le 07 novembre 2019 par Le Limonadier @LeLimonadier

Artiste historique de la maison microqlima, Isaac Delusion s'était fait relativement discret en studio ces derniers temps, exception faite de quelques reprises toujours réussies. Mais ce Vendredi 8 novembre, c'est leur troisième album, uplifters, que vous allez pouvoir découvrir. C'était l'occasion pour nous de rencontrer Loic et Jules et d'échanger avec eux sur la genèse de cet album au détour d'un verre à la cool au point éphémère.

On a écouté votre troisième album "uplifters". Etant assez fan des précédents la barre était haute mais on a vraiment eu le sentiment dès la première écoute que c'était peut-être bien le meilleur des trois. Comment vous vous le sentez cet album ?

Jules: Pareil, c'est le meilleur ! (rire) En tous cas on s'est bien amusé à le faire.
Loïc: Oui on a prit beaucoup de plaisir contrairement au deuxième album où ça a été un peu plus tortueux, celui-là à coulé comme une lettre à la poste !

La Direction Artistique du disque est très portée sur l'adolescence. Quel est votre rapport à cette époque de votre vie ?

J: Disons qu'il y'a un côté un peu paradoxal qui est amusant dans le sens où on rêve de plein de chose, plein de projet mais on ne peut en réaliser aucun parce qu'on n'a pas encore les moyens de le faire. Du coup ça stimule beaucoup l'imaginaire. C'est une époque qui est dans la projection mais pas encore dans l'action. C'est propice à la réflexion, aux rêves... C'est aussi l'époque ou on s'est connu !

On a lu une histoire sur un disque dur parti en fumée, ce qui aurait complètement modifié la trajectoire de l'enregistrement de cet album. Vous pouvez nous en dire plus ?

L: On avait commencé l'album, j'avais enregistré plein de démo sur mon PC et comme d'habitude j'ai été assez laxiste sur les sauvegardes. Et l'autre jour je me réveille, j'allume mon ordi et il ne voulait pas démarrer... Je l'apporte chez un réparateur et rien à faire j'avais tout perdu. J'ai perdu des centaines de démo de morceaux. Ça a été un coup assez dur sur le moment mais on a su rebondir par la suite pour changer notre méthode, s'éloigner des machines et de notre dépendance aux ordinateurs. On s'est remis à faire du son comme on faisait au début dans nos chambres de bonne, ça nous a permis de retrouver une sorte de fraîcheur qui a bien imprégné ce troisième album.

Perso je vous ai découvert à Pete the Monkey il y'a trois ans et j'ai trouvé que vous aviez une énergie très contagieuse en live. Le studio pour le coup apporte une autre facette... Comment vous abordez les deux exercices ? Une préférence ?

J: C'est tellement différent que c'est dur d'en préférer une... On prendrait sûrement moins de plaisir en live si il n'y avait pas le studio et vice versa. C'est vraiment deux facettes avec lesquelles on peut jongler qui font que les morceaux sont toujours différents. Ils sont figé en studio mais évoluent en permanence en live, ce qui permet aussi d'adapter nos morceaux avec nos envies du moment et pour respecter l'immédiateté du live.

Dans l'album, il y'a un titre qui sort un peu du lot, "j'ai pas l'habitude" d'abord parce qu'il est chanté en Français mais il nous semble aussi que ce n'est pas Loïc qui chante si ? Et puis surtout, la mélodie et le texte donnent une impression de naïveté et légèreté, qui contraste un peu par rapport au reste de l'album. Il a une histoire en particulier ce titre ?

L: J'avais envie de parler d'un phénomène que j'ai connu par le passé qui est le fait se sentir en décalage par rapport à certaines situations, de ne jamais se sentir tout à fait à sa place... J'avais envie de parler de ça, la plupart du temps on écrit en anglais mais je me suis dit que c'était une bonne idée d'écrire celui ci en Français pour que le message passe sans voiler ça avec une langue qui n'est au final pas notre langue maternelle.

Comment vous travaillez votre son ? Est-ce qu'un geek de matos clavier/ boite à rythme se cache parmi vous ?

J: Oui, ça dépend qui et sur quoi mais c'est toujours intéressant et excitant de découvrir de nouvelles manières de faire de la musique. Même pour le live, la MPC1000 par exemple c'est quelque chose qui ne nous sert pas du tout en studio mais qui nous permet de faire mille trucs différents en live mais je pense pas qu'on soit particulièrement geek. L: Si si on est geek quand même (rires)... on ne se rend jamais compte qu'on est geek mais clairement Jules est plus geek que moi. J: Bon, je prends ça comme un compliment !

Le clip pour le titre " fancy " est sorti le 5 septembre dernier, on y retrouve pas mal de références cinématographique, de Grease à Leos Carax. Est-ce que vous êtes cinéphile et est-ce que vous pensez que ça joue dans votre façon d'arranger les morceaux, d'installer des ambiances ?

J: Pour moi le cinéma c'est beaucoup des influences inconscientes. Là tu parles de Leos Carax, je n'y avais pas du tout pensé mais j'adore ce qu'il fait et j'ai l'impression que ça influence forcément ce que tu fais, les images que tu peux avoir en tête. On aime tous les deux le cinéma, même entre nous on parle plus de cinéma que de musique. Pour ce qui est des clips, c'est nous qui choisissons les réalisateurs et on essaye d'être présent le plus possible sur le tournage et montage. On fonctionne vraiment au coup de cœur.

Pour finir la petite question du limo, si vous étiez un cocktail ou une boisson ce serait quoi ?

L: Ce serait sans hésiter un ti punch. Ou un verre de champagne

J: la réponse parle d'elle même on est alcoolique! Plus il y'a d'alcool plus ça nous représente. C'est ça l'énergie contagieuse dont tu parlais !

Vous pouvez vous écouter uplifters dès demain sur votre plateforme préférée, ou même pour les plus aventureux d'entre vous, l'acheter en physique par ici !


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