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[Critique] La Belle Époque

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] La Belle Époque

[Critique] La Belle Époque
Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…

Après un premier film remarqué (l’excellent Monsieur & Madame Adelman), Nicolas Bedos repasse derrière la caméra pour La Belle Époque, une comédie dramatique originale qui confirme indéniablement ses talents de réalisateur, et par la même occasion ceux de scénariste. A l’instar de son premier long-métrage, cette deuxième réalisation aborde à nouveau, avec brio, des thématiques plutôt mélancoliques telles que l’usure du couple, la nostalgie de la jeunesse ou encore le temps qui passe. Le traitement s’avère en revanche complètement différent de son œuvre précédente puisque le récit mêle ici, à travers une habile mise en abyme, fiction et réalité, passé et présent, pour distiller son propos. Plus qu’une simple mécanique, cet angle s’impose véritablement comme le cœur du film tant il cristallise les émotions des personnages, et par extension celles des spectateurs. Sans trop en dévoiler sur l’intrigue, il faut dire que le concept donne lieu à de superbes séquences, tant pour le héros qui en profite que pour les acteurs et techniciens qui l’accompagnent. L’enjeu était finalement de pouvoir réussir à tenir la distance sur la durée et Bedos y parvient sans problème. A l’exception d’une entame peut-être un peu laborieuse, l’histoire se révèle en effet parfaitement rythmée.

[Critique] La Belle Époque
Outre son écriture percutante, dont on soulignera notamment l’intelligence des dialogues, le film brille aussi par sa mise en scène précise et aérienne. Sans en faire trop, le cinéaste voyage en effet délicatement d’un côté à l’autre du miroir, donnant au concept initial une belle profondeur. Alors certes, le long-métrage n’évite pas quelques longueurs, de même qu’il manque parfois un peu d’équilibre entre toutes ses intrigues secondaires, mais il n’empêche que la magie opère à de nombreuses reprises. A l’image par exemple de cette séquence finale absolument sublime entre Fanny Ardent et Daniel Auteuil. Si les réserves sont bien sûr toujours permises quant à la qualité de leur jeu, ça faisait néanmoins longtemps qu’on avait plus vu les deux comédiens aussi inspirés, en particulier le second qui s’avère extrêmement touchant dans la peau de cet homme tellement blasé par la société d’aujourd’hui qu’il préfère revivre son passé. A leurs côtés, Doria Tillier et Guillaume Canet complètent magnifiquement le tableau. Comme pour Monsieur & Madame Adelman, le film sonne d’ailleurs comme une véritable déclaration d’amour à la jeune actrice. Et on comprend aisément pourquoi quand on voit à quel point elle illumine chaque plan de sa présence magnétique.

Pour son deuxième long-métrage en tant que réalisateur, Nicolas Bedos signe donc une comédie dramatique aussi tendre qu’attachante. Fort de son scénario intelligent et de ses dialogues savoureux, le film aborde avec émotion la thématique du couple sous le prisme de la nostalgie, questionnant notre regard sur le passé, et plus généralement sur le temps qui passe. Mention spéciale au casting, absolument fabuleux !


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