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[Critique série] THE CROWN – Saison 3

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique série] THE CROWN – Saison 3

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Titre original : The Crown

Note:
★
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Origine : Royaume-Uni/États-Unis

Créateur : Peter Morgan

Réalisateurs : Benjamin Caron, Christian Schwochow, Jessica Hobbs, Sam Donovan.

Distribution : Olivia Colman, Tobias Menzies, Helena Bonham Carter, Ben Daniels, Jason Watkins, Mario Bailey, Erin Doherty, Josh O’Connor, Charles Dance, Michael Maloney, Derek Jacobi, Geraldine Chaplin, Andrew Buchan, Emeral Fennell…

Genre : Biopic/Drame/Adaptation

Diffusion en France : Netflix

Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :

Angleterre, 1964. Désormais bien installée, sûre d’elle et respectée, la reine Elizabeth II règne sur son royaume avec une certaine sérénité. Sérénité néanmoins régulièrement mise à l’épreuve par une série d’événements dans le pays ou au sein de sa propre famille…

La Critique de la saison 3 de The Crown :

Comme annoncée, la saison 3 de The Crown débute une dizaine d’années après le dernier épisode de la saison 2. L’occasion pour le show de totalement repenser son casting. La reine n’étant donc plus campée par Claire Foy mais par Olivia Colman. Une actrice par ailleurs habituée à la famille royale puisqu’on la retrouvait déjà cette année dans les frusques de la souveraine dans l’excellent film La Favorite. Elle avait également joué par le passé la reine mère dans Week-end Royal, aux côtés de Bill Murray. Bref, les têtes couronnées, ça la connaît ! Et ce n’est pas tout car la reine n’est bien sûr pas la seule à changer de visage. La saison 3 de The Crown marquant aussi l’arrivée de Tobias Menzies dans le costume du Prince Philip ou encore d’Helena Bonham-Carter, qui joue quant à elle la subversive Princesse Margaret. On note aussi la présence dans le casting du toujours impérial Charles Dance, chargé pour sa part d’interpréter Louis Mountbatten, l’oncle de Philip. Des changements au départ un peu étranges. Il faut dire que nous nous étions habitués à Claire Foy et à sa cour et qu’ici, tout bouge. Mais pour autant, il ne faut que quelques scènes pour totalement intégrer ce bouleversement. Quelques scènes suffisant à justifier ce parti pris de la part de Peter Morgan, le showrunner et quelques scènes seulement pour savoir que cette saison 3 sera très probablement tout aussi impressionnante que les deux précédentes. Et c’est bel et bien le cas…

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Tourner les pages de l’Histoire

Cette troisième saison, si elle impose de nouvelles têtes, conserve ainsi le niveau d’excellence imposé par Peter Morgan dès le premier acte. Le showrunner qui aborde au fil de ces 10 épisodes autant d’événements marquants dans l’histoire de la famille royale britannique que dans l’histoire du Royaume-Uni. Il est notamment question de la tragédie d’Aberfan, qui vit un éboulement quasiment rayer un village du Pays de Galles de la carte, de l’investiture du Prince Charles, de sa rencontre avec Camilla Shand, de la mort de Winston Churchill ou encore des frasques de la Princesse Margaret. L’action se déroulant précisément entre 1964 et 1977, année du Jubilee d’argent de la Reine. Autant d’étapes historiques qui voient les personnages se confronter les uns avec les autres, soumis à diverses pressions inhérentes à leur statut, tandis que se dessinent les contours de notre époque. La figure royale n’étant pas épargnée même si, l’impertinence de l’écriture, toujours appréciable quand il est question de quelque peu secouer les institution du pouvoir, que ce soit au niveau du 10 Downing Street ou de Buckingham Palace, veille aussi à garder un véritable respect pour les personnages et leur rôle dans la dynamique d’ensemble.

Toile de maître

Série la plus chère produite à ce jour par Netflix, The Crown fait toujours excellente figure et impose une reconstitution caractérisée par un sens du détail toujours plus spectaculaire. Que ce soit au niveau des appartements royaux, des rues de Londres ou des paysages, sans cesse magnifiés par une sublime photographie. The Crown qui conserve également une rythmique assez sensationnelle, qui garde en permanence l’ennui à distance. Jamais l’histoire de l’Angleterre et de ses têtes couronnées n’aura paru plus passionnante et prenante. Le lyrisme est de mise mais de bien des façons, la narration fait preuve d’une énergie très contemporaine, évitant de tomber dans les clichés poussiéreux mais esquivant également les excès et autres fautes de goût. Y compris au niveau des ellipses, nombreuses mais toujours limpides. La partition musicale étant aussi au diapason.

The-Crown-3

Série royale

On pourrait passer des heures à louer le talent des interprètes qui, loin de singer leurs prédécesseurs, parviennent à la fois à illustrer une véritable continuité mais aussi à imposer leur propre « patte ». Olivia Colman et Tobias Menzies ne cherchent ainsi pas à faire oublier Claire Foy et Matt Smith mais s’imposent avec une grâce certaine. Olivia Colman notamment, prouvant encore une fois qu’elle est sans aucun doute l’une des plus grandes actrices en activité. Capable de tout jouer, sans se départir d’une classe folle, elle domine le show avec une prestance dingue. On salue également l’excellent Jason Watkins, qui joue le premier ministre Harold Wilson, Josh O’Connor, magnifique Prince Charles et bien sûr Helena Bonham-Carter, qui campe une Princesse Anne absolument fantastique. Tout le monde ici étant au diapason d’intentions nobles. Des acteurs qui jouent des personnages souvent en proie à de profonds questionnements quant à leur place, soumis à des protocoles visant souvent à annihiler leur personnalité. Des pions en forme de symboles d’un pouvoir souvent remis en question alors que le monde change. La saison 3 comptant en cela nombre de passages mémorables. On pense notamment à la crise de foi de Philip au moment de l’alunissage d’Apollo 11 en 1969, au Prince Charles, et bien sûr à la réaction de la reine face à la catastrophe d’Aberfan. Cet épisode en particulier étant sans aucun doute l’un des meilleurs et des plus émouvants de la série dans son ensemble.

Marqué par son sens de la mesure et de la nuance admirable, par sa faculté à interroger les institutions sans se départir d’une classe et d’un lyrisme pénétrants, The Crown continue avec cette saison 3, à faire preuve d’une excellence de tous les instants.C’est bien simple, il n’y a rien à jeter. Et c’est bien sûr avec beaucoup d’impatience que nous attendons la suite, avec notamment l’arrivée de Lady Di et celle de Margaret Thatcher. Le showrunner ayant à nouveau prévu de remanier le casting à l’occasion des futures saisons 5 et 6.

En Bref…

Chef-d’œuvre intégral, à la puissance évocatrice rare, la saison 3 de The Crown est habitée par une émotion de tous les instants. Pertinente vis à vis de son sujet, de ses ambitions et de ses intentions, la série, en plus de magnifiquement justifier le changement de son casting, propose un spectacle grandiose, souvent émouvant et passionnant en permanence. Une nouvelle éclatante réussite pour une série qui ne faiblit pas, loin s’en faut…

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Netflix

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