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L'abécédaire de la Présidence des ultra-riches

Publié le 28 décembre 2019 par Juan
L'abécédaire de la Présidence des ultra-riches

Voici le troisième abécédaire, complété de cette troisième année du quinquennat. Le Macronisme ressemble à un "thatchérisme sans couille", l'offensive d'une minorité aisée, incarnée par des trentenaires aux allures de start-upers, pour casser dans les esprits le concept même de solidarité nationale et recycler les vieilles lunes conservatrices nées il y a 50 ans. Cette minorité cache ses forfaits, sa violence sans contrôle, la réduction de la prise en charge publique de l'éducation, de la santé, du chômage et de la retraite; la précarisation plus grande des chômeurs et des salariés, mais aussi son ambition derrière des gadgets, une novlangue, et des faux-nez.


Afrique
En juillet 2017, Macron choque avec cette formule: "Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien." En décembre 2017, il dénonce la Françafrique mais consolide la présence militaire française pour protéger les mines d'uranium si chère à notre industrie nucléaire. Il aime se montrer à Noël dînant avec des militaires, surtout après la mort accidentelle de 13 soldats en novembre 2019. Mais comme Sarkozy, Macron joue aussi de l'immigration africaine. Il reprend l'argumentaire frontiste sur "l'invasion" et "la question de l'immigration qu'il faut affronter", et fait surtout voter un Code de la Honte (Cf. "Immigration"). En Afrique du Nord, son gouvernement défend l'idée de construire des centres de tri.
Absentéisme
Depuis leur élection en juin 2017, les députés de la République en Marche sont aussi nombreux que leur abstention est massive: ce sont les véritables cancres de l'Assemblée. En décembre 2017, premier bilan désastreux. En 2018, c'est à peine mieux. En 2019, 161 député(e)s macronistes et Modem sur 343 n'ont pas accompli plus de 25 semaines de présence à l'Assemblée. 148 ne sont pas intervenu(e)s plus de 20 fois dans l'année.
(Cf "Député(e)s").
Affaires
Cf. "Moralisation."
Agriculture
Pour aider les agriculteurs à mieux vivre de leur exploitations, le candidat Macron avait promis "5 milliards d’euros" pour "la modernisation de leurs exploitations". En octobre 2018, la loi "Egalim" fait la part belle aux agro-industries: autorisation du glyphosate; maintien de la castration à vif des porcelets et du broyage des poussins vivants; absence de critères indépendants des industriels et distributeurs pour la définition des prix justes; refus d'un meilleur étiquetage sur l'utilisation de pesticides, la présence d'OGM ou le mode d'élevage. Pire, le Conseil constitutionnel censure ensuite un quart du texte, dont l'étiquetage des miels mélangés et l'enseignement de la biodiversité. En 2019, avec le soutien de la FNSEA, le ministère de l'intérieur met en place une cellule d'espionnage contre les militants antispécistes qui s'introduisent dans les élevages pour témoigner des conditions de souffrance.
Arabie Saoudite
L'émirat est l'un des meilleurs clients de la France. En mai 2019, Macron "assume": "L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont des alliés de la France. Et ce sont des alliés dans la lutte contre le terrorisme. Nous l’assumons totalement." Quand le royaume poursuit une guerre meurtrière au Yémen, la Macronista se tait, et bafouille des excuses ridicules: il n'y aurait pas d'armes françaises utilisées "récemment" pour tuer les civils yéménites. Quand le royaume fait tuer, découper puis disparaitre un journaliste d'opposition dans son ambassade turque, Macron fronce les sourcils. Puis plus rien.
Armées
En juillet 2017, Macron provoque une crise inouïe avec le général de Villiers, chef d’État-major des armées, quand il supprime 850 millions de crédits dès 2017 alors qu'il promettait 2 milliards de plus chaque année. Humilié en public, le général démissionne. Quelques jours après, la ministre des Armées fait marche arrière sur le budget et Macron s'affiche déguisé d'un blouson d'aviateur puis d'une tenue de marin lorsqu'il rend visite aux troupes. En juin 2018, la Loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit des hausses annuelles de 1,7 à 3 milliards d'euros pour atteindre 2 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici sept ans.
APL
Le candidat Macron avait promis la construction de "80 000 de logements pour les jeunes". Le gouvernement reconduit le prêt à taux zéro (Sarko) et la défiscalisation PINEL (Hollande).  Mais Jupiter décide dès juillet 2017 de sucrer 5 euros par mois d'aides personnalisées au logement (APL) pour économiser moins de 200 millions d'euros annuels. Le budget 2018 allège encore les APL d’en moyenne 60 euros par mois. En 2019, le gouvernement économise encore 1 milliard, puis 1,3 milliard en 2020. (Cf. "Logement")
Asile
Cf. "Immigration"
Autocratie
Au fil du temps, le régime macroniste s'est révélé comme une autocratie illibérale: derrière l'illusion d'une démocratie active et paisible, il y a un dispositif répressif consolidé au nom de la lutte contre le terrorisme mais utilisé quasi-exclusivement contre les opposants (zadistes, étudiants, Gilets Jaunes, et même militants anti-spécistes). Macron a validé dans le droit commun l'essentiel des mesures d'exception de l'état d'urgence, réduit la protection des journalistes et des lanceurs d'alertes. Il fiche "S" les opposants écologistes aux multiples projets écologicides du pays. Il autorise la répression inédite et violente contre les manifestants. Il ignore les violences policières malgré les témoignages filmés. Il laisse les éléments les plus violents de la police se défouler sans risque de sanction. Le projet de constituer une garde présidentielle a été retardée par l'affaire Benalla en 2018.
Contre les manifestants, le gouvernement fait voter une loi qui permet l'emprisonnement et l'interdiction de manifester pendant 3 ans, sans preuve ni juge, sur simple décision de police, sur la base de ses intentions supposées ou de l'appartenance à un groupe jugé "dangereux" pour l'Etat. En décembre 2019, le gouvernement annonce une expérimentation de la reconnaissance faciale dans des lieux publics.
 
Auto-entrepreneurs
L'auto-entrepreneuriat est essentiel pour la "start-up nation" chère à Jupiter.  Comme promis, Macron supprime le RSI, et double le plafond de revenu des autoentrepreneurs. La promesse d'étendre le bénéfice de l'assurance chômage aux indépendants est réduite à quelques milliers de bénéficiaires. De toutes façons, les droits des chômeurs ont été réduits à compter de novembre 2019. La loi sur les "mobilités" protège les plateformes numériques tels Deliveroo ou Uber de toute plainte pour fraude à la Sécu. Jamais les créations de micro-entreprises n'ont été aussi nombreuses: " le revenu moyen des micro-entrepreneurs actifs n'était que de 470 euros par mois en 2017 selon l'Insee, bien en dessous du seuil de pauvreté."
Barbouzes
Cf. "Benalla"
Benalla
Deux membres de la garde présidentielle, dont le propre garde du corps de Macron, sont filmés le 1er mai 2018 en train de frapper un manifestant: Vincent Crase, gendarme de réserve, salarié de En Marche; Alexandre Benalla est chef de cabinet adjoint de la sécruté à l'Elysée. Le pouvoir panique, confie Benalla à l'agence Bestimage de Mimi Marchand (cf. "Mimi"), fait disparaitre un coffre-fort du domicile du barbouze juste avant une perquisition policière. La commission d'enquête de l'Assemblée se saborde au bout de quelques semaines. Celle du Sénat révèle plusieurs points clés: (1) Benalla et Crase revendiquent le droit de frapper un homme au sol déguisés en policiers; (2) la gestion du pouvoir autocratique, opaque et dangereuse par Emmanuel Macron surprend tous les observateurs politiques, de gauche comme de droite; (3) les ministres se défaussent sur la hiérarchie policière; (4) les mensonges d’État se multiplient sur le rôle de Benalla; (5) la direction de l’Élysée prétend ignorer des fonctions réelles de ces deux hommes. Benalla est finalement mis en examen pour «violences en réunion», «immixtion dans l’exercice d’une fonction publique», «port et complicité de port prohibé d’insignes réglementés»,  .«recel de violation du #secret professionnel», «recel de détournement d’images issues d’un service de video-surveillance de police.» .

L'abécédaire de la Présidence des ultra-riches

Clichés de Macron avec Benalla

En décembre 2018, Benalla utilise son passeport diplomatique qu'on lui aurait rendu "début octobre" pour rencontrer des officiels tchadiens. On apprend qu'il assurait des prestations de sécruté pour deux oligarques russes tandis qu'il bossait à l'Elysée.
Au printemps 2019, Vincent Crase publie un livre. Alexandre Benalla ouvre un compte sur Twitter où il loue les bienfaits de la colonisation et la répression des Gilets Jaunes. Il n'est pas jugé. 
Caractère
Le candidat Macron était charmant, modeste et maitrisé. Jupiter paraît rapidement arrogant, méprisant et immature. En 2017, il se déguise pour certaines de ses apparitions publiques (en pilote de chasse quand il visite une base aérienne, en marin quand il est dans un sous-marin militaire, etc). Lors de déplacements à l'étranger, il attaque "les fainéants", ou les "Gaulois réfractaires", il théorise sur les "premiers de cordée" qu'il préfère. "Une gare, c'est un lieu où l'on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien" explique-t-il en inaugurant une gare. En Corrèze, il explique sagement devant les caméras que "certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n’est pas loin de chez eux." Une vidéo faussement spontanée dans son bureau le montre fustiger les aides sociales "qui nous coûtent un  pognon de dingue". A un chômeur qui visite l’Élysée lors des Journées du Patrimoine, il lui assure qu'il n'a qu'à "traverser la rue pour trouver un travail."
Aux journalistes, il explique que sa pensée est "trop complexe".  Quand l'affaire Benalla éclate, il reste stupéfait, pétrifié de trouille une semaine durant. Il se fait filmer en criant: "S’ils veulent un responsable, il est devant vous ! Qu’ils viennent le chercher". En février 2019, devant des journalistes, Macron livre un faux "Off" complètement "Ouf" et dingue sur ce qu'il révèle de lui: complotiste, paranoïaque, arrogant et hors sol. Il dénonce les "influences étrangères" sur les Gilets Jaunes. Après l'été 2019 et une saison marquée par des milliers de blessés civils, Macron explique qu'il a "changé", qu'il est bienveillant. L'artifice ne dure qu'un temps, le temps d'autres blessés civils.
Chômeurs
En 2019, 6 millions de personnes étaient inscrites à Pôle Emploi. Macron durcit les sanctions contre les chômeurs dans un décret du 30 décembre 2018: (1) radiation partielle en cas d'absence à un rendez-vous à Pôle Emploi; (2) sanctions décidées par les agences; (3) recours non suspensifs; (4) vérification des titres de séjours pour l'inscription chômage; (5) abrogation de "la définition du salaire antérieurement perçu qui était pris en compte pour déterminer l'offre raisonnable d'emploi". Au 1er novembre 2019, il réduit les droits des chômeurs pour 3,4 milliards d'euros d'économies (soit l'équivalent de la suppression de l'ISF): allongement de 4 à 6 mois du nombre minimum de mois travaillés (sur les 28 derniers mois); baisse du salaire journalier de référence, base de calcul des indemnisations; suppression pendant 6 mois de la recharge des droits au chômage dès que l'on retrouve un emploi. L’Unedic évalue donc à 22% en moyenne la baisse des indemnités pour ceux qui n’auront pas travaillé complètement sur leur période d’activité de référence. Au total, environ 2 millions de chômeurs vont perdre des droits. Pour mémoire, près de 60% des chômeurs ne sont pas indemnisés par l'assurance chômage.
Chômage
Le chômage baisse car plus de seniors partent enfin la retraite que de jeunes n'arrivent sur le marché de l'emploi. Mais dès son arrivée au pouvoir, Macron a supprimé l'essentiel des statistiques. Dès 2018, la publication n'est plus que trimestrielle. Depuis 2017, le nombre de ruptures conventionnelles a bond de 3000 par mois pour se stabiliser à 36 000 mensuelles. En 2019, les créations d’emplois atteignent 260 000  contre 188 000 enregistrées en 2018. Le taux de chômage atteint son point le plus bas depuis 2009, à 8,5 % de la population active, grâce à la multiplication du temps partiel.
Corps intermédiaires
Macron défend une pratique "verticale" du pouvoir: tout doit procéder de lui, ses députés et ministres ne sont que des intermédiaires. Il expulse les médias de l'Elysée; il préfère des monologues télévisés comme Giscard dans les années 70. Il refuse la négociation syndicale collective (cf. "Travail"). Il supprime les emplois aidés qui soutenaient des milliers d'associations. Mais quand la crise des Gilets Jaunes éclate en novembre 2018, le monarque prend peur. Il devient la cible et appelle à l'aide aux corps intermédiaires lors d'un discours fameux où il apparait tétanisé. A l'automne 2019, la réforme des retraites, préparée en secret pendant près de deux ans, est un fiasco de concertation.
Coût du travail
Promesse tenue, Macron pérennise les exonérations de cotisations sociales des entreprises initiées par François Hollande. Plus de 40 milliards d'euros se sont déjà envolés, pour peu de résultats (à l'exception d'un coût hors normes pour de trop faibles créations d'emplois et le versement de juteux dividendes). En 2018, le CICE est ainsi converti en un allègement sans contreparties des cotisations sociales (6 points dans la limite de 2,5 fois le SMIC), ce qui revient à un doublement de son coût pour les finances publiques: 20 milliards pour la baisse des charges plus 20 milliards de remboursement du CICE des années précédentes.
Croissance
Macron a plombé la croissance: en 2018, l'effondrement des créations nettes d'emplois, est net (106.000 créations en 2018, soit 3 fois moins que 2017). Au premier semestre 2018, la France affiche la croissance la plus faible de la zone euro. Au second semestre, la croissance rebondit à peine. Il faut attendre les "cadeaux" sociaux obtenus par les Gilets Jaunes pour que l'INSEE réévalue à la hausse ses prévisions pour 2019. Une preuve en creux de la gabegie contreproductive des 18 premiers mois de la Macronista. En 2019/2020, la croissance est prévue fragile.
Démocratie
Le candidat Macron promettait un nouveau monde, une dose de proportionnelle et une démocratie régénérée. Sa pratique ultra-monarchique des institutions n'est rien en comparaison de l'autocratie violente qu'il met en place (cf. "autocratie"). A sa majorité pléthorique, il impose des votes sans débats et l'alignement sans faille. Le règlement interne de la République en marche (LREM) interdit à ses membres de cosigner tout amendement ou proposition de loi issus d'un autre groupe politique. Depuis 2017, une douzaine de députés ont quitté les rangs macronistes. (Cf "Monarchie").
Débat
Quand les Gilets Jaunes réclament davantage de représentativité, Macron fait mine de ne pas comprendre. Il n'a pas été élu sur le programme qu'il applique (cf. "Élection") mais il s'obstine. Alors il lance un "Grand Débat", comme du temps de Sarkozy, où même " la question de l’immigration (qu') il nous faut l’affronter" sera évoquée. En août 2019, il impose même un débat à l'Assemblée sur l'immigration. Comme l'extrême droite, il affirme que l'immigration "créé des tensions", il amalgame, immigration et asile,  il fustige les détournements du droit d'asile par "des réseaux, des gens qui manipulent". Il reprend même l'exacte formule de l'extrême droite sur ces "bourgeois" qui "ne croisent pas l'immigration".
Député(e)s
"Nous demanderons aux parlementaires de mettre en place des dispositifs innovants d’évaluation du travail parlementaire et législatif."  Macron avait promis une nouvelle éthique, un renouveau par rapport à "l'ancien monde". Il a d'abord recyclé nombre d'anciens notables ou élus de droite comme de gauche. Le plus gros contingent est composé de "novices" sociologiquement très marqués (à 60% CSP+). Durant les premiers mois de cette législature, les bourdes font rire, puis les dérapages inquiète: des novices se trompent de vote, d'autres oublient de voter. D'autres encore surprennent déjà par leur abstentionnisme. Un député LREM fustige les "personnes qui partent en vacances aux Bahamas grâce à l’assurance chômage"; une autre se plaint de "ne pouvoir acheter une Porsche" depuis qu'elle est députée; une autre explique devoir manger plus souvent des pâtes car ses 5 000 euros mensuels ne lui suffisent pas; un autre encore fracasse un cadre du PS à coup de casque à moto. Plus grave, une élue LREM de la Sarthe facture même des visites touristiques de l'Assemblée. En octobre 2017, l’Élysée fait organiser un séminaire de re-motivation des troupes. En 2018, le vote de la loi Asile et Immigration, avec le soutien du Front national sur les articles les plus xénophobes, puis la démission de Nicolas Hulot sur fond de reniement écologiste provoque de belles cassures. Le lendemain de Noël 2018, un certain Joachim Son-Forget, député des Français de l'étranger pour la Suisse et le Liechtenstein et proche paraît-il du monarque, balance une salve de tweets sexistes contre la sénatrice EELV Esther Benbassa. La "rupture de classe" devient flagrante lors de la crise des Gilets Jaunes( cf. "Gilets Jaunes"). Ces député(e)s d'en haut découvrent la rage de la France d'en bas, une rage parfois violente.
Dette (et déficit)
En 2018, l'ampleur de ses cadeaux fiscaux aux plus riches a aussi plombé les comptes publics. L'endettement progressen encore, de 2258 milliards d'euros à fin 2017 à 2315 milliards d'euros fin 2018, puis encore 2415 milliards au 3ème trimestre 2019.
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Dividendes
Grâce à l'incroyable réduction d'impôts sur les revenus financiers, les dividendes se sont envolés en France (57 milliards d'euros en 2018). C'est le meilleur contre-exemple à l'argumentaire macroniste.
Droite
Ni de droite... ni de droite: « Macron est le meilleur président de droite qu'on ait eu depuis un certain temps » résume Emmanuelle Mignon, l'ancienne plume de Sarko à l'été 2019. En 2019, LREM  siphonne une large fraction de l'électorat de droite furibarde lors du scrutin européen. Dans les sondages, Macron survit avec un tiers de popularité grâce à l'électorat de droite.

Écologie
Macron désigne Nicolas Hulot comme ministre d’État en charge du sujet. En juin 2017, Macron lance "make our planet great again", quand Trump annonce que les États-Unis se retirent de l'accord de Paris. A Bruxelles, le gouvernement macroniste fait reporter le contrôle des investissements en énergies renouvelables.  Et annule la taxe française sur les transactions financières censées contribuer au financement du plan climat. En décembre, il organise un show avec des financiers tandis que les banques françaises financent de plus en plus les énergies fossiles au détriment des renouvelables.
Macron réduit les effectifs et le budget annuel du ministère. Il annule la loi de transition énergétique votée sous Hollande, il renie ses propres promesses de réduire notre dépendance à l'énergie nucléaire, ("avec l'objectif de 50% d'énergie nucléaire [dans la production électricité] à l'horizon 2025") et sur les perturbateurs endocriens et le glyphosate. Il entérine l'affreux CETA malgré les inquiétudes pour l’environnement. Hulot annonce la fin des énergies fossiles dans 35 ans (ne riez pas). Maigre victoire début 2018, Macron annule la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, mais il envoie l'armée détruire les campements et exploitations agricoles sauvages.
Fin août 2018, nouveau psychodrame: Nicolas Hulot démissionne en direct à la radio: "Est-ce que nous avons commencé à réduire les gaz à effet de serre ? La réponse est non." Il accuse Macron de n'avoir rien fait, pas même commencé.
Macron s'accroche à la taxe carbone, une augmentation des taxes sur le diesel. Cette écologie punitive est la goutte qui fait déborder le vase. Le mouvement des Gilets Jaunes se déclenche sur cet écœurement de trop devant pareille injustice fiscale - cadeaux aux plus riches, sanction pour les autres (cf. "Gilets Jaunes"). La lutte contre le réchauffement climatique version Macron frappe les petits mais épargne les producteurs d'huile de palme (en 2019, les députés macronistes votent une prolongation d'avantages fiscaux pour l'huile de palme, avant de se faviser sous la pression médiatique, les clowns), Macron épargne  les entreprises qui déforestent en Guyane, ou les banques qui financent les industries pétrolifères. En août 2019 à l'occasion du G7, le Réseau Action Climat publie un bilan désastreux de l'action climatique de la France et des autres pays du G7
Pour remplacer Hulot, Macron nomme de Rugy, contraint à la démission quand on apprend ses dépenses somptuaires au palais de l'Assemblée qu'il présidait. En 2019, Macron dit qu'il est devenu écologiste quand les écolos se placent 3ème au scrutin européen. Il a "changé" mais la taxation du kérosène est exclue. Il se ridiculise en récusant le MERCOSUR qu'il venait de valider quand le président brésilien annonce qu'il n'a jamais pris d'engagements écolo en contre-partie. Après la neutralité carbone promise pour 2050, la secrétaire d'Etat Brune Poirson fait tristement rire en faisant voter l'interdiction des plastiques jetables ... pour 2040. C'est un joli résumé de l'action écologique de Macron: promettre beaucoup pour dans très longtemps pour mieux protéger le statu-quo actuel.
Économie
Emmanuel Macron était l'architecte clandestin de la politique de l'offre de François Hollande. Cette politique de soutien aux entreprises plutôt qu'aux ménages, aux employeurs plutôt qu'aux salariés, au capital plutôt qu'au travail est un pourtant un échec: persistance d'un chômage partiel élevé, précarisation des classes populaires, et aggravation de la violence sociale. Au pouvoir, Macron va plus loin. Il renoue avec le sarkozysme: loi Travail, économies fiscales pour les plus riches, doublement du coût du CICE, sanction contre les chômeurs, gel des prestations sociales.
Éducation
(Cf "Emplois aidés")
Macron nomme un ancien sarkozyste au ministère de l'Education nationale.Jean-Michel Blanquer  fait de la com', beaucoup de com'. Deux mesures emblématiques: la mise en place symbolique de classes à 12 élèves dans 2 500 classes dès 2017 ... et l'interdiction des portables. En 2018, l'introduction de la sélection généralisée à l'université et le remplacement du système APB par "Parcours Sup" achève les illusions. Blocages de lycées et de facs, manifestations de jeunes (cf. "Benalla"), et, surtout, fiasco de Parcoursup: un mois avant le bac, la moitié des 800 000 élèves de terminales reçoivent une notification de refus. 150 000 élèves sont ensuite éjectés ou découragés. 
Blanquer saborde littéralement le bac: l'introduction d'un grand oral et d'une forte dose de contrôle continu aggrave les inégalités (bac de Neuilly contre bac de Saint-Denis); les mathématiques, où l'héritage social et culturel pèse moins que dans les matières littéraires, ont été supprimées du tronc commun et placées en option; certains professeur(e)s sont muté(e)s dans des nouvelles spécialités sans la formation adéquate. Blanquer assume aussi la suppression de 20 000 emplois aidés et 1800 postes.
Élections
En mai 2017, Emmanuel Macron l'a emporté ric-rac au premier tour, un écart si historiquement faible entre les quatre candidats les mieux placés qu'il a justifié de multiples chantages au vote anti-Le Pen pour le second tour. Pendant l'entre-deux tours, Macron cache son projet conservateur. Lors des élections législatives qui ont suivi, l’abstention atteint 57% au second tour, un record sous la Vème République (2012 :45%; 2007: 40%: 2002: 35%). Élu, Macron choisit d'appliquer un programme pour lequel il n'a pas été élu. Au final, le parti macroniste représente surtout un rétrécissement politique inédit en France, la fusion politique des bourgeoisies libérales, "de droite et de gauche". En 2019, c'est encore un désastre au scrutin européen: les députés européens français, toutes listes confondues, ne représentent que 13 millions de votes, soit 27% des inscrits.
Emplois aidés
Le candidat n'avait rien promis, mais il décide quand même de supprimer 260 000 emplois aidés en 2018/2019. Jupiter se justifie: "c'est de la subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur associatif". Les plus durement touchés par cette décision sont effectivement les associations et les établissements scolaires en milieu rural.
Energie.
En 2018, les coupures de gaz et d'électricité pour factures impayées ont augmenté de 4,2%. Le gaz augmente aussi de +16%. Le gouvernement attend le 30 mai 2019 pour officialiser une hausse de 5,9% des tarifs réglementés de l'électricité, soit environ un coût supplémentaire de 85 euros par an pour les ménages se chauffant à l'électricité.
État d'urgence
Le candidat Macron avait promis de supprimer l'état d'urgence. En fait, le jeune monarque l'a fait entrer pour l'essentiel dans le droit commun. L’exécutif, sans contrôle d’un juge, sera autorisé à surveiller quelqu’un et le punir sur la base de simples présomptions. La France entre en état d’urgence permanent le 1er novembre 2017 -   assignation à résidence décidée par le ministère et sans contrôle a priori par un juge; "visites domiciliaires" sur décision préfectorale (mais avec contrôle d'un juge); durée des contrôles d'identité sans motif élargis 12 heures, "mesures individuelles de surveillance" sur simple présomption.
Europe
Macron dépeint une Europe idéalisée avec grandiloquence comme en Grèce sur la colline de la Pnyx. Macron a une carte à jouer: le Royaume Uni ne compte plus à cause du Brexit. L'Allemagne est affaiblie par la réélection ratée d'Angela Merkel. L'Espagne est fragilisée par la crise catalane.
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La Grèce est soumise par le Diktat du triumvirat, la Pologne isolée par sa xénophobie bigote, la Hongrie a dressé un mur à ses frontières et en 2018, l'Italie se dote d'un gouvernement libéral-fasciste.
Et pourtant, Macron n'en profite pas. Le décalage entre les paroles et les actes est là encore parfois sidérant: en 2017, il est silencieux sur la Catalogne, il n'offre pas même un rôle de médiation. En matière d'asile et d'immigration, il s'aligne sur les positions des neo-fascistes hongrois, autrichiens et italiens en 2017/2018. Il est timide sur les paradis fiscaux intra-européens. Qu'a fait Macron sur l'Europe à part des discours pet protéger les lobbies ?
Famille
Le candidat Macron était silencieux sur la politique familiale. En 2018, l'une des rares bonnes mesures familiales est aussi modeste que le nombre de familles concernées: l'augmentation de 30% du complément de mode de garde (CMG) pour 78 000 familles monoparentales à faibles revenus. Mais dans l'ensemble, les prestations familiales sont réduites en 2018 (environ -15 euros mensuels pour 1,5 million de foyers bénéficiaires;  ) les critères d'attribution durcis (pour exclure 10% de familles), pour une économie de 500 millions d'euros. En 2019 comme en 2020, les prestations familiales subissent le gel décidé sur la quasi-intégralité des prestations sociales.
Femmes
Contrairement à sa promesse de campagne, Jupiter ne dédie aucun ministère plein aux droits des femmes. Macron réduit le budget du secrétariat à l’Égalité Femmes/hommes. La parité au gouvernement est également de façade: les cabinets, y compris celui du jeune monarque, sont très masculins; la présidence de l'Assemblée, tout comme celle du groupe de député(e)s LREM, et même la direction du parti présidentiel sont rapidement tenues par des hommes.  En novembre 2018, le gouvernement se félicite de l'adoption d'un projet de loi sans moyens "renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes".
Finance
L'ancien banquier cachait ses soutiens de campagne, laquelle campagne a été financée pour moitié par un club d'un petit millier de personnes. Il promettait même que "la réforme de la fiscalité du capital se fera à coût nul". Sans rire, son premier budget abaisse de 5 milliards les prélèvements fiscaux sur le capital (cf. "ISF") et ses revenus (cf. "flat tax"). Mieux, il supprime la taxe sur les hauts salaires de la finance. Macron veut attirer les grandes institutions financières. Le double cadeau de la suppression de l'ISF et de la flat tax est une aubaine: les actions gratuites, octroyées par les entreprises à leurs cadres dirigeants, ne seront plus comptabilisées dans le patrimoine imposable et la plus-value générée par leur vente sera imposée à  taux réduit !
En 2018, Macron offre une journée complète à l'Elysée à des fonds d'investissements anglo-saxons pour qu'ils rencontrent au calme le gouvernement. Edouard Philippe promet aussi la construction de trois établissements scolaires pour la progéniture des cadres de la finance européenne. En 2019, la réforme des retraites devrait permettre de transférer quelques dizaines de milliards d'euros supplémentaires vers l'épargne privée. Le responsable de la réforme, Jean-Paul Delevoye, est contraint à la démission quand on découvre ses liens secrets avec l'assurance privée.


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Flat Tax
La mesure figurait dans son programme, presque cachée et non chiffrée dans la rubrique "soutenir l'investissement privé": tous les revenus du capital, (dividendes, intérêts d'épargne, plus-values issues de spéculation boursière, etc) seront taxés à un taux fixe qui englobera impôts et cotisations sociales. La création d'une flat tax à 30% sur les revenus du capital, plus favorable que l'imposition du travail est un cadeau inégalitaire par excellence, l'une des plus grande mesures de classe de ce gouvernement. A revenu égal, le capital sera moins taxé que le travail. 
Fonction publique
Le candidat Macron a promis 120 000 suppressions d'emplois publics. Pour son premier budget, la réduction ne portera que sur ... 1 600 postes. Jupiter s'empresse de rétablir la journée de carence (180 millions d'euros d'économies). Par ailleurs, le gel du point d'indice est prolongé. Pour son second budget, on monte à 4600 suppressions. Le gouvernement commande un rapport du comité à une quarantaine d'experts du public et du privé, surnommé "CAP 22", a été publié en précipitation après quelques fuite dans la presse. Mais devant la crise sociale des Gilets Jaunes puis des retraites, il renonce.
L'abécédaire de la Présidence des ultra-riches

Formation
"Nous engagerons un effort national de formation sans précédent." Jupiter a préféré précariser les travailleurs par le vote par ordonnances et sans négociation d'une loi travail dès l'été. Le candidat était ambitieux: "Nous formerons 1 million de jeunes et 1 million de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et aujourd’hui sans perspective." En juillet 2018, une loi sur "l'avenir professionnel" est votée.
Fraude
La fraude fiscale est estimée à 75 milliards d'euros par an en France. Le candidat avait promis "d'alourdir les sanctions contre la fraude fiscale". Le président n'annonce rien. Au contraire, il rechigne à supprimer le "verrou de Bercy", qui désigne le privilège du ministre du budget, seul habilité à conduire des actions pénales contre les fraudeurs fiscaux. En octobre 2018, le verrou est supprimé ... mais seulement pour les plus gros fraudeurs (plus de 100 000 euros de fraude). La loi sur le secret des affaires protège aussi les plus grands fraudeurs.
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Gilets Jaunes
Personne n'avait vu venir ce ras-le-bol. Quelques millions de vues d'une vidéo d'une cinquantenaire provinciale exaspérée par la hausse du diesel, plus d'un million de soutiens à la pétition en ligne d'une autre contre cette même hausse des taxes carbone, et voici que les ronds-points se bloquent pendant des semaines. Les soutiens macronistes expriment rapidement leur mépris, leur haine et leur peur. Macron y voit une "négation de la France", rien que ça. Les premiers sondages dévoilent l'ampleur du mouvement. Et ses motivations: dénonciation de la pauvreté, annulation des hausses des taxes sur les carburants, amélioration du pouvoir d'achat, davantage de justice fiscale voire rétablissement de l'ISF. Le premier samedi de manifestation est un ratage sécuritaire inouï: à Paris, la police nasse les Gilets jaunes sur l’Étoile et les Champs Élysées, tandis que des casseurs envahissent les rues adjacentes. Dès le samedi suivant, la police a des consignes de frapper pour faire peur.
La crise des Gilets Jaunes effraye la France d'en haut, et en premier lieu ses représentants médiatiques. Les exactions, parfois antisémites ou xénophobes de certains Gilets Jaunes fournissent le prétexte à fustiger l'ensemble du mouvement. Mais c'est d'abord un mouvement des classes d'en bas contre une attaque de classe sur le diesel - le carburant des travailleurs.
Macron tremble, littéralement. Il lâche la suppression de la hausse des taxes sur le diesel. Cela ne suffit pas. Il se terre à l’Élysée. Puis le 10 décembre 2018, il lâche encore 10 milliards d'efforts sociaux, l'exact contraire de sa politique depuis 18 mois; revalorisation anticipée de la prime d'activité, suppression de la hausse de la CSG sur les petites retraites; défiscalisation intégrale des heures supplémentaires et la, défiscalisation des primes de fin d'année jusqu'à 1000 euros (mais l’État ne fera aucun geste pour les fonctionnaires). Aucune des mesures qui grèvent le budget de la Sécu ne seront compensées par autre chose qu'une réduction des prestations sociales. Mais ce n'est pas tout: Macron a toujours peur très peur. Deux jours plus tard, il lâche encore, cette fois-ci aux policiers qui réclamaient une revalorisation salariale. Qu'ils obtiennent en 24 heures. Quelle trouille devant cette apocalypse en jaune fluo...
Contre les Gilets Jaunes,  la répression est inédite: près de 5 000 personnes sont arrêtées le premier d'un mois, en majorité de façon préventive. Les blessés policiers se comptent en dizaines, les blessés civils par centaines. De novembre 2018 à novembre 2019, on dénombre 12 à 15 arrestations, 3000 condamnations, 2500 blessés civils dont 318 blessures à la tête, 25 éborgnés et 5 mains arrachées; 11 morts.
Un seul policier a été condamné, pour des gifles sur un manifestant impassible.
Gouvernement
"Je constituerai un gouvernement de 15 membres maximum, très ramassé, avec des personnes de la société civile et des personnes du monde politique venant de la gauche, du centre, de la droite" déclarait Macron le 12 mars.  Patatras ! Avec 31 ministres et secrétaires d’État, le premier gouvernement de Jupiter est pléthorique comme les précédents. Pire encore, le choix de certain(e)s titulaires "de la société civile" est effroyable. La ministre du travail, Muriel Pénicaud, est une ancienne DRH d'un groupe agro-alimentaire. On découvre son pedigree au fil de ces premiers mois: 1 million d'euros stock-options grâce un plan social; enquête pour favoritisme quand elle dirigeait un organisme public; 671 infractions au code du travail en l'espace d'un an dans le même organisme. Quand Nicolas Hulot démissionne, Macron intègre Emmanuelle Wargon, ex-directrice de com dans l'agro-alimentaire.
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Grenades
Contre les nombreuses manifestations - loi Travail, réforme SNCF, évacuation de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, sélection à l'université, Gilets Jaunes), les forces de l'ordre utilisent des milliers de grenades. Dans un rapport commun, L’IGPN et l’IGGN notent que la France est la «seule nation d’Europe à utiliser des  munitions explosives en opération de maintien de l’ordre»: Grenades lacrymogènes, grenades GLI F4 (« assourdissantes »)grenades DMP (« de désencerclement »). En 2017, l’Inspection générale de la police nationale avait comptabilisé 796 tirs de grenades de désencerclement. En 2018, la police a tiré 19 000 munitions LBD et 5 400 grenades en 2018.
Heures supplémentaires
Mesure phare du quinquennat sarkozyste, la défiscalisation des heures sup avait aggravé le chômage, les employeurs privilégiant le recours aux heures sup' à l'embauche. Macron accélère son rétablissement initialement calé "d'ici la fin du quinquennat". En septembre 2018, le gouvernement annonce l'exonération de charges sociales. Deux mois plus tard, sous la pression des Gilets Jaunes, il les défiscalise intégralement, comme sous Sarkozy. Coût annuel: 4,5 milliards d'euros dès 2019 pour les finances publiques, sans compter les destructions d'emploi.
Hôpitaux
"Nous doublerons le nombre de maisons de santé. Pour lutter contre les déserts médicaux, ces maisons regrouperont des médecins, des infirmières, des orthophonistes, des kinésithérapeutes, des professionnels du sport". En 2018, le gouvernement jupitérien économise 1,6 milliards d'euros d'économies sur les établissements de santé et médico-sociaux. Et 4200 lits d'hôpitaux ont été supprimés en France. Le ministère se félicite de "l'amélioration de l'hospitalisation partielle ou à domicile". Pour 2019, l'hôpital est sommé d'économiser 910 millions de plus. A Paris, quelques 900 lits existants sont fermés faute de personnel. Un tiers des services pédiatriques d'urgence  manque d'internes à partir de novembre. Les services d'urgence se mettent en grève les uns après les autres. our 2020, le gouvernement prévoit de réduire de 800 millions d'euros supplémentaires le budget des hôpitaux publics par rapport à la progression mécanique des dépenses de santé:
Immigration
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"C’est nécessaire pour accueillir dignement les réfugiés qui ont droit à la protection de la France. Les autres seront reconduits sans délai vers leur pays afin qu’ils ne deviennent pas des immigrés clandestins." La promesse était vague. Sur scène, Jupiter livre de grands et beaux discours sur l'accueil et la solidarité, la vocation universaliste de la France (« La crise migratoire est un défi durable. Nous manquons d’efficacité comme d’humanité. »). Une fois Macron au pouvoir, une politique répressive violente se met en place, qui fait honte et dérange jusque dans les rangs de LREM. Le New York Times la compare au programme du nouveau gouvernement autrichien d'extrême droite en 2018.

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En avril 2018, les deux tiers des députés macronistes votent le Code de la Honte, ainsi baptisé par 440 associations dont la CIMAD, Emmaüs, Amnesty international, ou Human Rights Watch. Cette loi Asile et immigration portée par le sinistre Gérard Collomb réduit de cent-vingt à quatre-vingt-dix jours  le délai pour déposer une demande, mais elle allonge la durée maximale de rétention à quatre-vingt-dix jours; elle simplifie les procédures de l'OPFRA par d'autres moyens comme la convocation à l’entretien individuel adressable par tout moyen (la non-présentation à l'entretien valant refus d'asile), le choix d'une langue de dialogue par le demandeur d’asile (l'absence de choix valant refus d'asile), la notification des décisions d'asile par écrit. Cette même loi réduit à quinze jours le délai de recours en justice pour les décisions de rejet, et prévoit des jugements par videoconférence pour juger les recours; elle supprime le caractère suspensif d'une demande de recours. Le "progressisme" macroniste met aussi en place le fichage des migrants dans les établissement d'hébergement d'urgence pour le bénéfice de la police de l'immigration. Il augmente de 25% les places de rétention en 18 mois. Par "humanité", il multiplie par huit le nombre d'enfants emprisonnés par rapport au niveau de 2013, et organise des retours de réfugiés par charters tandis que les chiffres de l'asile s'effondrent (35 000 personnes en 2018).
En 2019, il lance un "débat" sur l'immigration, puis dévoile 20 mesures xénophobes qui ahurissent les "macronistes de gauche" (#lol). Il exige de "revoir les conditions du droit d’asile et réviser l’aide médicale d’État. Son ministre de l'Education lance une polémique sans preuves sur les "fillettes empêchées d'aller à l'école". Macron n'est pas un barrage contre Le Pen, mais un marche-pied.
Impôts sur les sociétés
Macron l'a promis. L'impôt sur les sociétés, payé plein pot par les entreprises moyennes ou petites, sera réduit de 33 à 25%. Mais Jupiter hésite un peu. La mesure sera réalisée "sur la durée du quinquennat". Le taux est réduit à 28% pour l'ensemble des entreprises en 2018 et 2019.
Impôts
En juillet 2017, le premier ministre annonce une baisse de la pression fiscale en 2018 de 11 milliards d'euros, dont 5 milliards d'euros pour les plus riches (ISF, Flat tax). Patatras, l'INSEE évalue au contraire à 4 milliards de hausse l'évolution fiscale en 2018 (cf. "Pouvoir d'achat"). Promesse non tenue.  Un an plus tard, l'INSEE détaille comment Macron a réinjecté 11 milliards d'euros dans le niveau de vie des ménages français en 2018:
  • +2 milliards d'allégements de cotisations sociales pour 15 millions de foyers, non compensés sur le budget de la Sécu ou des retraites.
  • +3,4 milliards d'euros de suppression de l'ISF pour  340 000 foyers.
  • +1,4 milliards d'euros de réduction d'impôts et de cotisations sociales sur les revenus financiers ("Flat tax"), pour 4,4 millions de foyers. 
  • +3,5 milliards d'euros de réduction de taxe d'habitation pour 18 millions de foyers (y compris les plus riches) 
  • +540 millions d'euros de revalorisations des prestations sociales (sur 728 milliards d'euros... soit +0,07%... ), qui se décomposent en une baisse des aides aux logement de 300M€ pour 4,7 millions de foyers, de 500M€ de la PAJE pour 1 million de foyers, et d'une hausse de 1,3 milliards des minima sociaux et chèque énergie. 
Cf. "ISF", "Flat Tax", "Impôt sur les sociétés", et "Président des Riches"
ISF
C'est le joli cadeau pour la France d'en haut, mais aussi un boulet politique. L'ISF est supprimé et remplacé par un impôt sur le patrimoine immobilierqui  épargne le capital, les œuvres d'art et tout le reste. Dans la précipitation, la majorité macroniste ré-hausse quelques taxes marginales sur les preuves les plus ostentatoires de richesse. Mais le cadeau demeure, 3,54milliards pour 340 000 foyers. Le gouvernement s'accroche à ses mensonges - cette suppression aiderait l'investissement (alors qu'elle n'est même pas conditionnée à la différence des défiscalisations sarkozystes). Quand des Gilets Jaunes réclament son rétablissement, Macron s'obstine encore. La suppression de l'ISF est devenu le marqueur idéologique de cette présidence. En 2019, Macron promet une "évaluation" en 2020. Conséquence indirecte, les dons aux associations s'effondrent.
Industrie
Sur tous les dossiers où il est intervenu avant puis après son élection (Alstom, Airbus, Whirlpool, GE, Ascoval), Macron a favorisé des alliances ou prises de participation aux détriments de l'activité sur le territoire national, favorisant le dépeçage ou le transfert pur et simple des métiers à l'étranger. Et sur les autres dossiers (Ford à Bordeaux), sa politique de l'offre, appuyé sur des défiscalisations massives qui vident les comptes publics et sans contreparties d'emploi (CICE notamment), laisse les salariés désemparés (loi Travail). En mai 2019, naufrage symbolique: le repreneur de l'usine Whirlpool à Amiens (Somme) annonce sa mise en redressement judiciaire.
Inégalités
Macron creuse les inégalités sociales: augmentation de la fiscalité indirecte sur le tabac et les énergies fossiles (taxe carbone, alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence) pour 5 milliards, hausse de la CSG pour 3,5 milliards, gel des prestations sociales (hors minimum vieillesse): en 2018, d'après l’Institut des Politiques Publiques, un organisme d’évaluation indépendant, "les 1% de Français les plus riches voient leurs revenus augmenter de 6% grâce aux mesures contenues dans les deux premiers budgets du quinquennat, alors que les 20% les plus défavorisés sont globalement perdants." Dans son bilan 2018, l'INSEE renchérit. Et EUROSTAT confirme. Le taux de pauvreté a augmenté de 0,6 point en 2018, première année pleine et entière du Nouveau Monde macroniste, pour atteindre 14,7 % de la population. Les deux tiers de l'aggravation de la pauvreté sont à cause d'une mesure de Macron, explique l'INSEE, la diminution des allocations logement dans le parc HLM en 2018. Et les inégalités ont également progressé en 2018, principalement à cause à la hausse des revenus financiers, ceux-là même dont Macron a réduit la contribution fiscale et sociale.
Investissements
Le candidat avait promis un "Grand Plan d'Investissement", il recyclait ainsi une belle formule de Sarkozy. Fin septembre, le premier ministre pose devant les photographes, le plan est lancé: 57 milliards d'euros sur 5 ans "consacrés à la transition écologique, la formation professionnelle, l'innovation et la transformation de l'action publique": la somme sonne fort. Pourtant, cela représente moins de 6% du budget de l'Etat sur la période. Mais rassurez-vous, 20 milliards de cette somme insuffisante iront à la transition écologique. On sourit. Macron ne pense même pas à recycler et éteindre nos centrales nucléaires hors d'âge. Au contraire, en novembre 2018, il repousse même de 10 ans l'échéance de vie de 14 réacteurs français.
Justice
Macron a prévenu, la justice restera sous le contrôle du pouvoir exécutif via son pouvoir de nomination des magistrats. De sa réforme en cours d'examen au Parlement, on retient que la ministre Nicolas Belloubet cherche à fusionner les tribunaux d'instance et de grande instance pour faire des économies.  Cf. "État d'urgence", "Moralisation".
Laïcité
Personne n'attendait de polémique sur le sujet. Et pourtant, sa foi personnelle l'emporte et le voici à promettre une réforme de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État...
Lobbys
Le régime spécial de la Macronie fait la part belle aux intérêts privés quand ils sont puissants. Le droit de polluer plus longtemps a été accordé à l'agro-industrie. Il s'en est fallu de peu pour que l'autorisation de l'huile de palme soit prolongée il y a 3 semaines par le biais d'un amendement nocturne. Macron soigne les chasseurs, les promoteurs immobiliers, les exploitants d'autoroutes ou d'aéroport (privatisation d'ADP), les multinationales en tous genres.
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Logement
Le candidat Macron n'avait pas promis grand chose. Ou plutôt, il avait promis la "stabilité". Mais il fustigeait déjà "l’empilement des normes techniques, le droit de l’urbanisme et la durée des procédures". En 2017, Jupiter promet 14 milliards d’euros sur cinq ans pour la rénovation énergétique. Mais le plan Logement jupiterien baisse les aides pour les plus fragiles (cf. "APL"), puis gel le Livret A. Puis la promesse de rénover 1 million de logement mal isolés est divisée par 2 . En décembre 2018, l'Agence nationale de l'habitat (Anah) est privée de 180 millions d'euros de budget par le gouvernement. Quand l'hiver arrive, les morts de SDF refont surface dans l'actualité (445 morts dans la rue en 2019). Le délégué général de LREM, Christophe Castaner explique benoitement sur BFM, le 29 décembre, que des places d'accueil existent, mais que "des femmes et des hommes refusent aussi d'être logés." En 2019, la réforme des allocations logement va supprimer l’allocation pour 600 000 personnes supplémentaires. Et pourtant, en France, il y a 3,1 millions de logements vacants en 2019 (contre 2,1 millions en 2009). Macron a gelé les prestations sociales, réduit les APL mais pas les loyers du logement social (+1,4% en 2018).
Médias
Le candidat Macron avait victorieusement remporté la désagréable joute verbale avec Marine Le Pen lors du débat d'entre-deux tours.  Dès son élection, Macron refuse d'abord tout entretien contradictoire en direct avec des médias. Il fuit les médias alors que le Parti médiatique dominant lui est acquis sur sa politique économique et sociale. Il rechigne aux conférences de presse avec questions/réponses de la salle, n'aime pas les entretiens filmés. Chaque déplacement tient à l'écart journalistes et manifestants. Macron préfère les photos arrangées et officielles, les propos filtrés et choisis par l'agence Bestimage (Cf. "Mimi"). Ses ministres portent plainte à la moindre fuite dans la presse de leur plan d'action (loi travail, réforme de l'audiovisuel public). Jupiter ostracise certains journalistes qu'il n'aime pas. Il s'agace rapidement quand les questions lui déplaisent. A la fin de l'été, ses communicants inquiets de sa chute sondagière le convainquent de parler. Interview dans le Point, puis sur TF1; exercice déambulatoire complaisant à l'Elysée sur France 2, fausse spontanéité chez Hanouna, et même selfie animé et scénarisé chez Konbini, la nouvelle agence de brand content. En 2018, il déambule dans les couloirs de l'Elyséek complaisamment interviewé par Laurent Delahousse. Cette communication "verticale" ne réussit guère. Macron s'effondre dans les sondages officiels.
Mémoire
Jupiter aime les exercices de mémoire. La preuve, il réserve des cérémonies nationales pour le chanteur Johnny (sic!). Puis, pour célébrer le centième anniversaire de la fin de la Grande Guerre, Macron se décide à une "itinérance mémorielle". A chaque étape, il se fait secouer ou insulter. Puis, à quarante-huit heures du grand hommage, patatras... Il loue le maréchal Pétain. Macron aime le devoir de mémoire mais lequel ?
Mimi Marchand
La reine de la presse people était inconnue du grand public jusqu'à ce qu'une photo d'elle faisant le V de la victoire dans le bureau présidentiel à l’Élysée ne circule dans les médias et qu'un livre à succès lui soit consacré. Mimi a pris en charge la communication personnelle du couple Macron dès 2016, sur conseil et présentation d'un oligarque français. Elle obtient l'exclusivité des clichés du couple. Grâce à elle et agence Bestimage, les publi-reportages sur Emmanuel et Brigitte pullulent durant près de deux ans jusqu'à la crise Benalla. Mimi est exfiltrée de l'Elysée. La com' de Macron ne s'améliore pas et vire au désastre Bling Bling.
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Monarchie
Le candidat Macron promettait un renouveau de la démocratie. Le mythe d'un mouvement populaire, démocratique et spontané lancé en avril 2016 était une affaire de publicitaires. En fait, Macron abuse des institutions en petit monarque: le Parlement est affaibli, le pouvoir sur-centralisé, les célébrations versaillaises sont une gabegie. Macron privatise les lieux de la République, abuse du jet pour convenances personnelles, fait changer la vaisselle élyséenne et se fait installer une piscine à Brégançon.
Moralisation
L'une des premières lois de la Macronista, théâtralisée au maximum par l'Elysée, porte sur la moralisation de la vie politique. Mais le chef des députés LREM, Richard Ferrand, est exfiltré du gouvernement dès juin quand l'on découvre combien il a abusé de ses mandats pour s'enrichir en Bretagne. François Bayrou, leader du Modem et soutien décisif de Macron lors de la présidentielle, démissionne du ministère de la Justice, comme deux autres ministres Modem, quand une affaire des emplois fictifs, qu'il reconnait, le frappe en plein cœur. La loi elle-même comprend de petites avancées et de gros renoncements sur les conflits d'intérêt et les casiers judiciaires. Le candidat avait promis "un encadrement strict des pratiques de lobbying en imposant un horaire et un lieu précis pour les réunions qui relèvent de ces pratiques au Parlement", une promesse non tenue.
En 2019, le secrétaire général de l'Elysée est sans surprise dégagé de toute enquête sur sa "prise illégale d'intérêt" quand il représentait l'Etat dans une entreprise .... de sa famille... Il ne s'agit pas d'un jugement, mais d'une décision d'un parquet aux ordres du pouvoir en place. Et Richard Ferrand, désormais président de l'Assemblée nationale, est enfin mis en examen pour des soupçons de prise illégale d’intérêts dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne 
Pauvreté
L'assistanat des riches était une priorité de l'équipe Macron - les mesures les plus coûteuses et les plus rapides furent adoptées dès 2017. Un plan pauvreté est annoncé en septembre 2018: deux milliards d'euros d'efforts annuels, pour l'essentiel recyclés de plans existants. Notez l'effort, c'est presque autant en 4 ans pour 9 millions de pauvres que ce que Macron a fait en deux ans pour 340 000 foyers les plus riches. Il y a quelques gadgets non contraignants mais qui se "vendent" facilement sur les plateaux TV comme "la création de 300 crèches d’ici 2020" ou les "repas à 1 euro à la cantine et des petits déjeuners proposés dans les écoles prioritaires" (67 millions d'euros consacrés à cela...). Pour les pauvres, on retiendra surtout que Macron a surtout plafonné la revalorisation des aides au logement (APL), de l'ensemble des allocations familiales et des pensions de retraite à 0,3% pour 2019 et 2020; réduit la Sécurité sociale en contraignant ses dépenses sous le niveau de son augmentation naturel lié aux évolutions de population; précarisé les travailleuses/rs les plus fragiles via ses Ordonnances Travail; réduit les droits des chômeurs les plus précaires.
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Pénibilité
En juillet, Jupiter s'agace: "Je n’aime pas le terme [de pénibilité] donc je le supprimerai. Car il induit que le travail est une douleur".  En 2018, quatre facteurs de risques ne sont plus pris en compte et n'ont plus à être déclarés pour le calcul de la retraite. Il y a 7 ans d'écart d'espérance de vie entre un ouvrier et un cadre sup.
Perturbateurs endocriniens
"Nous placerons la France en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides." En novembre 2017, les États membres de l'UE votent la légalisation du glyphosate. Et du coup Macron recule: "J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans." Le même Macron expliquait dans son programme que les perturbateurs endocriniens tel le glyphosate étaient "l’une des principales causes de l’augmentation des cancers des enfants depuis 20 ans." Mais visiblement, une fois élu, pas d'urgence.
Pouvoir d'achat
"Nous améliorerons le pouvoir d’achat de tous les travailleurs." La formule claque, c'est la première promesse du programme du candidat Macron.  Promesse tenue ? Certes, le gouvernement fait voter la suppression des cotisations salariales d'assurance chômage et d'assurance maladie pour les salaires de moins de 4000 euros, mais en contrepartie d'une augmentation de la CSG de 1,7 point dès 2018. Les cotisations sociales diminuent de 2,2% au 1er janvier 2018, puis de 0,95 % au 1er octobre 2018. Mais l'arnaque est belle:  les impôts indirects augmentent pour tous, la Sécu rembourse moins, les mutuelles augmentent leurs tarifs, presque toutes les prestations sociales sont gelées; certaines catégories sociales sont exclues.  Macron faisait miroiter un "gain" de pouvoir d'achat aux salariés. Ces derniers comprennent peu à peu que ces "gains" s'accompagnent de réduction des moyens de la Sacu qu'il leur faudra compenser de leur poche.
L'impact des mesures macronistes ne tarde pas: chute du pouvoir d'achat des ménages au 1er trimestre 2018 (-0,5%); puis rebond au second trimestre (+0,8%) "principalement du au remplacement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI)" dixit l'INSEE. En d'autres termes, le gain général de pouvoir d'achat est capté ... par les plus riches. Au troisième trimestre 2018, le gain est deux fois plus modeste, +0,4% alors que les plus grandes mesures "sociales" (taxe d'habitation, cotisations sociales) entrent en vigueur. Mais grâce aux Gilets Jaunes, Macron cède 10 milliards de dépenses sociales supplémentaires et imprévues (cf. "Gilets Jaunes"). Pour 2019, grâce aux Gilets Jaunes, le pouvoir d'achat des ménages se redresse enfin. Mais la pauvreté s'est aggravé : l'inflation des produits et services essentiels est plus importante que le maigre gain de pouvoir d'achat. Le nombre de pauvres laissés sur les bas-côtés de la start-up nation a augmenté.
Précarité
"Nous combattrons la précarité en responsabilisant les employeurs." Le candidat Macron promettait de créer un bonus-malus sur l'assurance-chômage pour pénaliser les contrats courts. Au second trimestre 2017, 70% des embauches portaient sur des postes de moins d'un mois. En décembre 2017, la promesse semble enterrée. Lors de la première réunion avec les partenaires sociaux, les représentants du ministère du Travail ne disent mot de cette promesse de campagne. Pire encore, ils expliquent: "le bonus-malus est une réponse mais n'a jamais été un objectif en soi." Finalement, un bonus-malus sur les cotisations chômage entre en vigueur en 2020, pour 7 secteurs d'activité seulement.
Présidence des Ultra-riches
La présidence Macron a favorisé les plus riches à un niveau inégalé sous cette République. La crise des Gilets Jaunes a fait dérailler temporairement cette politique de classe. En quelques mois dès 2017, Macron a effacé l'un des rares succès du quinquennat Hollande, l'égalité fiscale entre les revenus du travail et ceux du capital. L'idée est ancienne: en réduisant l'imposition du capital et de ses revenus, on favoriserait l'investissement dans les entreprises, la création d'entreprise, et donc l'embauche. Bref, ça doit ruisseler en emplois et en richesses pour le plus grand nombre. Le ruissellement se fait attendre. Macron incarne la classe d'en haut qu'il sert avec attention. Le comportement de ce "Robin des bois à l'envers" est digne d'un monarque peu soucieux des deniers publics. La caricature monarchique est dépassée par la réalité: utilisation du jet présidentiel pour des escapades privées, privatisation du domaine de la Lanterne à Versailles, célébrations familiales dans des résidences de luxe, rachat de vaisselle à l'Elysée de la manufacture de Sèvres pour un demi-million d'euros, rénovation du Fort de Brégançon avec piscine démontable; réfection de la moquette du Palais, pour 300 000 euros. Pour la coupure de Noël, il a renoncé au ski, mais il se montre avec Brigitte à Saint-Tropez (avant de passer la nit de la Saint Sylvestre au Fort de Brégançon). On ne se refait pas.
Remboursements de soins
On se souvient de la formule: "Nous mettrons en place la prise en charge à 100% des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d’ici 2022, en lien avec les mutuelles et l’ensemble des professionnels de santé." Un groupe de travail est effectivement mis en place dès juin. Quand des journalistes insistent quelques mois plus tard sur cette promesse de campagne, la ministre devient méprisante: "On n'est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde ou des verres antireflet qui filtrent la lumière bleue". La Sécu rembourse moins de 2 euros par lunette, mais la ministre ne le sait visiblement pas. Pire encore, le gouvernement fait voter 320 millions d'euros de déremboursements de soin dès 2018. En juin 2018, la ministre est proche d'un accord avec les opticiens. Mais en décembre 2018, on promet des augmentations des primes des mutuelles pour compenser la mesure.
Au 1er janvier 2020, des lunettes de moins de 100 euros (hors verres spéciaux) seront intégralement remboursées sous condition de ressources.
(Cf. "Sécu")
Retraite
Le régime des retraites - 325 milliards d'euros en 2018, soit 14% du PIB - est à l'équilibre. Mais le candidat avait promis une grande réforme simplificatrice pour 2019. La revalorisation des retraites initialement repoussée de 2018 à 2019 est finalement annulée (revalorisation minimale à 0,3%, en deçà de l'inflation).. Et la prise en compte de la pénibilité est simplifiée (cf. "Pénibilité"). A l'été 2019 Noël, Macron commence à dévoiler sa réforme: il cherche à économiser 8 à 17 milliards en 2025 sur les retraites, plutôt que mieux les financer. Macron veut repousser l'âge de la retraite. Il publie un "simulateur" en décembre qui révèle que quelque soit la situation, les retraites baisseront sauf à travailler jusqu'à 65 ou 67 ans suivant les situations, et espérer une augmentation de salaires du double de la moyenne des 10 dernières années; (3) Macron propose un système par points, qui permettra à l'Etat de moduler le niveau des pension en fonction du nombre du points; (4) Macron se sert de la quarantaine de régimes spéciaux (qui représentent 3% des retraités) comme épouvantail pour masquer le fond de sa réforme. Cette injonction à "l'égalité" émanant de l'auteur de la plus réforme fiscale la plus inégalitaire de la Vème République fait sourire.
Ruissèlement
Cf. "Président des Riches"

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SDF
Candidat, il promet que la Poste domicilie les SDF. Une promesse pour l'heure enterrée. En juillet 2017, Jupiter annonce: "Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence." Quelques mois plus tard, tout Jupiter qu'il est, le constat est cruel. Les migrants sont traqués, et les SDF souffrent toujours dans les rues. Le ministre attaché au sujet, Jacques Mézard, se réjouit à la veille de Noël 2017: "Avec plus de 9 000 places supplémentaires ouvertes dans le cadre du plan hivernal, le parc d’hébergement d’urgence est désormais de 140 000 places soit 13 000 de plus que l’an dernier à la même période." Le même ministre omet de rappeler que son gouvernement vient de décider de trier via contrôle d'identité les personnes hébergées en urgence. D'après l'INSEE, le pays compte plus de 140 000 personnes dans la rue. Début 2018, Macron reconnait son échec.
Sécu
Le projet de loi de financement de la Sécu pour 2018 économise 4 milliards d'euros en remboursements, frais de santé et frais de gestion des hôpitaux. Ces économies seront supportées par les patients et les établissements de santé, pas les labos (hausse de 2 euros du forfait hospitalier (+200 millions d'euros), réduction des arrêts de travail et du transport médicalisé (240 millions), réduction du nombre de soins (335 millions d'euros),  baisse des prescriptions (320 millions). Pour 2019, même plan d’économies: à l'exception du minimum vieillesse (+35 euros par mois) et de l'Allocation Handicapée, toutes les prestations sociales et les retraites sont gelées. Le gouvernement se félicite de l'allongement du congé maternité pour les travailleuses indépendantes, les cheffes d'entreprises et les agricultrices, mais "en même temps", les remboursements de médicaments seront calés sur la base du prix du médicament générique. On rembourse les capotes mais "en même temps" on dérembourse plus de médicaments, on ferme des maternités "pas rentables", on refuse même le débat sur les accompagnants d'enfants handicapés.
Pour 2020, la cure continue, ces élu(e)s "macronistes mais de gauche" ont placé la Sécu en déficit (1,4 milliard d'euros en 2018, 5,5 milliards en 2019) à cause des réductions de cotisations sociales sans contreparties et votent une nouvelle fois encore le quasi-gel des prestations sociales (+0,3% en 2020 en deça des projections d’inflation, environ 1,3%) -  prime d’activité, allocations logement, allocations familiales, allocation aux adultes handicapés, tout y passe.
Sarkozy
L'ombre de Nicolas Sarkozy rode encore. Emmanuel Macron a d'abord repris et prolongé le programme de l'ancien monarque, jusqu'aux plus forts symboles fiscaux. Macron a même attrapé les travers Bling Bling de son mentor. Les anciens supporteurs socialistes devenus macronistes sont mal à l'aise. Le "virage social" a été arraché par les Gilets Jaunes et fut bref. Sarkozy et Macron se fréquentent aussi avec plaisir. L'ancien monarque aurait conseillé son cadet sur la conduite à tenir face aux Gilets Jaunes. En septembre 2019, Macron reprend des idées-phares de son prédécesseur, entre autres les quotas d’immigration.
L'abécédaire de la Présidence des ultra-riches

SNCF
Au printemps 2018, le gouvernement lance une réforme de la SNCF qui supprime le statut de cheminots. L'objectif est simple, préparer l'entreprise à la privatisation du rail en Europe. Les syndicats provoquent une grève alternée qui fait enrager le gouvernement mais ce dernier parvient à faire passer sa loi. L'ouverture du rail à la concurrence est une bêtise européenne: « ils vendent des fuseaux horaires » explique Mélenchon « Là où cela ne rapporte pas, il n’y aura plus de train. » Pour la réforme des retraites, les salariés des transports publics se relayent pour la grève et paralysent le rail pendant 3 semaines.
SMIC
Le SMIC est un symbole. Macron était quasiment silencieux lors de sa campagne. Il promettait que "tous les smicards qui bénéficient de la prime d’activité toucheront par exemple l’équivalent d’un 13e mois de salaire, soit 100€ nets de plus chaque mois." Le candidat ne proposait rien d'autre et surtout pas d'augmentation. En août 2017, la Commission nationale de la négociation collective est renouvelée avec des quelques sympathisants macronistes, dont le président. La dite commission, créée sous Sarko, propose ensuite la désindexation du SMIC de l'inflation. Le gouvernement se défend d'y penser, pour l'instant, mais pas de coup de pouce non plus. Au plus fort de la crise des Gilets Jaunes, Macron préfère revaloriser modestement la prime d'activité pour 55% des SMICards plutôt que toucher au SMIC lui-même. Au 1er janvier 20120, le SMIC net est de 1 1219 € par mois (+1,2%).
Taxe d'habitation
Une La belle promesse, presque tenue. Supprimer la taxe d'habitation pour 80% des foyers (ou plutôt 40% en plus des 40% déjà exonérés), la mesure est évidemment votée dès l'automne. Mais elle sera effective en plusieurs étapes. Les collectivités locales s'inquiètent. Macron promet que la perte de revenu sera compensée "à l'euro près", mais pour deux ans seulement. Et cela ne suffit pas. Entre Noël et Jour de l'An, Jupiter annonce qu'il veut supprimer la dite taxe pour tous. Fichtre ! Dernier cadeau de Noël pour les 20% les plus riches. Merci patron !
Terrorisme
Le candidat avait promis de créer "un état-major permanent des opérations de sécurité intérieure, de renseignement et de lutte contre le terrorisme" directement rattaché au président de la République. En juin, ce caprice monarchique est chose faite, la création de cette "task force" est publiée au JO. La France est encore frappée en mars 2018 à Carcassonne et Trèbes, puis en mai 2018 à Paris, puis enfin en décembre 2018 à Strasbourg. En 2019, un employé des renseignements tue deux de ses collègues, Castaner est ridiculisé mais reste en poste. Pour Noël, le gouvernement prévient que "la menace terroriste demeure aujourd'hui élevée en cette fin d'année 2019",
Travail
Première grande loi du quinquennat, passée en force à l'étét 2017. Le candidat avait caché le contenu de cette réforme pendant la campagne mais promis des ordonnances dès l'été. A peine élu, il lance une cinquantaine de réunions bilatérales avec les syndicats, sans jamais dévoilé son projet. Il exclut les députés tout l'été du processus. Sa ministre Pénicaud explique que le Code du travail est fait "pour embêter 95% des entreprises". Fin août 2017, les 36 mesures de la réforme du code du travail sont exposées. Les avancées pour les salariés sont maigres: prise de charge des salaires et frais de déplacement des salariés de TPE/PME impliqués dans des accords de branches, mise en ligne du code du travail; augmentation de 25% des indemnités légales de licenciement. Pour le reste, la loi Travail est d'abord l'un des plus graves retours en arrière que cette République ait connus: elle créé le contrat de travail le plus précaire (révocable comme un CDI à la fin d'un projet, limité comme un CDD), fusionne et réduit les instances de représentation du personnel (ce qui supprime 200 000 postes de représentants du personnel); plafonne les indemnités prudhommales même en cas de harcèlement sexuels; elle créé les "licenciements collectifs à l'amiable", et délègue au niveau des entreprises la définition des conditions de congé maternité
Travail détaché
Le candidat avait promis de se "battre contre les abus liés au travail détaché". Le sujet est pourtant anecdotique (moins de 1% de l'emploi en Europe). Quand il obtient une révision de la directive européenne en novembre 2017, Jupiter exulte. En fait, la victoire est symbolique: le transport routier est exclu de cette révision. Le gouvernement fait aussi annuler la taxe sur le travail détaché décidée par Hollande.  Et une circulaire française est finalement passée en ... octobre 2018. prévue en janvier pour simplifier les formalités de déclaration du travail détaché (sic!).
Vaccins
Sans écoute ni concertation, mais avec le soutien des laboratoires dont Sanofi, dirigé par le mentor économique d'Emmanuel Macron, Serge Weinberg, le gouvernement Macron impose 11 vaccins obligatoires, faute de quoi les familles ne pourront inscrire leur progéniture à l'école publique. Personne dans l'establishment gouvernemental ne répond à la seule question de santé qui importe, l'adjonction d’aluminium dans ces vaccins.
Violences policières
"Moi je ne connais aucun policier, aucun gendarme, qui ait attaqué des Gilets Jaunes" déclare Christophe Castaner en janvier 2019. Macron renchérit. Sur un an de manifestations de Gilets Jaunes, on recense 2500 blessés civils dont 318 blessures à la tête, 25 éborgnés et 5 mains arrachées; 11 morts. (Cf. "Gilets Jaunes").
L'abécédaire de la Présidence des ultra-riches

Zozo
Il y a un zozo, un benêt dans ce gouvernement. Un gars qui a changé de bord, est devenu "amoureux" de son monarque, ne trouve rien à redire contre les restrictions de liberté puisqu'il n'a rien à se reprocher. Un benêt on vous dit.  Il s'appelle Castaner. En octobre 2018, après quatre semaines rocambolesques suivant la démission de Gérard Collomb, il devient ministre de l'intérieur. Le fiasco sécuritaire des émeutes des Gilets Jaunes ne lui coûte même pas son poste.


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