Oui, le sport peut faire du bien

Je m’étais installé dans une sédentarisation coupable. Seuls claviers et paddles me rappelaient l’existence du plaisir de la motricité. Je l’ai tu mais je finissais par peiner à monter sans souffler, comme une vieille Pacific 231, les quelques mètres qui séparent le 26 du Fouettin où attend sagement notre Rosinante.

Pour mon anniversaire, mes enfants eurent la bonne idée de s’acheter une nouvelle console de jeu. Pas de fil, pas de vulgaires Joypads mais des ouimotes et des nounchouques.

On a commencé à jouer au tennis. On a toutefois déjà déploré chez Véronique, un hématome sur le bras que je lui ai causé, d’un revers mal maitrisé.

J’ai libéré Dunkerque et protégé la tour de Londres, nous avons pokémonisé à outrance mais c’est à l’occasion de la fête des mères que nous sommes entrés dans une nouvelle dimension du jeu vidéo. Nous avons décidé de profiter d’une compète de judo à Saint Marcel pour faire escale dans une très grande surface et avons mis dans notre caddie une planche diabolique.

On avait déjà un accompagnateur personnel pour muscler notre cerveau. Il nous faisait compter des bonshommes qui entrent par les portes et sortent par les fenêtres. Grâce à lui, nos biceps de la mémoire font pleurer de désespoir Jean-Claude V, un jeune belge pourtant très aguerri aux joutes spirituelles.

Désormais nos avatars disposent de deux accompagnateurs personnels qui veillent à nous me faire quitter la zone de surpoids où mon manque d’exercice m’avait entraîné, bien malgré moi…

Pris au jeu, je me suis mis à effectuer à peu près sérieusement les divers exercices qui sont proposés. Certains ont pour objet de travailler l’équilibre, debout sur le pèse-personne, et sont drôle à souhait. C’est bien la première fois, dans un jeu vidéo, que ce sont les pieds qui pilotent et que le public se bidonne bien autant que ceux qui jouent.

Mieux être. Mardi soir, nous sommes allés courir dehors pour que je puisse montrer les chaussures oranges  que j’ai reçu, à l’occasion de la fête des papas et ce soir, nous avons remis ça.

Ce jeu de fitness, c’était peut-être juste le petit coup de pouce technophile qui manquait pour réaliser ce salutaire et sanitaire sursaut. L’envie était peut-être déjà là. On se secoue désormais et ça fait pas de mal. Mieux vaut être en forme pour faire face à la complexité et au stress. Comme le dit Serge le sage, on a pas des métiers faciles…