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La Femme de nos vies – Didier van Cauwelaert

Par Felynrah

La Femme de nos vies – Didier van CauwelaertElle m’a sauvé la vie en m’offrant le plus fascinant des destins. J’avais quatorze ans, j’allais être éliminé en tant qu’attardé mental, mais grâce à elle on m’a pris pour un génie précoce. J’étais gardien de vaches, et je suis devenu le bras droit de plusieurs prix Nobel. Je lui dois tout : l’intelligence, l’idéal, l’insolence, la passion.
Cette héroïne de l’ombre, d’autres l’ont fait passer pour la pire des criminelles. Je viens enfin de retrouver sa trace, et je n’ai que quelques heures pour tenter de la réhabiliter.

C’est amusant, en débutant ce roman, voilà ce que j’ai lu :

On n’attend plus rien de la vie, et soudain tout recommence. Le temps s’arrête, le cœur s’emballe, la passion refait surface et l’urgence efface tout le reste. Il a suffi d’une alerte sur mon ordinateur pour que, dès le lendemain, je me retrouve à six mille kilomètres de chez moi, l’année de mes quatorze ans. L’année où je suis mort. L’année où je suis né.

Et étrangement, cette unique phrase résume toute l’histoire. Une histoire rondement menée qui m’a franchement bien plu. Pourtant, j’avais déjà lu un livre de cet auteur qui ne m’avait pas forcément emballé. Après, il est très prolifique et en ayant une unique comparaison, je vais avoir du mal à décider si j’aime ce qu’écrit Didier ou non !

Mais ce roman là, la réponse est oui ! J’ai aimé. J’ai aimé l’écriture, j’ai aimé les allers et retours entre la narration et le présent, j’ai aimé la voix de Jürgen/David, les sursauts également dans l’histoire et la fabrication d’un nouvel être…

Jürgen n’est pas juif mais il va être interné comme handicapé mental dans un hôpital psychiatrique nazi, enfermé avec d’autres handicapés mentaux, destinés à être les testeurs de la première chambre à gaz. Dans cet hôpital, Jürgen rencontre David, le fils d’une physicienne juive, exécutée par les nazis. Et David décide de jouer un tour, un énorme tour de passe-passe. Il donne ses connaissances, il apprend à Jürgen à être lui. En modifiant un 6 en 8, sur son tatouage de déporté, Jürgen devient David. Et David était « protégé » par Ilsa… Donc Jürgen sera sauvé par Ilsa, par deux fois, lui permettant de traverser l’Atlantique pour rencontrer Einstein…

Une véritable épopée, un véritable destin. A la fois pour Ilsa et à la fois pour David… Mais une question tourne suite à cette lecture : est-ce qu’un faussaire peut-être un génie ? Quand le faussaire est un faussaire en art, être capable de reproduire certaines peintures tient du miracle… Être capable de se faire passer sa vie durant pour un génie signifie sûrement être un génie…. Et lorsqu’on a donné sa vie pour nous, comme David l’a donné à Jürgen, a-t’on le droit à une vraie vie ?


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