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Stupeur et tremblements de Amélie NOTHOMB

Par Lecturissime

Stupeur et tremblements de Amélie NOTHOMB

Amélie-san ayant vécu au Japon dans son enfance, décide de revenir dans ce pays fantasmé pour y travailler. Elle est alors embauchée dans la firme Yumimoto, en qualité d'interprète. Malheureusement cette expérience s'avère difficile, ne maitrisant pas les codes de la culture, elle multiplie les maladresses et chacune des tâches qu'on lui assigne se solde par un échec. Pourtant, Amélie-san ne se décourage pas, fascinée par Fumuki, sa supérieure hiérarchique, à la beauté parfaite, elle tente de mener à bien ses missions...

Dans ce roman autobiographique, Amélie Nothomb se concentre sur l'entreprise japonaise, les relations régies par une hiérarchie stricte, un système d'avancement long et contraignant, un dévouement pour l'entreprise, quitte à laisser sa vie personnelle de côté comme Fukumi :

" Non : s'il faut admirer la Japonaise - et il le faut -, c'est parce qu'elle ne se suicide pas. On conspire contre son idéal depuis sa plus tendre enfance. On lui coule du plâtre à l'intérieur du cerveau : " Si à vingt-cinq ans tu n'es pas mariée, tu auras de bonnes raisons d'avoir honte ", " si tu ris, tu ne seras pas distinguée ", " si ton visage exprime un sentiment, tu es vulgaire ", " si tu mentionnes l'existence d'un poil sur ton corps tu es immonde ", " si un garçon t'embrasse sur la joue en public, tu es une putain ", " si tu manges avec plaisir, tu es une truie ", " si tu éprouves du plaisir à dormir, tu es une vache ", etc. Ces préceptes seraient anecdotiques s'ils ne s'en prenaient pas a l'esprit. "

Plus largement, l'innocence d'Amélie donne lieu à des situations cocasses liées à la différence de culture :

"- Ce qui est certain, c'est que si on en parle pas, il n'y a aucune chance de régler le problème.
- Ce qui me paraît encore plus certain, c'est que si on en parle, il y a de sérieux risques d'aggraver la situation. "

La personnalité attachante de Amélie-San permet de présenter des situations graves, humiliantes, avec humour, à passer outre les orages dégradants grâce à un esprit libre et fantasque.

"La fenêtre était la frontière entre la lumière horrible et l'admirable obscurité, entre les cabinets et l'infini, entre l'hygiénique et l'impossible à laver, entre la chasse d'eau et le ciel. Aussi longtemps qu'il existerait des fenêtres, le moindre humain de la terre aurait sa part de liberté. "

Un roman original qui marque les débuts en littérature d'Amélie Nothomb.

Grand Prix du roman de l'Académie française en 1999.

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