Magazine Concerts & Festivals

Album - Nüdak - À cru

Publié le 10 février 2020 par Concerts-Review

C'est sur la pointe des pieds que tu pénètres dans le royaume feutré de Nüdak, ' A petits pas' transpire la poésie, la délicatesse, l'harmonie.

Attention fragile, laisse tes sabots sur le seuil.

Un violon frivole amorce ' Eclipse', la voix cristalline de Clémentine vient se balancer sur un fond musical tout en arabesques.

Le disque solaire a beau avoir disparu, ton cerveau imagine des paysages d'ergs et d'oueds balayés par des vents ondoyants.

'Tašúŋke Witkó', ça ne te dit rien?

Essaie Crazy Horse, qui n'était pas le meilleur copain du général Custers.

Remember Little Bighorn.

En passant on te conseille 'Soldier Blue' ou 'Little Big Man', la litanie, fredonnée par Clémentine et ingénieusement mise en musique par le trio, pourrait servir de soundtrack pour une nouvelle version de la bataille.

'Nuage bas', depuis un temps tu cherchais à dresser des parallèles, ton cerveau avance Camille, Emilie Simon ou Emily Loizeau. Le violon, tantôt gémissant, tantôt ardent, le chant éthéré, les arrangements lumineux, te proposent un voyage onirique, en clair-obscur, pendant lequel tu zigzagues entre cumulus, altostratus, undulatus ou perlucidus.

Revenu sur le plancher des vaches, tu croises une 'Belette' insomniaque et fouineuse.

Elle n'aime pas le bruit et pourtant le fond sonore, parfois grinçant, l'invite à la danse.

Dvořák , tu vas adorer l'introduction de ' La tasse', le chant scandé se colle sur les coups saccadés de l'archet.

Cabrioles audacieuses, vocalises célestes, le morceau surprend, tout comme l'étrange ' Perché' , reposant sur des effets d'orgues enfantins et un jeu de batterie nonchalant et répétitif, le morceau prenant une tournure Robert Wyatt lors du second mouvement.

'Héliotropique', soleil, soleil, où es-tu, violon, violon virevoltant, conduis-nous vers la lumière ...

Une nouvelle tranche de théâtre musical nous est proposée avec le surréaliste et bucolique ( non ce n'est pas contradictoire), ' Amas jaune' qui s'appuie sur une orchestration tantôt tribale, tantôt balkanique.

Nüdak est tout sauf banal, le baroque frôle l'expérimentation et l'avant-garde, il s'agit de vérifier la présence d'une bouée de sauvetage sur cette embarcation voguant sur des flots agités.

'Course', un titre débridé ( n' y vois aucune allusion à un virus venu d'ailleurs) confirme le propos.

Goldfrapp, peut-être, certaines plages de 'Seventh Tree' peuvent justifier le rapprochement.

Tu vois un rapport, toi, entre Sheila et 'Galilée' et en parlant d' Annie Chancel, pourquoi prend-elle une voix de gamine délurée, la petite Clémentine, elle en pose des questions et ce violon fou et le gars qui lui répond en langage sibyllin et pourquoi elle halète comme un animal blessé?

Galilée, dis-nous, elle est ronde notre planète, t'as pas vu Melchior, Gaspard et Balthazar?

Mayeul en pizzicato, des rides dans le 'Visage' , ne plisse pas ton front, dit la madame, regarde-toi dans le miroir, arrête les grimaces et écoute, d'ailleurs, il n'en reste qu'une, 'Moustache, un rondo Dada qui aurait plu à Picabia.

T'en as marre du menu du jour, de la routine, du remâché, procure-toi 'A cru' de Nüdak, fais le écouter à ta copine, elle te remerciera!


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Concerts-Review 35011 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte