Magazine Culture

La bataille

Publié le 17 février 2020 par Jean-Emmanuel Ducoin

La batailleLes députés communistes, insoumis et socialistes ont lancé le combat contre la réforme des retraites de manière spectaculaire, déterminés à actionner tous les leviers législatifs possibles et imaginables...
La monumentale bataille parlementaire, qui a donc débuté, n’a rien de symbolique. Avec les moyens dont ils disposent, les députés communistes, insoumis et socialistes ont lancé le combat de manière spectaculaire, déterminés à actionner tous les leviers législatifs possibles et imaginables, avec un double but à l’esprit, comme ferment du moment historique. Primo: ne jamais perdre de vue les questions de fond de cette maudite réforme des retraites. Secundo: poursuivre le marathon social jusqu’au Palais Bourbon, en y faisant pénétrer la volonté du peuple. Face à une loi si fondamentale et scélérate qu’elle menace de modifier en profondeur la vie et l’après-vie professionnelle des futures générations, ces députés sont partis à l’assaut d’une forteresse en apparence imprenable… afin que les intérêts populaires cruciaux ne restent pas à la porte de la représentation nationale. Avec honneur et responsabilité, ils appuient, à leur manière, le mouvement social en cours. Car répétons-le: rien n’est fini!
En tentant d’imposer en force un projet que plus personne ne souhaite vraiment, pas même le Conseil d’Etat, et en menaçant de bouleverser les équilibres de la société en déchirant notre modèle social, l’exécutif continue de braquer le pays tout entier et aggrave la défiance à l’encontre d’une démocratie organisée comme représentative du seul pouvoir! Raison pour laquelle les députés de gauche ont réclamé une motion référendaire. Quand 61% des citoyens refusent toujours la destruction du système de retraite solidaire, quand 67% d’entre eux se déclarent favorables à l’organisation d’un référendum, comment ne pas les écouter, sinon humilier un peu plus cette France du refus qui se mobilise depuis plus de trois mois? L’heure est grave. Hier, le nouveau ministre Olivier Véran a osé rendre hommage aux «pères fondateurs de la Sécurité sociale», lui qui voulait supprimer les mots «sécurité sociale» de la Constitution, l’été dernier! Ces odieux-là ne veulent pas d’une vraie délibération collective. Il en ont peur. Rien ne dit pourtant que leur loi n’aura pas le même destin que le CPE…
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 18 février 2020.]

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jean-Emmanuel Ducoin 9787 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte