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Critique Ciné : Queen and Slim (2020)

Publié le 03 mars 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Queen and Slim // De Melina Matsoukas. Avec Daniel Kaluuya, Jodie Turner-Smith et Bokeem Woodbine.

Pour vous cela ressemblerait à quoi un Bonnie & Clyde des temps modernes ? Pour moi ce serait Queen and Slim. Réalisatrice de clips particulièrement intéressants visuellement (notamment Formation ou Lemonade de Beyoncé), Melina Matsoukas délivre ici un conte moderne où deux personnages, après un premier rendez vous amoureux, vont vivre une cavale sur les routes des Etats-Unis, de l’Ohio à Miami. La réussite du film est aussi à imputer à Lena Waithe (Boomerang, The Chi, Twenties) qui nous offre un récit passionnant et riche dans une Amérique raciste. Les meurtres d’afro-américains par des policiers blancs fait encore les choux gras de la presse américaine et créé aussi une certaine forme de tension palpable qui résonne du début à la fin de Queen and Slim. Grâce à des personnages soignés que l’on apprend à connaitre tout au long du film, Queen and Slim se fait au détour de rencontres étonnantes qui vont créer une escalade de surprises souvent dramatique mais terriblement efficace.

En Ohio à la suite d’un rendez-vous amoureux, deux jeunes afroaméricains qui se rencontrent pour la première fois, sont arrêtés pour une infraction mineure au Code de la route. La situation dégénère, de manière aussi soudaine que tragiquement banale, quand le jeune homme abat en position de légitime défense le policier blanc qui les a arrêtés.

Sur la route, ces deux fugitifs malgré eux vont apprendre à se découvrir l’un l’autre dans des circonstances si extrêmes et désespérées que va naître un amour sincère et puissant révélant le coeur de l’humanité qu’ils partagent et qui va changer le reste de leurs vies.

Bien que le film utilise parfois certains raccourcis narratifs, il n’en reste pas moins un film puissant avec un vrai message derrière. Car Queen and Slim c’est aussi bien plus qu’un Bonnie & Clyde afro-américain, qui ne fait pas non plus que dans la démonstration du racisme américain (qui parfois est utilisé de façon moins fluide que d’autres). C’est aussi et avant tout une romance, matinée aux rencontres modernes (Tinder) avec des sentiments qui jaillissent souvent où on ne les attend pas. Avec une bande son soignée et originale, Queen and Slim parvient là aussi à créer son propre univers et revenir aux premiers amours de la réalisatrice qui a délivré pas mal de clips musicaux. On retiendra aussi Jodie Turner-Smith et Daniel Kaluuya dont l’alchimie fait clairement la force de Queen and Slim. Certains moments du film, plus tendres et posés, permettent là aussi de créer un bonheur dans la vie de ces deux personnages qui trouvent une sorte de salut à leurs vies et leur relation dans cette cavale. Le ton est donc le bon et le rythme est suffisamment soutenu pour créer un joli suspense, jusqu’à une fin qui ne laissait aucun doute de par l’inspiration de départ d film.

Note : 9/10. En bref, belle surprise de ce début d’année…


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