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Sagan...

Publié le 19 juillet 2008 par La Fille Aux Chaussures

  J'avoue mon inculture concernant Françoise Sagan... Comme tout le monde, j'ai lu "Bonjour, tristesse" plus pas curiosité de lire ce qu'une "gamine" de dix-sept ans était capable d'écrire que par véritable envie de connaître l'oeuvre de cette sommité de la littérature française.
Cette lecture ne m'a pas à proprement dit, déçue... mais elle ne m'a pas enthousiasmée non plus, si bien que ma bibliographie "saganienne" s'est arrêtée là.
Qu'est-ce que la femme-de-moins-de-trente-ans-que-je-suis connaissait d'elle? Des images, surtout, qui me reviennent en tête : blondeur, mèche sans cesse remise à sa place, cigarette, tremblements, interview de Pierre Desproges et surtout un phrasé incomparable, unique. En somme, plus l'image d'une "bête de foire" que celle d'une "véritable" écrivaine.
Intriguée par tout ce qui relève du biopic et exaltée par le souvenir de "La Môme", c'est avec une certaine délectation que je suis allée voir "Sagan" et je crois que je suis tombée amoureuse de celle dont on racontait l'histoire, ou plutôt, je me suis trouvée une nouvelle héroïne. Une autre de Beauvoir à placer dans mon Panthéon littéraire personnel, en quelque sorte : cette femme qui a joui (au sens fort) de la vie et de ses plaisirs en se fichant bien des convenances : alcool, drogue, sexualité, argent, tout y était. L'image aussi d'une France où j'aurais aimé vivre, celle d'une autre époque où on avait encore la force et l'envie de se battre pour ses idées, envie de tout casser , de tout recréer, de s'amuser, de profiter...
J'ai beaucoup aimé le film. Les acteurs y sont formidables (j'ai été époustouflée par Pierre Palmade) mais l'interprétation de Sylvie Testud m'a mise mal à l'aise durant les trois quart du film : je la trouvais plus dans l'imitation que dans l'interprétation. Et puis, le maquillage remarquable la transformant en un parfait clone de "Minou" m'a fait tout oublier.
Un coup de coeur également pour Jeanne Balibar jouant parfaitement le fantasme de la femme française : cheveux noirs jais, lèvres carmins, talons hauts.
A voir, sans aucun doute...
"Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse." Françoise a tout juste 18 ans quand elle écrit les premières lignes de Bonjour Tristesse, un roman dont le succès fulgurant suffira à lancer le mythe de " La Sagan ". Un mythe fait de formules brillantes, d'amours affranchies et de scandales tapageurs, derrière lesquels se cache une femme, que l'on qualifie d'anticonformiste pour ne pas la dire libre. Libre d'écrire, d'aimer, et de se détruire...

  

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