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En plein délire : Une politique gouvernementale qui a réveillé nos réflexes de survie

Publié le 19 mars 2020 par Muzard

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L’annonce brutale du confinement lundi soir a eu un effet de choc sur nombre d’entre nous. En particulier pour nous Français, car nous nous sentions jusqu’à là plutôt en sécurité.  

Nos soucis de fins de mois, les grèves de transport et autres contrariétés ne sont pas comparables aux maux qui ont frappé nos ancêtres en particulier les épisodes de famines, les guerres et les épidémies de peste ou de grippe espagnole. Nous, les humains étions persuadés avoir maîtrisé ces fléaux.

Le coronavirus a anéanti nos certitudes, et donné raison aux médecins qui alertaient sur les risques de pandémie dans un monde où les frontières ont été largement effacées. Malheureusement les Cassandre ne sont pas populaires, et la France a préféré consommer des vacances et des portables plutôt que d’acheter des masques, des tests médicaux ou des gels hydroalcooliques. Difficile d'échapper à une nature plus cigale que fourmi !

En attendant, les cigales ont vite déchanté.

Après une phase de déni de la maladie, qui s’est traduite par une certaine indiscipline, nous avons été gagnés par la panique sitôt le stade 3 de l’épidémie déclaré.

Comment échapper à ce sentiment, après avoir entendu le discours dramatisant de notre président qui a déclaré la guerre au virus ? Un durcissement de ton destiné à inciter les Français à suivre scrupuleusement les consignes sanitaires.

Ne pas confondre panique et émotion

Mais il ne faut pas confondre inquiétude et panique : ces émotions ne suscitent pas du tout les mêmes réactions. Inquiets, on se prépare, on s’interroge sur les moyens d’éviter un risque, on raisonne. On attache sa ceinture, on évite de rentrer tout seul le soir dans les banlieues (et dans certains quartiers résidentiels), on se couvre quand il fait froid…. En état de panique, on ne réfléchit plus, l’émotion prend le contrôle de notre cerveau.

Face au danger par exemple face à un lion, le chimpanzé comme la plupart des animaux est équipé au plan neurologique pour réagir au plus vite. En tant qu’humain, chez nous aussi notre système cardio vasculaire,  s’active tout comme  notre flux sanguin tandis-que  notre système moteur se prépare à l’action. Ainsi nous sommes capables de détaler en un rien de temps.  C’est un avantage au plan de l’évolution

La sidération liée à l’annonce du confinement a donc rapidement cédé la place à la panique.

Le réflexe des écureuils

En évoquant la guerre, le chef de l’état a réactivé dans notre mémoire collective les souvenirs des années 39/45 et ressuscité nos réflexes de survie.

D’où la ruée dans les magasins pour collecter les noisettes permettant de survivre pendant cette période critique !

Les nombreux appels au calme et déclarations du gouvernement et de la grande distribution n’ont pas suffi à apaiser les craintes de manquer de denrées de première nécessité. On a observé une véritable razzia sur les rayons de pâtes et de riz. Et plus étonnant sur le papier WC alors qu’il existe des alternatives pour satisfaire ce besoin très primate. Mais l’utilisation des feuilles de chêne ou du jet d’eau nous ramèneraient au rang de nos cousins singes, ce serait humiliant  (et pas nécessairement très pratique pour les citadins) !

Le réflexe de fuite 

Après avoir rempli nos frigos, congélos et caves, il a fallu choisir un camp de repli.

Face à un prédateur, un animal peut soit s’immobiliser en espérant ne pas être repéré, c’est la stratégie du mulot ou du hérisson, il peut aussi choisir de fuir ou encore attaquer.

C’est ainsi que certains d’entre nous ont choisi (ou bien n’avaient pas d’autre choix que) de rester confinés dans leur appartement, avec l’espoir inconscient d’échapper au regard du virus ? D’autres, ceux qui le pouvaient, ont préféré fuir le corona et se retrancher à la campagne.

On a alors assisté à des scènes dignes de l’exode. Avec des voitures ou des camionnettes ayant fait le plein d’essence et de victuailles qui ont déserté la capitale pour gagner le Sud, l’île de Ré ou la Creuse.

Résistance à l’envahisseur et marché noir

En état de panique, les pulsions de survie prédominent, au grand dam de l’intérêt collectif.

Les territoires se sont sentis menacés par le déferlement de citadins porteurs potentiellement du virus et qui se sont empressés de vider les pharmacies, et autres superettes locales.  Les conflits n’ont pas tardé entre Parisiens et locaux. Insultes, pneus crevés, rien n’a été épargné aux envahisseurs.

Survie oblige, le marché noir s’est organisé. Pour se procurer du jambon ou des œufs ? Non, (pas encore) ce qui est en jeu ce sont les moyens de protection contre le virus.

Tous les moyens sont bons pour dénicher des masques médicaux y compris les plus incertains comme un obscur site chinois. Tout le monde n’a pas un beau-frère médecin !  

Le gouvernement a beau jeu de dénoncer ces comportements déraisonnables. La panique est à la hauteur de son imprévoyance, la sienne et celle des gouvernements précédents. Une distribution large de masques médicaux et de gels hydroalcooliques ainsi que la mise à disposition de tous, des tests viraux, auraient permis de limiter ces réactions de panique.

Mais les états rechignent à dépenser pour prévenir des risques non hautement probables, aussi lourds soient-ils.  La protection civile, la sécurité sanitaire est le parent pauvre de la politique budgétaire. Au cours des dernières années, l’état s’est désengagé progressivement en refilant le singe aux collectivités territoriales. 

La pénurie de masques, de gants, de tests et de lits médicaux ne représente que la face visible de l’iceberg. De quoi donner le frisson !


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