Les Cicatrices de Claire Favan

Centralia, État de Washington. La vie d'Owen Maker est une pénitence. Pour s'acheter la paix, il a renoncé à toute tentative de rébellion.
En attendant le moment où il pourra se réinventer, cet homme pour ainsi dire ordinaire partage avec son ancienne compagne une maison divisée en deux. Il est l'ex patient, le gendre idéal, le vendeur préféré de son beau-père qui lui a créé un poste sur mesure. Un type docile. Enfin, presque. Car si Owen a renoncé à toute vie sociale, il résiste sur un point : ni le chantage au suicide de Sally ni les scènes qu'elle lui inflige quotidiennement et qui le désignent comme bourreau aux yeux des autres ne le feront revenir sur sa décision de se séparer d'elle.
Mais alors qu'une éclaircie venait d'illuminer son existence, Owen est vite ramené à sa juste place. Son ADN a été prélevé sur la scène de crime d'un tueur qui sévit en toute impunité dans la région, et ce depuis des années. La police et le FBI sont sur son dos. L'enfer qu'était son quotidien n'est rien à côté de la tempête qu'il s'apprête à affronter.

Malsain et anxiogène à souhait , Les Cicatrices est le genre de roman qui vous fait lâcher un gros " ! " une fois le livre refermé. Il fait partie de ces ouvrages desquels on ne peut pas se détacher avant de connaître le fin mot de l'histoire.

, 42 ans, est vendeur de voitures dans la concession de son ex beau-père à Centralia. Divorcé de la fille de ce dernier depuis deux ans, sa vie est un enfer sans nom . Obligé de vivre sous le même toit que son ex-épouse , il doit en outre subir les lubies paranoïaques, le chantage, les crises de nerfs, le flicage permanent, la jalousie maladive et les nombreuses tentatives de suicide de cette dernière qui cherche à le récupérer coûte que coûte .

Owen, victime de cet esclavage mental que celle-ci lui impose, ne sort donc jamais de chez lui, calquant son existence sur celle de Sally, et vit avec la peur permanente au ventre que cette dernière fasse une bêtise. Se maudissant sans cesse d'intervenir à chaque fois pour lui sauver la mise, il refuse toutefois d'avoir à porter sur ses épaules la culpabilité de sa mort. Comme si cela ne suffisait pas, ses ex beaux-parents font également pression sur lui pour qu'il retourne auprès de son ex-femme.

Alors, lorsqu'un soir dans un bar il fait la rencontre de , une policière de 37 ans, c'est l'occasion pour lui de donner un grand coup de pied dans la fourmilière et de reprendre sa vie en main. Cela signe aussi pour notre homme, le début d'une pluie de galères dont il se serait bien dispensé, venue chatouiller sur son passage certaines zones d'un passé dont il semble avoir tout oublié ...

Premier roman de Claire Favan à rejoindre ma bibliothèque, Les Cicatrices ne sera certainement pas le dernier. J'ai découvert une auteure extrêmement talentueuse , qui a su me retourner le cerveau et me mener par le bout du nez jusqu'au dénouement. Tenue en haleine du début à la fin et souvent à bout de souffle - sauf lors de l'entrée en scène de Nick Lebeau, Oliver Noker et Niko Tackin qui m'a valu un fabuleux fou rire - j'ai admiré la finesse du scénario et l'énorme travail fait sur les personnages . Je suis ressortie et scotchée de cette lecture tellement sombre, violente, morbide et déroutante qui, sous certains aspects, m'a rappelé l'ambiance de d'E.G Scott.

En bref, un thriller éprouvant et parfois psychologiquement difficile comme je les aime, à dévorer d'urgence !