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Les portes de Thèbes, de Mathieu Riboulet

Publié le 27 mars 2020 par Onarretetout

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Il m’est difficile d’écrire à propos du livre de Mathieu Riboulet, Les portes de Thèbes. C’est un auteur que je découvre à travers ce livre, posthume, et qui parle de ce temps où la mort approche et qu’il le sait. Il l’inscrit d’abord dans une histoire familiale et part très vite dans un monde qui souffre ; les morts individuelles ne peuvent être détachées des violences du monde : guerres, attentats. Lui même apprend son cancer du foie juste après les attentats de 2015. « Le corps malade du monde, écrit-il, c’est le mien ». Il inscrit ces violences dans la continuité des décisions partageant le Moyen-Orient entre France et Angleterre en 1916. Il compte le temps qui s’étire. Seize n’a pas fini de se prolonger. De même, Quinze ne s’est pas arrêtée au 31 décembre. C’est le sous-titre du livre : Éclats de l’année deux mille quinze. Cela s’arrêtera-t-il ? Beaucoup de choses me gênent dans ce livre, rythmé d'alexandrins, dont je ne peux partager le désir « colonial » (« j'ai dit combien le poison de la colonisation avait piégé nos rapports, nos regards, nos amours »), ni la provocation qui consiste à prôner la pornographie pour lutter contre les forces de mort, de torture, de ruine et contre le puritanisme qui enveloppe l’injustice dans son manteau. Mais je ne peux plus, après cette lecture, oublier les fantômes « amis et ennemis » qui hantent notre histoire, ni oublier que Thèbes est tombée avant Troie.


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