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Familles je vous aime (Luc Ferry)

Par Alexandra

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"Commençons par un constat banal : la peur, chacun peut s'en rendre compte, est devenue l'une des passions dominantes des sociétés démocratiques." Et Luc Ferry va s'évertuer à nous rassurer en nous racontant l'histoire de la Famille. Celle que l'on croit en perdition n'a jamais été plus au centre de nos préoccupations. Bonne nouvelle ! mais encore … Conjuguons la lecture de Luc Ferry le passionné à celle de Jacques Attali le froid . Le tout n'est que le prétexte que j'utilise pour parler de la famille.

L'histoire de la famille a trois âges

Son premier date de l'Ancien Régime. Ce qui compte, c'est le lignage, la transmission du patrimoine. Le contexte historique, économique et médical suffit à le comprendre. La mortalité, et pas seulement infantile, brisait les familles très jeunes.

Son second est déjà plus récent, et date de 1850 et dure jusqu'à 1950 environ. La famille est bourgeoise. On se marie par affinités, mais on ne divorce pas. Comme l'écrit Luc Ferry, "ce modèle aussi idéalisé soit-il est inséparable de la figure du bordel et du drame bourgeois dans laquelle des femmes sacrifiaient leur vie, notamment professionnelle, à des maris qui les trompaient à tout-va."

Enfin, son âge actuel est celui de l'union d'Amour, régie non plus par un principe d'économie mais par un principe d'autonomie. La décennie 80 déclare même la guerre aux secrets de famille et à leurs corollaires (crises d'angoisse, conduites addictives, …). Les silences liés à l'adoption commencent à être percés, comme les secrets liés à la collaboration et à la Seconde Guerre mondiale, à l'inceste et à la pédophilie. Les petits-enfants posent des questions. Ils obtiennent des réponses. Et a déjà commencé le temps où ils partagent les réponses dans la famille élargie qu'est le Net

De l'appartenance sociale à l'autonomie de l'individu

Le recul de la ruralité, l'augmentation du salariat, l'accélération des allures, la réduction des distances, tout a concouru à promouvoir la mobilité sociale en fissurant les frontières de classes, à rompre les stricts repères religieux en s'ouvrant au libre arbitre personnel. Ce n'est pas le mélange des genres qui cause les séparations, mais la diversité des individus. Quand le mariage d'amour augmente en nombre, le divorce augmente aussi, l'amour pour les enfants également, comme la demande forte d'épanouissement personnel et d'authenticité des sentiments. Ces corollaires prouvent que le mariage d'amour va bien

Ne confondons pas conjugalité et parentalité

Le cœur du Droit de la famille est historiquement le mariage. Son ardent défenseur Portalis disait "il ne faut pas que ce soit une union que le plaisir forme et qui disparaisse avec le plaisir". Le mariage est une affaire sérieuse, ce sont deux personnes qui déclarent à la société entière leur relation, et qui, dorénavant, auront des comptes à lui rendre …

C'est peut-être aussi pour cela qu'on entend facilement des "On ne se quitte pas quand on a des enfants", "On réfléchit à deux fois avant de faire des enfants", "On ne se quitte pas à la première épreuve" Alors, quand on connaît le coût exorbitant d'une séparation, coût financier, social, affectif, peut-on raisonnablement réduire l'affaire à une sorte de vague généralisée d'immaturité ?

Et si la confusion de la conjugalité avec la parentalité vibrait de ses derniers soupirs …

La conjugalité, c'est le couple. Le couple (marié, concubin, hétérosexuel, homosexuel, …) repose aujourd'hui sans complexes sur un pacte d'amour avec condition résolutoire … quand il n'y a plus d'amour, il n'y a plus de couple. Un couple marié sur 2 divorce. Et que savons-nous des couples non mariés, ou de ceux le restant à la mode "bourgeoise" ... Il y a fort à parier que le 50% soit en réalité très nettement supérieur …

La parentalité, c'est la famille. Et l'évolution de la conjugalité en précarité des figures d'épouse et d'époux et en fragilité des liens conjugaux a promu les enfants comme seul élément stable de la famille. Les enfants portent maintenant la lourde charge des besoins de sécurité et de durabilité de ses parents.

On le constate. Le curseur a du mal à se stabiliser. La rupture de la conjugalité peut se solder par des difficultés économiques inextricables (des parents isolés deviennent SDF), une nouvelle solitude affective, des exclusions sociales, … 20% des enfants vivent dans des familles recomposées, monoparentales ou homoparentales.

Confondre, malgré soi, la conjugalité et la parentalité peut amener des parents à ne plus sécuriser leurs enfants en leur offrant un cadre de réflexion (que d'aucuns appelleront malheureusement l'autorité). Ils croient les sécuriser (ainsi qu'eux-mêmes) en leur offrant un amour qui ne sait pas dire son nom / son non. Et oui, une relation, c'est risqué. Quand on n'est plus d'accord, on finit par ne plus s'aimer. Quand on ne s'aime plus, on se quitte.

Rendons à la famille ce qui appartient à la famille : ce sont des parents et des enfants.

Il peut être judicieux de replacer l'adulte à sa place : il doit protection au plus faible, c'est à dire à l'enfant. Et non l'inverse !… La socialisation de l'enfant passe par une compréhension des règles, y compris celles qui ont régi l'union comme la séparation de ses parents, y compris aussi celles qui régissent la reconstruction d'un ensemble multipartite et trans-générationnelle … Un nouvel Esprit de Famille !

Des conséquences de la parentalité médicalement assistée

De la prise de conscience des ravages de l'éducation coercitive

L'autorité parentale

Le rassemblement familial


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LES COMMENTAIRES (2)

Par tatoon
posté le 02 avril à 14:34
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http://www.dike-philopol.com/Luc-Ferry-Familles-je-vous-aime

Par yanes
posté le 18 juillet à 08:34
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fustige la gauche.reproche a la droite de tomber dans un cercle vicieux.sans le savoir elle produit exactement ce qui ne lui ressemble pas.appelle a une autre approche familiale par soutien du foyer et de certains principes republicains ou autres.j'ai lu le livre c'est une merveille on pense avoir affaire a un prophete

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