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Journal d’un futur rentier (68)

Publié le 04 avril 2020 par Chroom

Il y a tout juste quatre ans, je m’étais fixé l’objectif ambitieux de devenir rentier en 2020. Lors de la rétrospective de 2019, il y a quatre mois, je doutais encore fortement pouvoir y arriver. Aujourd’hui, les conséquences boursières du virus chinois me font voir les choses paradoxalement de manière nettement plus optimiste. Il y a deux raisons principales qui l’expliquent.

D’abord, la plus évidente, c’est la baisse des cours. Pour l’instant, elle demeure assez contenue, les ratios de valorisation étant encore historiquement assez hauts aux USA et en Suisse. Si l’on compare aux autres gros marchés baissiers historiques, la baisse est également de faible ampleur (en 2000 et 2008 on a frisé les 50% de baisse, durant la Grande Dépression c’était carrément 90%). Si la bourse corrige comme lors des deux derniers marchés bear, alors les actions seront de nouveau attractives. Elles offriront de jolis rendements en dividendes et de belles perspectives de plus-value. Cela signifie que le coût d’une rente deviendra nettement plus abordable.

L’autre point, tout aussi important, c’est que mon portefeuille déterminant a très bien résisté aux récents soubresauts du marché. Ce n’est pas vraiment une surprise, puisque dans sa conception il est notamment prévu pour cela. L’intérêt de la chose, c’est qu’une faible volatilité baissière, permet, comme je l’explique dans mon e-book, de vivre à partir d’un capital moins grand, et donc de devenir rentier bien plus vite (à condition bien entendu de ne pas sacrifier trop de rentabilité au passage). Grâce au virus chinois, la stratégie a été mise avec succès à l’épreuve du feu.

Je ne sais pas encore si dans les faits j’aurai quitté ma profession avant la fin de cette année, mais ce qui est sûr c’est que je m’y prépare déjà. La barrière n’est plus financière mais psychologique. J’ai refait maintes fois mes petits calculs dans ma tête et j’arrive chaque fois aux mêmes conclusions. Je peux le faire. Donc, désormais, je me projette dans quelques mois et je m’interroge :

-  sur la manière dont je vais communiquer mon départ;

-  sur ce que je vais faire après réellement.

Quand tu pars en retraite anticipée à 60 ans, tout le monde s’en fout ou presque. Mais quand t’en as moins que 50, c’est une autre question. J’ai déjà tourné cette question plusieurs fois dans ma tête. Annoncer devenir rentier aussi jeune ça soulève beaucoup de questions, de jalousies et de méfiance. « Il va se planter, il a dû arnaquer des gens, c’est un radin qui vit près de ses sous, il a gagné au loto, il a dû hériter d'un pactole, etc. ». Dans le monde de la Rat Race, personne ne peut en effet imaginer qu’on est susceptible de devenir rentier en vivant normalement, juste en suivant une méthode d’investissement intelligente, patiemment, durant de nombreuses années. L’autre possibilité c’est de se déclarer comme « investisseur ».  Là aussi, c’est la porte ouvertes aux critiques et jalousies. Si tu investis, tu es forcément un rapace égoïste, qui en plus va se planter comme tous les autres.

Bref, la vérité est parfois difficile à entendre pour certains. D’un autre côté, il est possible de ne pas tout dire, sans toutefois devoir mentir. Ceci m’amène au deuxième point : que vais-je faire de tout ce temps libre ? Je me plains toujours de ne pas avoir assez de temps pour mes loisirs, notamment pour suivre mes investissements, écrire sur mon blog, faire du sport et voir mes amis. Je vais donc pouvoir m’en donner à cœur-joie. Néanmoins, il va me rester encore pas mal de temps à occuper. En dehors de mon job, avec le temps, j’ai acquis depuis pas mal d’années un certain nombre de compétences que je compte bien développer et mettre à profit dans une petite activité de nature indépendante. Cela me permettra de faire coïncider certaines de mes passions avec une petite occupation qui générera des petits revenus accessoires. L'avantage, c'est que je ne dépendrai nullement de cette activité pour vivre. Ceci me permettra aussi de cotiser aux assurances sociales et donc d’éviter d’être ponctionné du point de vue AVS sur ma fortune. Psychologiquement parlant, c'est aussi bien de maintenir une petite activité économique, se sentir utile et diversifier un peu ses sources de revenus.

Je serai d’autant plus à l’aise pour communiquer sur les raisons de mon départ si je peux mettre en avant le développement d’une activité indépendante. C'est une démarche unanimement acceptée, pour ne pas dire valorisée, au sein de la société. En, plus, c'est la stricte vérité, même si je passe sous silence l'importance réelle de cette occupation dans mon emploi du temps futur…


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