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500 ans après Raphaël : grâce et douceur

Publié le 05 avril 2020 par Sylvainrakotoarison

" On vit clairement dans la personne, non moins excellente que gracieuse, de Raphaël à quel point le Ciel peut parfois se montrer généreux et bienveillant, en mettant, ou pour mieux dire, en déposant et accumulant en un seul individu les richesses infinies ou les trésors de ses innombrables grâces, qui sont de rares dons qu'il ne distribue cependant que de temps à autres, et encore, à des personnes différentes. " (Giorgio Vasari, 1550).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
Le célèbre peintre de la Renaissance Raphaël (Raffaello Sanzio) est mort il y a 500 ans, le 6 avril 1520 à Rome. Il n'avait que 37 ans, exactement 37 ans (il est né le 6 avril 1483 à Urbino), victime d'un fièvre fatale. Il n'y avait pas encore de chloroquine en stock ; il était atteint de la malaria. Les dernières années de sa vie, il travaillait comme un fou, il était très productif et il a achevé son grand tableau "La Transfiguration", chef-d'œuvre qu'il a mis trois ans à exécuter. Il fut enterré avec beaucoup d'honneurs au Panthéon à Rome.
S'il fallait résumer cette période faste des arts et de la culture dans cette période de la Renaissance, on pourrait citer Raphaël, Michel-Ange (1475-1564) et Léonard de Vinci (1452-1519). Le premier (le plus jeune) a été très influencé par les deux autres, et aussi par Le Pérugin (1448-1523), qui fut son maître en peinture. Le père de Raphaël était également peintre et l'enfant a commencé à peindre dans l'atelier paternel (il perdit son père en 1494, ses oncles ont été ses tuteurs).
Raphaël est devenu lui-même un maître dès 1500, d'abord à La Pérouse (sous influence du Pérugin), puis, en 1504, à Florence (sous influence de Michel-Ange et Léonard de Vinci), enfin, à Rome à partir de 1508, appelé par le pape Jules II (1443-1513), puis confirmé par le pape suivant, Jean de Médicis sous le nom de Léon X (1475-1521). Il fut notamment chargé de la basilique Saint-Pierre de Rome. Sa réputation fut très rapide.
À la fin de sa courte de vie, Raphaël était déjà considéré comme le plus grand peintre de tous les temps. Sa mort soudaine en pleine gloire a renforcé le mythe fondateur perpétué notamment par son biographe (également peintre et architecte) Giorgio Vasari (1511-1574) qui a écrit en 1550, en son hommage suprême : " Quand Raphaël mourut, la peinture disparut avec lui. Quand il ferma les yeux, elle devint aveugle. ".
Vasari a décrit aussi l'osmose entre l'auteur et son œuvre magistrale : " À [la mort de Raphaël], on le mit dans la salle où il avait travaillé, en disposant près de sa tête "La Transfiguration" qu'il avait terminée pour le cardinal de Médicis ; contempler cette œuvre qui paraissait vivante à côté de son corps inanimé faisait éclater l'âme de douleur. ".
Cette description a été citée par Sophie Lugon-Moulin dans sa thèse de doctorat soutenue à l'Université de Fribourg, en Suisse, le 25 juin 2005, qui ajouta notamment : " L'exemplarité de Raphaël se situe (...) dans l'union parfaite de sa vie et de son art. La grâce et la sprezzatura de son comportement se reflètent chez lui dans le charme et la facilité de la peinture. " [on pourrait traduire sprezzatura par nonchalance].
Grâce à l'Internet, entrons dans le petit musée virtuel du jeune génie Raphaël et admirons quelques-unes de ses œuvres choisies...
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
01. "La Résurrection du Christ" de Raphaël (1499-1502).
Huile sur panneau de bois (52,0 x 44,0 cm).
Musée d'Art de Sao Paulo (Brésil).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
02. "La Madone Solly" de Raphaël (1502-1503).
Huile sur panneau de bois (52,0 x 38,0 cm).
Gemäldegalerie de Berlin (Allemagne).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
03. "La Crucifixion Mond" de Raphaël (1502-1503).
Huile sur bois de peuplier (283,3 x 167,3 cm).
National Gallery de Londres (Royaume-Uni).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
04. "Les trois Grâces" de Raphaël (1504-1505).
Huile sur panneau de bois (17,0 x 17,0 cm).
Musée Condé de Chantilly (France).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
05. "La Dame à la licorne" de Raphaël (1505).
Huile sur panneau de bois (65,0 x 51,0 cm).
Galerie Borghèse de Rome (Italie).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
06. "La Belle Jardinière" de Raphaël (1505-1508).
Huile sur bois de peuplier (122,0 x 80,0 cm).
Musée du Louvre de Paris (France).
À propos de cette madone (ci-dessus), le peintre F. Brizio a écrit : " [Raphaël est] à la fois le peintre le plus apprécié des académiciens, par la science et la belle harmonie de sa composition, et le plus populaire parce que la simplicité de ses madones se retrouve embellie par l'expression de leurs sentiments les plus naturels et les plus chers. ". On peut retrouver sa grande précision technique dans les études préparatoires, comme celle ci-dessous.
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
07. Étude préparatoire pour "La Belle Jardinière" de Raphaël (1505-1508).
Musée du Louvre de Paris (France).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
08. "La Muta" [La Muette] de Raphaël (1507).
Huile sur panneau de bois (64,0 x 48,0 cm).
Galerie nationale des Marches d'Urbino (Italie).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
09. "La Madone Colonna" de Raphaël (1507-1508).
Huile sur bois (77,0 x 56,0 cm).
Gemäldegalerie de Berlin (Allemagne).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
10. "Portrait de Laurent II de Médicis, duc d'Urbino" de Raphaël (1516-1519).
Huile sur bois (97,0 x 79,0 cm).
Collection privée.
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
11. "Portrait du pape Jules II" de Raphaël (1511).
Huile sur panneau de bois de peuplier (108,7 x 81,0 cm).
National Gallery de Londres (Royaume-Uni).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
12. "Le Triomphe de Galatée " de Raphaël (1511).
Fresque (295,0 x 225,0 cm).
Villa Farnesina de Rome (Italie).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
13. "L'Extase de sainte Cécile" de Raphaël (1514-1516).
Huile sur panneau de bois (220,0 x 136,0 cm).
Pinacothèque nationale de Bologne (Italie).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
14. "La Vision d'Ézéchiel" de Raphaël (1518).
Huile sur bois (40,0 x 30,0 cm).
Galerie Palatine de Florence (Italie).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
15. "Saint Michel terrassant le démon" de Raphaël (1518).
Huile sur bois transférée sur toile (268,0 x 160,0 cm).
Musée du Louvre de Paris (France).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
16. "Portrait de la Fornarina" de Raphaël (1518-1519).
Huile sur panneau de bois (85,0 x 60,0 cm).
Galerie nationale d'art ancien du Palais Barberini de Rome (Italie).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
17. "Portrait du pape Léon X" de Raphaël (1518-1519).
Huile sur panneau de bois (154,0 x 119,0 cm).
Musée des Offices de Florence (Italie).
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
18. "La Transfiguration" de Raphaël (1518-1520).
Huile sur bois (405,0 x 278,0 cm).
Pinacothèque de la cité du Vatican.
19. (en fin d'article, détail en début d'article)
"Autoportrait" de Raphaël (1504-1506).
Tempera sur panneau (47,5 x 33,0 cm).
Musée des Offices à Florence (Italie).
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (04 avril 2020)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Le peintre Raphaël.
Léonard de Vinci.
Zao Wou-Ki.
Chu Teh-Chun.
Pierre Soulages.
Auguste Renoir.
500 ans après Raphaël : grâce et douceur
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200406-raphael.html
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/04/03/38164999.html


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