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Un courrier de Vienne de 1883, un article de Walter Vogt suite à la mort de Richard Wagner

Publié le 15 avril 2020 par Luc-Henri Roger @munichandco
Un courrier de Vienne de 1883, un article de Walter Vogt suite à la mort de Richard Wagner Une correspondance viennoise de Walter Vogt pour le Figaro, parue quinze jours après la mort du Maître.
COURRIER DE VIENNE
in Le Figaro du 28 février 1883
Richard Wagner. — Sa maladie. — Pressentiment. — Le wagnérisme à Vienne. — Festivals funèbres. —  La statue de Wagner. — Souvenirs de Paris; amis français du compositeur Gustave Doré, Emile Ollivier, Jules Ferry, etc. — Wagner, ami de la France. — Wagner à Munich.  — Ses relations avec le roi de Bavière. — Vie intime.
Comme bien vous pensez, la nouvelle de la mort de Richard Wagner a produit la plus profonde impression sur ce public de Vienne parmi lequel la prétendue musique de l'avenir compte tant d'admirateurs plus ou moins sincères. Pourtant cette nouvelle ne nous est pas arrivée tout à fait inattendue. Depuis bien des mois, nous savions que le maître de Bayreuth souffrait d'une maladie de cœur tellement avancée, que le dénouement fatal n'était plus qu'une question de temps.
Un de ses amis viennois, le professeur Standhartner, membre distingué de notre Faculté de médecine, l'avait examiné, l'été passé, et avait constaté, à cette occasion, que le mal faisait des progrès rapides.
Au beau milieu des répétitions du Parsifal, Richard Wagner était souvent pris d'étouffements qui semblaient le mettre à deux doigts de la mort. M. Scaria, pensionnaire de notre Grand-Opéra, et un des chanteurs favoris du maître, raconte qu'un jour, pendant qu'il causait avec le compositeur, celui-ci fut pris subitement d'un asthme tel, qu'il tomba à la renverse sur une chaise longue. Sa figure devint toute bleue, le corps se tordit dans des convulsions épouvantables, et peu s'en fallut que la joie ne se changeât en deuil pour tous ces dilettantes, accourus des quatre parties du monde pour assister à une fête musicale. Cependant l'accès passa très vite. « Cette fois encore j'ai terrassé la mort, » s'écria le malade, — et les représentations du Parsifal continuaient de plus belle ; car le public n'apprit rien de tous ces lugubres incidents, les familiers de Wahnfried ayant reçu l'ordre formel de garder le secret sur tout ce qui se passait derrière les stores mystérieusement baissés de la résidence du grand homme. Il savait se faire obéir, et ce nom de Maître que tout le monde lui donnait et que tous ceux qui voulaient l'approcher avaient ordre de lui donner, n'était rien moins qu'un vain titre. Richard Wagner régnait.
A Venise, ces accès redoublèrent d'intensité et devinrent de plus en plus fréquents. Quinze, jours avant sa mort, Mme Wagner télégraphiait à Vienne pour prier M. Standhartner de venir rendre visite à son mari; mais comme c'est un de nos médecins les plus en vogue, il ne pouvait songer à quitter Vienne, à pareille époque de l'année, où tant de malades réclamaient sa présence.
Bref, nous savions que le duel était commencé entre la mort et le maître, et que ce dernier perdait chaque jour du terrain. Néanmoins, pour avoir été attendue d'un moment à l'autre, la nouvelle de sa mort, cet anéantissement complet d'un homme qui, sans le vouloir peut-être, a compté parmi les personnalités les plus bruyantes de ce siècle, ce silence soudain, après ce vacarme sans exemple, tout cela n'en a pas moins causé une émotion profonde. Il ne faut pas oublier qu'à Vienne, où ce révolutionnaire de l'art a rencontré ses adversaires les plus redoutables, le nombre de ses disciples est, par contre, exceptionnellement élevé. On sait que, dans presque toutes les villes allemandes, on a fondé des sociétés de propagande qui n'ont d'autre but que d'organiser une sorte d'adoration perpétuelle devant l'autel de la musique de l'avenir. Vienne ne possède pas moins de deux de ces sociétés. Nous ayons la Société wagnérienne pure et simple, puis la Société wagnérienne académique, laquelle ne se recrute que parmi les étudiants de l'Université. Ainsi la jeunesse et l'âge mûr rivalisent de ferveur dans la glorification du Maître, et il serait difficile de dire qui des deux pousse plus loin ce dilettantisme forcené.
Inutile d'ajouter que dans ce milieu la mort du Maître, du dieu, a été cruellement ressentie. Wagner parti, toutes ces Sociétés, dont on compte au moins une centaine, n'ont plus de raison d'être. Le souffle de la vie leur manque désormais. Pendant quelque temps encore elles traîneront péniblement leur existence à travers l'indifférence qui grossira autour d'elles, et peu à peu elles mourront, elles aussi.
En attendant, ces messieurs s'occupent à fêter dignement la mémoire de leur divinité. Les étudiants qui ont leurs coutumes spéciales, préparent un immense Commers, manière de banquet où la bière coulera à flots en l'honneur du défunt, et, où, en signe de deuil, on éteindra le gaz et on cassera les verres. C'est de rigueur en pareil cas. D'un autre côté, les wagnériens purs et simples ont pris en main l'organisation d'un festival funèbre, lequel aura lieu le 1er mars dans notre plus grande salle de concert, avec le concours de tout ce que la capitale contient de chanteurs et d'instrumentistes. On y entendra des morceaux de Wagner, comme cette « marche sur la mort de Siegfried », tirée de l'Anneau de Nibelungen, peut être aussi, ce beau chant mortuaire que Wagner a composé en 1844, lors du transfèrement des cendres de Weber de Londres à Dresde, et qu'on a exécuté tout dernièrement à la gare de Bayreuth pour ses propres funérailles. Mais le principal attrait du programme consistera dans l'interprétation de la Symphonie héroïque, et par conséquent, ce sera Beethoven qui fera la véritable oraison funèbre. Le tout sera très solennel et très digne. Quoi qu'on pense des tendances artistiques de cet homme extraordinaire, on trouvera bon qu'on rende à sa mémoire tous les honneurs dus à un roi de la pensée.
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Il était malheureusement à craindre que certains énergumènes, emportés par leur douleur, ne dépassassent le but. Ainsi, le maître avait à peine rendu son dernier souffle au palais Vendramin que, déjà, l'on parlait de lui élever un monument sur une des places publiques de Vienne. Franchement, c'était aller un peu vite, surtout dans une ville où ni Mozart ni Gluck n'ont encore leur statue, où Beethoven a dû attendre cinquante ans après sa mort pour être coulé en bronze. Mais il y a de ces gens impitoyables qui abusent du premier moment de la douleur universelle, et battent, sans vergogne, la grosse caisse autour d'un cadavre, le tout pour rehausser leur infime personnalité.
Voici un monsieur qui n'a d'autres rapports avec l'art musical que ceux du marchand vendant à bon profit les partitions de Richard Wagner, voici un simple éditeur de musique qui à la première nouvelle de la mort du compositeur, met des gants noirs, se couvre d'habits de deuil et s'en va rançonner les chanteurs et les artistes pour une statue du grand homme. C'est lui le marchand, qui se fait le distributeur de l'immortalité et décerne le marbre et le bronze à qui bon lui semble, à qui fait marcher sa boutique. Personne n'ose refuser son obole, car le fâcheux personnage arrive dans un moment où la raison se tait devant la douleur, où le bon sens passerait pour un manque de cœur. Et voilà comme quoi Vienne a été sur le point de se voir imposer une statue de Wagner parce que tel était le bon plaisir d'un marchand de partitions.
Pour rester dans la vérité, je dois ajouter que les wagnériens eux-mêmes ont trouvé le procédé un peu inconvenant et sentent bien que dans une ville, qui a encore une dette d'honneur à payer au génie de Mozart, il n'y a pas de place pour le monument d'un musicien très contesté et qui ne cessera pas de sitôt d'être l'objet des plus ardentes controverses. Le projet d'une statue est donc enterré jusqu'à nouvel ordre, et l'éditeur de musique en est pour ses larmes et ses gants noirs.
Avec ou sans statue, la ville de Vienne est, dans tous les cas, fortement entichée de wagnérisme, quoiqu'elle ait été conquise relativement fort tard. Ce n'est que vers 1856 que nous avons fait la connaissance du Tannhäuser, peu d'années avant Paris. Encore ce ne fut pas au Grand-Opéra, mais dans un petit théâtre de faubourg, celui de la Josefstadt, que la première représentation a eu lieu c'est comme qui dirait : la Muette de Portici, exécutée pour la première fois au théâtre de Belleville. Aussi les sympathies du maître pour la ville impériale n'ont pas été tout d'abord très prononcées.
Bientôt cependant il devait changer d'opinion à l'égard d'une cité qu'il croyait infectée de musique française et italienne, et c'est à Vienne qu'il put assister, pour la première fois de sa vie, à une représentation de Lohengrin, opéra qui avait déjà fait le tour de toutes les scènes allemandes et que le compositeur seul, exilé de son pays, n'avait pas encore entendu. C'est à Vienne qu'il composait la plus grande partie des Maîtres chanteurs, opéra qu'on appelle le plus allemand des opéras allemands et dont le livret, chose étrange, a été écrit par Wagner à Paris même, dans ce petit hôtel de la rue Newton, où tant de Français aimaient à venir rendre hommage à l'auteur des Niebelungen. Ah! ce second séjour de Paris, si plein de points lumineux, et si délicieux sous bien des rapports, alors que le premier n'avait été qu'une longue suite de privations, le maître aimait à en raconter les joies et les émotions, lorsqu'en 1863 il vint s'établir dans sa villégiature de Penzing, tout près de Vienne, non loin de l'endroit où quelques années plus tard le roi de Hanovre devait choisir le terrain de son exil. De l'hôtel de Penzing, ses souvenirs s'envolèrent bien des fois vers Paris, où il avait laissé de si bonnes amitiés.
Et de fait, les petites soirées qu'il y avait données tous les mercredis, d'abord rue Newton, puis dans son domicile de la rue d'Aumale, avaient été très suivies. On y remarquait MM. Champfleury, Baudelaire, Carvalho, G. Doré, Gaspérini. Souvent un personnage, dont personne ne soupçonna les grandeurs futures, fit son apparition dans le salon et s'enivra des harmonies de la musique de l'avenir : M. Jules Ferry. Puis ce fut M. Emile Ollivier, arrivant avec sa première femme, la fille de Liszt et de la comtesse d'Agoult. Enfin une autre dame, qui devait avoir un jour une si grande influence sur l'existence du maître, comptait parmi les assidus de la maison Mme de Bulow, sœur de Mme Ollivier, la future Mme Cosima. C'est à elle qu'on devait alors la première traduction française du Tannhäuser, et elle collaborait à ce moment à la Revue des Deux-Mondes, pour laquelle elle traduisait les drames du poète allemand Hebbel. [Erreur d'information de Walter Vogt quant à la traduction du Tannhäuser. Ndlr]
Puis vint la mémorable campagne du Tannhäuser à l'Opéra, défaite éclatante dont Wagner s'est toujours paré comme d'un succès. Dans tous les cas, il n'en a jamais gardé la moindre rancune, et c'est à tort qu'on lui prête à ce propos des ressentiments contre la France. Il était, au contraire, convaincu que sans la cabale du Jockey-Club son opéra eût remporté la plus belle des victoires, et ne cessait de vanter dans ses écrits l'intelligence, l'impartialité et la magnanimité du public de Paris.
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Quoiqu'il en soit, on peut considérer ce second séjour que le maître fit dans la capitale de la France, comme la première étape de la marche triomphale qu'il entreprit à travers l'Europe au son de toutes les trompettes de la réclame. Pour lui aussi, Paris est devenu en quelque sorte le berceau de sa gloire. Succès ou défaite, Paris transforme tout en auréole ; c'est une table de résonance qui donne à chaque note une sonorité extraordinaire, et l'on peut le dire hardiment, tous les bravos du monde n'ont pas fait autant que les sifflets du Jockey Club, pour la réputation du musicien saxon. On le siffle à Paris. Dès ce moment c'est le héros, l'homme à la mode, l'artiste prédestiné à traîner derrière lui une cohue de courtisans.
Il ne peut plus mettre le pied nulle part sans surexciter la curiosité universelle, sans chauffer à blanc la sainte fureur de ses admirateurs et de ses adversaires.
En vain se réfugie-t-il à la campagne, s'enferme-t-il dans une maison bien close. Le tintamarre attaché à ses pas le poursuit jusque dans ses retraites les plus cachées.
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Le voici à Munich, où il se rend en 1864, appelé par le jeune roi de Bavière. Dans le quartier le plus désert de la ville il habite une maison somptueusement meublée et dont le roi lui a fait cadeau. Rien de plus tranquille, rien de plus coquet. Mais autour de ce nid pacifique que de rumeurs, quel vacarme, quel terrible concert d'éloges et de malédictions ! Ce n'est plus l'art seulement qui est en pause.
La politique, avec laquelle il n'a jamais complètement rompu, rentre avec fracas dans la vie du compositeur on l'accuse de vouloir façonner la Bavière à sa guise, de subjuguer le roi, de régner à sa place et, en effet, j'ai là sous les yeux un pamphlet de cette époque intitulé « Richard Wagner, roi », Les libéraux le soupçonnent de tendances réactionnaires, les catholiques ne voient en lui que l'ancien insurgé de 1848, toute la ville bouillonne de colère et d'admiration, une révolte générale, la guerre civile ne serait pas chose impossible. Bref, le roi, qui avec toutes ses manies est un souverain très correct, prie Wagner de quitter Munich, « car, dit-il, je veux montrer qu'il n'y a rien qui me soit plus cher que l'amour de mon peuple. »
Dans tout cela le maître joue un rôle tant soit peu obscur.Il n'est pas prouvé qu'il ait cherché à exercer une influence politique, mais comme il n'y a pas de fumée sans feu, on peut bien admettre que toute cette effervescence n'a pas été sans cause. Ce qui est certain, c'est que l'auteur du Lohengrin était à ce moment l'homme le plus puissant du royaume après le roi ; pour lui seul la demeure du souverain sévèrement cloîtré devenait accessible, et il disposait de la liste civile comme si c'était à lui que la Chambre l'avait votée.
A Munich, on se rappelle encore la scène qu'un jour le premier tapissier de la ville fit au maître en plein théâtre. Wagner lui devait une centaine de mille francs ; le tapissier s'accrocha aux pans de son habit et cria qu'il ne le lâcherait pas avant qu'il ne l'eût payé. Le maître s'en débarrassa en signant un reçu de la somme pour l'administration de la liste civile. Les cent mille francs furent payés aussitôt.
Cependant Richard Wagner conservait toujours une certaine fierté dans ses rapports avec le roi et n'était nullement le plat courtisan qu'on a voulu faire de lui.
Louis II de Bavière, quoique très jaloux de sa dignité, traitait le musicien en véritable ami, se rencontrant avec lui sur les bords du lac de Constance, allant le voir, à l'insu de tout le monde, dans la villa sur le lac des Quatre-Cantons où il s'était réfugié après l'échauffourée de Munich. II est vrai que Wagner ne poussait pas l'orgueil jusqu'à ne pas accepter les pensions du roi, mais il dédaignait les faveurs habituelles des souverains, titres, sinécures et décorations. Au contraire, c'est lui qui en donnait au roi. Après la représentation des Niebelungen à Bayreuth le maître a fait frapper des médailles de commémoration en argent, en bronze et en cuivre. La plus grande de ces médailles, la seule qui eût été frappée en or, c'est au roi de Bavière que Wagner l'a décernée, et c'est sans doute le seul exemple d'un sujet décorant son souverain.
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C'est aussi à partir de son second séjour à Paris que le pauvre artiste d'autrefois a connu les charmes d'une vie luxueuse et d'un grand train de maison.
Sous ce rapport encore il a été révolutionnaire. Avant lui le musicien allemand n'a été qu'un pauvre hère toujours nécessiteux et qui souvent, comme Mozart, a été enterré dans la fosse commune. Wagner en a fait un maître dans l'art de vivre, doué de tous les appétits, friand de toutes les élégances et de tous les raffinements. Il a certainement été un des hommes les plus délicatement sensuels de ce temps-ci, un de nos grands jouisseurs, aussi avide des joies de l'esprit, que de celles du corps. Mais parmi les goûts de luxe qu'il a eus, et il en a eu beaucoup, le plus étonnant était certainement son amour pour la soie et le satin. Avec le temps, cette étrange passion dégénérait en véritable manie. Il ne voyageait plus qu'accompagné de six cents mètres de satin rose avec lesquels on décorait les appartements qu'il habitait en route. On a l'air de faire des contes, quand on insiste sur cette manie, et pourtant c'est l'absolue vérité. Un ami de Venise, une des rares personnes qui ont pu pénétrer dans la chambre mortuaire du maître, m'écrit que cette très grande pièce était tendue de satin rose, bleu pâle et vert de Nil et qu'au moment où il entrait, des domestiques étaient occupés à ôter ces tentures pour les envoyer à Bayreuth.
C'est dans cette chambre que Wagner avait travaillé jusqu'à sa dernière heure. Il n'y manquait alors que le petit divan sur lequel il avait expiré et que Mme Cosima avait emporté avec elle. Le soleil de Venise se reflétait gaiement sur ces riches étoffes aux teintes délicates, empruntées à la palette de Watteau et de Boucher, et les princes de la maison de Bourbon, dont les portraits étaient suspendus ça et là — car le palais Vendramin garde encore le souvenir du séjour de la duchesse de Berry —devaient être bien étonnés de l'orgie de couleurs tendres qui se faisait autour d'eux, n'ayant peut-être jamais assisté à pareille fête. Qui expliquera jamais ce rapport mystérieux entre les différents sens, cette fécondation bizarre de l'ouïe par la vue, de la pensée musicale par la couleur ? Il paraît en effet que, pour produire, Richard Wagner a eu besoin de cet étrange stimulant : la musique lui est entrée par les yeux, lui a été amenée par le miroitement du satin, par le lustre de la soie, par le froufrou des ruches et des dentelles, et c'est pour cela que dans les vingt dernières années de sa vie il se plaisait à s'envelopper d'un luxe oriental, ne mangeant, comme il disait à un ami de Vienne, qu'en rouge, ne dormant qu'en jaune, ne travaillant qu'en rose, enroulant toute son existence d'une longue draperie en soie et en satin. Maintenant la postérité sera appelée à juger son œuvre. Le bruit a cessé, il s'est éteint dans le silence de la Mort et de cette vie tumultueuse, toujours talonnée par les clameurs d'une admiration intempestive et d'une curiosité malsaine, il ne restera que quelques chefs-d'œuvre. Cela suffira pour assurer au nom de Wagner une immortalité pacifique qui sera de meilleur aloi que la gloire trop bruyante qui a marqué son passage sur cette terre.
Walter Vogt.
Le commentaire du Docteur Pascal Bouteldja, Président du Cercle Richard Wagner-Lyon et auteur d' Un patient nommé Wagner
" Bravo pour cette découverte digne d’un orpailleur... Ceci confirme ce qu'écrit Ernest Newman... le Pr. Josef Standhartner examina Wagner durant l’été 1882 et conclut à une maladie de cœur, confirmant les propres soupçons du compositeur. Wagner n’aurait pas été informé de la gravité de son état, mais aurait été prévenu de la nécessité immédiate de repos. Bizarrement, on ne trouve pas la moindre trace de cette visite médicale dans le Journal de Cosima... De plus si l’épisode du malaise est bien connu, il n’est relaté qu’en 1886 par Adolphe Jullien, qui avait donc dû avoir connaissance de cette lettre…. C’était le 30 juillet, après la troisième représentation de Parsifal, Wagner fit une grave crise. Le chanteur Emil Scaria, l’interprète de Gurnemanz, le trouva dans la petite pièce derrière la scène, où il se tenait quelquefois pendant les entractes, en proie à un malaise : « Wagner avait été pris d’un accès d’asthme tel qu’il était tombé à la renverse sur une chaise longue, sa figure était devenue bleue ; il se tordait dans d’affreuses convulsions ; la crise cependant passa très vite, et quand il fut sur pied, Wagner dit simplement : cette fois encore j’ai terrassé la mort ! ». Il demanda au chanteur de ne pas parler de cet incident. "
Grand merci au Dr Bouteldja pour ces intéressantes précisions qui éclairent à merveille le propos de l'auteur de l'article.


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