Jessie Laussot ne fut pas qu'une pauvre petite fille riche — Notice biographique

© Rheinisches Bildarchiv Köln On l'ignore souvent, Jessie Laussot, née Taylor, (1826-1909) ne fut pas que la riche épouse malheureuse d'un négociant en vin bordelais, qu'elle épousa fort jeune, en 1844, et l'amie (ou même peut-être l'amante) et la protectrice de Richard Wagner . 
Née à Londres en 1826, fille d'un riche avocat, elle perdit son père à 13 ans, puis alla vivre avec sa mère en Allemagne à Dresde et à Berlin, où elle suivit des cours de musique en compagnie notamment de Hans von Bülow, avec lequel elle resta liée d'amitié toute sa vie. Cette musicienne douée parlait parfaitement l'allemand, fut professeure de musique, l'amie de Mendelssohn et de Franz Liszt. Elle fut une représentante particulièrement cultivée de la société internationale de l'époque.
Elle rencontra Adolf von Hildebrand à Bordeaux dans la seconde moitié de l'année 1850, peu après l'échec de son aventure avec Wagner. Il devait bien plus tard devenir l'homme de sa vie et l'épousa à Florence en 1879.
En 1853, elle quitta son mari et déménagea en Allemagne (Weimar, Dresde, Stuttgart), où elle donna des cours de musique. En 1854, elle rencontra Liszt, avec lequel elle resta toujours en contact. En 1860, elle s'installa à Florence, où elle développa une activité musicale animée et où elle vécut jusqu'à sa mort le 8 mai 1905. Hildebrand la rejoignit à Florence en 1870 et s'installa chez elle en 1872, mais ils ne purent se marier qu'en 1879, peu après le décès de son mari dont elle ne put divorcer, le législateur français ayant supprimé le divorce à la Restauration.
Hildebrand, Bulow et Laussot à Florence, sans doute en 1879
Pour la partie wagnérienne des aventures de Jessie Laussot, on lira avec profit l'article que lui consacre le Musée virtuel Richard Wagner.