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Normal People (Saison 1, 12 épisodes) : aimer jusqu'à l'impossible, se dire que c'est possible

Publié le 02 mai 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Normal People ce n’est pas une romance c’est l’amour, le vrai et tout ce que cela peut impliquer dans la vie de deux personnes qui s’aiment et s’aimeront toujours. Pour tout vous dire, je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à tomber amoureux de Normal People mais c’est arrivé de façon un peu étonnante. Le premier épisode n’était pas le meilleur de la série, peut-être trop statique par moment et puis tout d’un coup la série s’est libérée et m’a offert un récit initiatique sur l’amour et l’être aimé. La relation entre Marianne et Connell est brillante, un grand moment pur et touchant qui n’est clairement pas là pour nous faire rire mais plutôt pour nous émouvoir. Le nombre de scènes qui m’a touché est énorme et notamment dans la façon dont Normal People représente les personnages. L’homme est sensible et jamais le « connard » comme souvent dans ce genre d’histoire. Connell est même le personnage le plus touchant de cette histoire. Paul Mescal dont c’est plus ou moins le vrai premier rôle est ici brillant, jusqu’au bout il m’a ému.

Que cela soit lors de l’épisode 3 où simplement dire je t’aime à Marianne s’avère être un grand pas pour lui, ou lorsqu’il se confit à sa psychiatre dans l’épisode 10 (dans une longue scène de près de cinq minutes brillante et parfaite) ou quand il éclate en sanglots dans l’épisode 11. Connell est quelqu’un qui m’a fasciné du début à la fin de cette première saison comme quelqu’un qui représente à la perfection l’amour, le vrai. Il souffre jusqu’au bout à cause de l’amour qu’il a pour Marianne et c’est justement ce qui rend cette série d’autant plus attachante et fascinante. La mise en scène plutôt sobre de Normal People permet là aussi de ne pas faire de chichis et simplement de nous offrir un récit logique, fort et magnifique. Car c’est beau, très beau dans sa plus grande simplicité.

Normal People est l’une des plus belles séries que j’ai vu ces dernières années, elle m’a trimbalée d’épisodes en épisodes comme un jeune homme innocent qui découvre l’amour et ce que cela peut représenter. Les personnages sont tellement soignés que l’on a l’impression de partager leur vie et de les défendre à chaque fois. Normal People n’aurait pas été aussi réussite sans le talent de son casting. Paul Mescal est parfait mais Daisy Edgar-Jones (La Guerre des Mondes, Gentleman Jack) l’est tout autant. La façon dont les deux incarnent leurs personnages est légèrement différente mais tout est fait pour que l’on s’attache à eux et rien qu’à eux. A chaque fois que l’un des deux a une autre relation au cours de la série, alors rien ne fonctionne de la même façon.

Je ne connais pas le roman de Sally Rooney mais la façon dont Mark O’Rowe l’a adapté est clairement tout ce que j’avais envie de voir en ce moment. J’avais besoin d’amour mais pas de l’amour simple d’une comédie romantique, je voulais quelque chose de brut et sauvage et c’est ce que j’ai eu. Mais il y a aussi une certaine forme de légèreté dans Normal People qui permet de rendre le tout différent et surtout de fasciner. Normal People nous offre aussi une multitude de scènes de sexe sauf que le sexe n’est jamais gratuit dans la série. On a plutôt l’impression de plonger dans le journal intime de ces deux amoureux et que le sexe est alors mis en scène de façon logique. Il faut bien avouer que la mise en scène transforme le sexe comme un vrai acte d’amour, comme quelque chose de délicat et touchant. C’est un angle parfois utilisé dans le cinéma indépendant mais qui ici prend tout son sens car l’on s’est attaché aux personnages au fil des épisodes et les scènes de sexe deviennent alors de plus en plus intéressantes au fil des épisodes.

Le fait que Normal People cherche aussi à montrer l’homme sensible est une belle occasion de prouver que les hommes ne sont pas tous des connards. Souvent dans les romances ce sont eux qui font souffrir les femmes mais dans le cas de Normal People, l’angle est totalement différent car Connell ne fait pas souffrir Marianna (en dehors du fait qu’ils s’aiment pour toujours) mais plutôt Marianne qui fait souffrir Connell. C’était beau, un grand moment de télévision auquel je ne m’attendais pas du tout et qui me hante encore après avoir vu toute la saison. Normal People découpe la vie de Marianne et Connell en plusieurs moments de leur vie amoureuse, à plusieurs époques de leur vie ce qui permet là aussi d’avoir un spectre intéressant de la romance. Je me demande ce qu’une saison 2 pourrait raconter en dehors du fait que Normal People devra se transformer en une anthologie de l’amour.

Note : 9.5/10. En bref, les larmes aux yeux je suis encore éblouis par ce récit magnifique. Paul Mescal est de son côté une vraie révélation.

Prochainement en France.


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