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Hollywood (Mini-series, 7 épisodes) : réécrire l'Histoire de l'usine à cinéma

Publié le 03 mai 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Hollywood de Ryan Murphy et Ian Brennan (co-créateurs de Glee) c’est avant tout une lettre d’amour à cette ville du cinéma dans l’Amérique à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. On retrouve ici un Ryan Murphy inspiré, comme ce qu’il a pu faire d’une certaine façon dans Pose ou dans Feud. Ce créateur prolifique dévoile donc avec Hollywood sa seconde création pour Netflix (après The Politician). Afin de créer son récit, il décide de réinventer Hollywood en nous offrant des personnages engagés et des minorités qui cherchent à faire évoluer le monde. Quel plaisir de retrouver le « ’land » à la fin de Hollywood sur la colline. C’est un élément emblématique qui va disparaître quelques années après le temps où se déroule la série. On nous plonge alors dans le quotidien de Jack Castello, un jeune garçon qui a envie de revenir un grand acteur et qui fait tout pour décrocher des petits rôles qui pourraient lui permettre de rencontrer les grands réalisateurs. Car Ryan Murphy aime s’amuser avec les codes, il ne cherche pas à raconter une histoire vraie mais à nous imprégner d’un destin original car Jack va réussir après avoir tapé dans l’oeil de l’épouse d’un directeur de studio.

Une lettre d'amour à la mecque du cinéma américain dans les années 40...

Et pour couronner le tout, Jack va faire l’escort dans une station service jusqu’au moment il va faire la bonne rencontre. Tout cela est fait afin de montrer les coulisses de ce que l’on appelle le cinéma classique et donc du fait que coucher pour réussir c’était le moyen le plus facile d’arriver à ses fins. Pour mieux nous sustenter, Hollywood parvient donc à réécrire l’histoire du succès en mâchouillant les clichés du genre pour mieux s’en amuser. J’ai toujours aimé l’esprit satirique de Ryan Murphy, grinçant sur les bords et on ressent tout au long de Hollywood cette énergie créative qui permet à la série de sortir des sentiers battus.

Dans le regard de ses personnages on sent qu’il y a une envie de rêver et c’est communicatif. Tout au long des sept épisodes on se laisse prendre au jeu et l’on se met nous aussi à rêver de cet optimisme qui a la dent dure. Jack n’est pas le seul destin que Hollywood va suivre. En effet, nous avons d’autres personnages, de jeunes talents qui sont venus à Los Angeles dans le but de réussir dans le monde du cinéma. Pour rendre son hommage au Hollywood des années 40, Ryan Murphy n’oublie pas de citer de jolis noms qui pour le coup sont de nos jours inconnu mais qui ont fait la renommée de la ville par le passé : Vivien Leigh, Anna May Wong, Hattie McDaniel ou encore George Cukor. Sans parler de Rock Hudson dont la romance avec son gigolo puis petit ami est à tomber par terre. C’est mignon et c’est avec beaucoup de respect que Ryan Murphy rend hommage à tout ce beau monde.

Bien entendu, pour mieux raconter son récit, Hollywood ajoute des personnages fictifs. Tout cela permet de recréer le fantasme de Ryan Murphy et Ian Brennan. J’aime bien parler de fantasme car Ryan Murphy a souvent des fétichismes étranges dans ce qu’il écrit pour le petit écran. On a déjà pu le voir avec Nip/Tuck, sa fascination pour le gore pop dans 9-1-1 mais tout cela est souvent fait pour faire passer un message sous-jacent. En l’occurence, le fétichisme de Hollywood c’est Hollywood et sa vie cachée. Afin de créer un récit intéressant, il ajoute alors de l’optimisme intrigant autour de chacun de ces jeunes talents : derrière les couleurs dorées d’Hollywood, la multitude des sujets passe en revue : le racisme, la haine, l’homophobie. En ressort alors un vrai message de tolérance étonnant et bien que cela soit parfois un peu naïf, cela reste beau et touchant.

Pour enrober le tout il y a un film : la production de Meg, faux biopic de l’actrice Meg Entwistle qui dans la vraie vie (contrairement au film) s’est suicidée en sautant du H de Hollywoodland. C’est donc à un vrai symbole que Ryan Murphy s’attaque et délivre de bout en bout un magnifique récit. Avec un brin d’humour et de l’émotion, Hollywood est une oeuvre complète et aboutie.

Note : 8/10. En bref, Ryan Murphy réécrit Hollywood à sa façon et ça laisse rêveur.

Disponible sur Netflix.


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