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Critiques Séries : Le Bureau des Légendes. Saison 5. Episodes 9 et 10 (season finale)

Publié le 05 mai 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Bureau des Légendes // Saison 5. Episodes 9 et 10.

SEASON FINALE

Ces deux derniers épisodes c’est un peu comme un film indépendant de Jacques Audiard qui aurait été inséré en parallèle de la saison 5. On retrouve alors son style brut qui a toujours fait la force de sa mise en scène. J’ai toujours été fasciné par le cinéma de Jacques Audiard de Un prophète à Dheepan et je retrouve dans ces deux épisodes quelque chose que Le Bureau des Légendes n’avait jamais fait auparavant. Jacques Audiard est aussi le scénariste de ces deux derniers épisodes (après avoir écrit l’épisode 5.07) et porte alors à conclusion ses intrigues à lui. Le fait que l’histoire se déroule ici quatre mois après le dernier épisode permet aussi de laisser un laps de temps qui va nous plonger ailleurs.

Ce double épisode est construit comme un polar entier et fonctionne comme un film de Audiard. La façon d’utiliser les visages, les décors noirs où seul le visage ressort, etc. Tout cela participe à créer une ambiance particulière qui change complètement de ce que j’aurais pu imaginer. Alors que l’épisode 5.08 laissait une belle fin ouverte pour que le téléspectateur puisse se faire sa propre fin si jamais la série s’arrêtait là, Jacques Audiard vient refermer des portes avec ce nouvel épisode. Pour autant, il vient aussi nous embarquer dans une toute nouvelle ère si jamais la série est renouvelée pour une saison 6 avec dans le navire, un nouveau showrunner. Jacques Audiard a vu cette fin de saison comme une sorte de tragédie grecque où le sentiment de chacun des personnages est important. On se concentre beaucoup sur le personnel avant le professionnel ce qui permet de s’attacher différemment aux personnages.

Certains personnages n’ont pas été plus exploité que ça cette année mais ce dernier épisode tente alors de redorer légèrement le blason de certains comme Arthus sous les traits de Jonas qui a enfin l’occasion de montrer ce que la série peut faire de lui avec l’espionne russe qui joue le rôle de sa petite amie. D’ailleurs, la partie sur Jonas est finalement passionnante et permet de renouer avec les racines de l’espionnage dont Le Bureau des Légendes a toujours voulu faire preuve. La façon dont la musique et la caméra se pose sur certaines scènes est alors fascinante avec une envie de montrer le côté sombre bien souvent. Notamment Marie-Jeanne qui va finir par avoir la place de directrice du Bureau des Légendes. Florence Loiret-Caille est parfaite dans ce rôle et il n’y a rien de mieux que de la voir elle à ce poste. Surtout avec sa volonté de complètement réformé le Bureau.

Quant à l’histoire de Malotru et de Kennedy, la série trouve une conclusion assez juste à ce récit. C’est surtout Malotru qui a enfin l’occasion de revoir sa fille, se retrouver lui-même (face à ses problèmes psychologiques aussi). Il y a dans ces deux épisodes beaucoup de grand cinéma français qui fait la force de ces deux derniers épisodes. Pour autant, si l’on prend ces deux épisodes à côté du reste de la saison ils dénotent trop. Il aurait été presque plus intelligent de présenter ce double épisode comme un film en marge de la série. Je ne m’attendais pas du tout à ce que cela évolue dans cette direction mais je dois avouer qu’il m’a manqué quelques trucs comme la suite de l’histoire de Pacemaker (et j’ai l’impression que Stefan Crepon aura été un acteur sacrifié dans la série) ou même celle de Mille Sabords (Louis Garrel méritait peut-être mieux). Mais je comprends que ces deux derniers épisodes sont là pour fermer le chapitre Malotru et ouvrir une toute nouvelle histoire.

Note : 7/10. En bref, un double épisode réussi à l’ambiance très particulière mais assez prenante où Jacques Audiard le metteur en scène fait ici du Bureau des Légendes un film à part entière.


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