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Soo (2006) ★★★☆☆

Par Olivier Demangeon @critiks_moviz
SOO (2006) ★★★☆☆ SOO (2006) ★★★☆☆

Alors qu'il vient tout juste de retrouver son jumeau, celui-ci est assassiné sous ses yeux. Tueur professionnel, il va alors se faire passer pour son frère pour identifier les commanditaires et venger la mort de son jumeau...

SOO (2006) ★★★☆☆

" Su " (수), ou " Soo " pour la distribution internationale, est un film d'action criminel sud-coréen datant de 2007, co-écrit et réalisé par Yoichi Sai, metteur en scène japonais par son mère, et coréen par son père, à qui l'on doit également " Blood and Bones " (2004). Les acteurs principaux sont Ji Jin-hee, qu'on a pu voir dans " The Old Garden " (2007), Kang Sung-yeon, qu'on a pu voir dans " King and the Clown " (2005), Moon Sung-keun, qu'on a pu voir dans " 1987: When the Day Comes " (2017), Lee Ki-young, qu'on a pu voir dans " A Bittersweet Life " (2005), Oh Man-seok, qu'on a pu voir dans " " (2011), et Choi Jung-woo, qu'on a pu voir dans " Secret Reunion " (2010). Ce métrage est paru le 22 mars 2007 en Corée.

Tae-soo et Tae-jin ( Ji Jin-hee) sont jumeaux. Ils sont séparés à l'adolescence. Tae-soo devient un tueur à gages et est souvent sollicité pour résoudre des problèmes pour les mafieux. Tae-jin, après avoir longtemps servi un gang, aspire à devenir policier. Alors qu'ils s'apprêtent à se retrouver, Tae-jin est assassiné par un tireur d'élite sous les yeux de son frère. Ce dernier, après avoir fait disparaître le corps de son jumeau, décide de prendre la place de ce dernier, intègre la police dans l'optique de glaner des informations sur les commanditaires de l'assassinat de son frère. Progressivement, Tae-soo va identifier les responsables, mais doit déjouer les nouvelles tentatives visant à supprimer Tae-jin, tout en gérant l'inspectrice Kang Mi-na ( Kang Sung-yeon), petite amie de son défunt frère, qui ne s'est en rien laissé duper ...

Le scénario concocté par Lee Seung-hwan, Lee Joon-il et Yoichi Sai offre une histoire assez classique de vengeance. Le gros souci, c'est, d'une part les sous-intrigues satellites, et d'autre part, la mise en scène. Le personnage incarné par Ji Jin-hee, Tae-soo, alias Soo, a un côté mystique avec lequel on a du mal à adhérer. Lorsque la petite amie de son frère le démasque, sa réaction est curieuse. On pourrait même dire extravagante, illogique. Ainsi, tout ce qui va suivre par la suite, dans les rapports qui vont s'installer entre ces deux personnages, semble être complètement décalé, pour ne pas dire irrationnel. Le travail de Yoichi Sai sur la mise en scène est également problématique. Certes, les scènes de combat, d'affrontements physiques, sont nombreuses et violentes. On ne manquera pas de préciser que les âmes sensibles feraient bien de s'abstenir, car c'est sanglant, très sanglant. Ce qui est discutable, c'est que ça tire en longueur. Les protagonistes se poignardent gaiement et mettent des plombes pour passer de vie à trépas, en rampant sur des mètres et des mètres, laissant derrière eux des traînées de sang significatives. Il y a là une figure de style très théâtrale, très shakespearienne.

D'une durée de 122 minutes, " Soo " est ponctué par de nombreuses scènes de combat, comme je l'ai déjà souligné précédemment. La culture coréenne met l'accent sur les bastons à coups-de-poings, de barres de fer et autres battes de baseball. Le cran au-dessus, c'est l'arme blanche, le couteau effilé, la machette, la hachette, la faucille, et éventuellement le sabre, type katana. Les armes à feu sont rares. Cette approche donne indéniablement une forme sanglante dans ces confrontations physiques. Soo doit déjouer les tentatives de meurtre, puis il doit affronter les membres du clan mafieux à l'origine de l'assassinat de son frère, tout en déjouant les pièges de la police. On termine ce film en se demandant comment le principal protagoniste de cette histoire peut encore tenir debout. Les blessures sont nombreuses et il est évident que le commun des mortels ne pourrait jamais encaisser autant de coupures, autant de blessures et de traumatismes. Le réalisme prend un peu de plomb dans l'aile.

Les valeurs de production sont plutôt correctes pour ce métrage. La photographie proposée par Kim Seong-bok est basique, mais offre une multitude de lieux différents. Les scènes d'action sont bien chorégraphiées, mais manquent parfois de réalisme dans la capacité des protagonistes à se relever. L'aspect sanglant est efficace, et une quantité importante d'hémoglobine est offerte aux spectateurs. La bande originale orchestrée par Lee Byung-woo est agréable, mais on remarquera que de nombreuses séquences sans dialogue sont exemptes de musique. On se rappellera que ce compositeur a œuvré pour de nombreux métrages dont " A Tale of Two Sisters " (2003), " All for Love " (2005), " " (2006) et " " (2009). La dynamique du film aurait pu être plus véloce si le montage délivré par Lee Eun-su avait raccourci certaines scènes qui tirent malheureusement en longueur.

En conclusion, " Soo " est un film d'action nerveux disposant d'une histoire familière, d'une intrigue qui tire en longueur et d'un développement parfois décousu. Le rythme est soutenu, le récit manque de fluidité par endroits et la narration est linéaire. La photographie est convenable et simple, la bande musicale est agréable mais brille parfois par son absence et le montage aurait gagné à raccourcir certaines scènes afin d'obtenir un métrage plus incisif. La distribution livre de bonnes prestations au service de personnages parfois incohérents dans leur choix, leur attitude, leur psychologie. L'ensemble est agréable, mais s'avère relativement sanglant et peut donc s'avérer pénible aux plus fragiles.

SOO (2006) ★★★☆☆

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