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Richard Wagner et le chiffre 13 — Une fatalité ?

Publié le 26 mai 2020 par Luc-Henri Roger @munichandco
Richard Wagner et le chiffre 13 — Une fatalité ?

   Le chiffre 13 plane sur l'existence de Richard Wagner dont le nom et le prénom renferment treize lettres et qui, né en 1813 mourut le 13 février 1883, après avoir fait représenter pour la première fois à Paris, au milieu d'un tumulte furieux, Tannhäuser, le 13 mars |1861 (voir l'image ci-dessus), laquelle oeuvre fut reprise le 13 mai 1895.

   Dès son enfance, Richard Wagner redoutait le nombre 13, parce qu'il se rendit vite compte, — c'est le cas de le dire, — qu'il avait 13 lettres à son nom et était né en 1813, et que de plus si on fait l'addition des chiffres qui composent le millésime de son année de naissance on arrive au total de 13.

   Dînant un jour chez son beau-frère Brockhaus, il fut saisi d'une véritable terreur en constatant qu'on était 13 à table. Après la représentation du Tannhäuser à Paris, il écrivit à sa soeur : « Pense donc, comment pouvais-je réussir avec cet enfant de ma douleur ; le néfaste nombre 13 recommence à me poursuivre; lorsque j'écrivis la dernière note de la partition et mis la date au-dessus, je remarquai que c'était le 13 avril, il n'y aura pas de mal peut-être, pensai-je. Enfin, après beaucoup de tergiversations, la malheureuse pièce fut représentée, et à quelle date ? Que le diable enlève tout le calendrier ! Encore un maudit 13 (13 mars 1861). N'est-ce pas un sort ? " Wagner est mort le 13 février 1883, dans son palais Vendramin, à Venise.    Et du paradis des compositeurs, il put constater avec effroi que son mécène et protecteur mourut le ... 13 juin 1886, et que son Parsifal  tomba dans le domaine public en 1913, année du centenaire de sa naissance.   Ohimè !

   Mais, si l'on considère l'oeuvre du Maître, le chiffre 13 apparaît tout aussi curieusement à des dates qui marquèrent des événements plus réjouissants : 1840. — Il termina Rienzi en 1840 à Paris, et ces chiffres donnent le total de 13.

13 avril 1845. — Achèvement de la partition de Tannhäuser.
13 novembre 1852. — Première représentation de Lohengrin, à Wiesbaden.
13 juin  1859 — Première représentation de Tannhäuser à Stuttgart.
13 décembre 1875. — Publication de la partition de Siegfried.
13 août 1876. — Première représentation de l'Or du Rhin, à Bayreuth. 13 janvier 1879. — Première représentation de La Walkyrie, à Brunswick. 13 mai 1881 — Première audition de La Walkyrie, à Berlin. 13 juillet 1882. — Première répartition de Parsifal, à Bayreuth.

  On pourrait continuer cette nomenclature ; mais la plupart de ces quelques dates prouvent suffisamment que Wagner avait tort de s'alarmer du chiffre 13... qui revient dans sa vie avec une obstination étonnante.    Richard Wagner avait 13 ans à la mort de Weber, qui avait eu une influence si décisive sur sa vocation. Cette vocation s'est décidée le 13 octobre 1829, jour où Wagner vit le célèbre Devrient dans le Freyschutz. Notons à cette occasion que cet opéra fatidique pour Wagner fut terminé le 13 mai 1820 et fut joué pour la première fois en 1822. Le total de ces quatre chiffres ajoutés les uns aux autres donne le nombre 13. Richard Wagner débuta comme musicien en 1831, ce qui donne, de nouveau, en faisant l'addition, le nombre 13. a première soirée à laquelle Wagner fit fonction, à Riga, de chef d'orchestre fut celle du 13 septembre 1837. L'exil de Wagner après la révolution de 1848 a duré 13 ans. Il quitta Bayreuth le 13 septembre 1882 pour ne plus y revenir qu'après sa mort. Le 13 janvier 1883 il vit pour la dernière fois son beau-père et grand ami Franz Liszt, à Venise... où il mourut le 13 février 1883. L'année de sa mort fut la treizième après la fondation du nouvel Empire allemand que Wagner avait célébrée par le Kaisermarsch. Wagner mourut dans la treizième année de son union avec Cosima Liszt.

Richard Wagner et le chiffre 13 — Une fatalité ?

  Les personnes superstitieuses que le treizième jour du mois effraie tant et pour lesquelles un vendredi 13 est le signe de tous les malheurs estimeront peut-être que Richard Wagner avait de bonnes raisons de redouter ce nombre fatidique.    Mais il faudrait peut-être examiner attentivement les événements marquants d'une vie et les classer sur l'échelle des trente et un nombres qui servent à compter les jours de nos mois. On arriverait très probablement à démontrer que les événements, heureux ou malheureux, s'y répartissent avec une indifférente égalité.

   Nous laisserons le lecteur en décider, si tant est qu'il est arrivé au bout de cet article sans se rappeler la réplique de Chrysale :

Je n’aime point céans tous vos gens à latin,
Et principalement ce Monsieur Trissotin.
C’est lui qui dans des vers vous a tympanisées,
Tous les propos qu’il tient sont des billevesées,
On cherche ce qu’il dit après qu’il a parlé,
Et je lui crois, pour moi, le timbre un peu fêlé.
... et se dire que ce post l'a bien tympanisé, car ces superstitions ne sont que billevesées et pour pour faire cette recherche son auteur doit avoir le timbre un peu fêlé.  ©  Luc-Henri Roger

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