Magazine Beaux Arts

Interview # Loïc Sattler

Publié le 21 juillet 2008 par Goanna

loic.jpgGoanna – Salut Loic peux-tu rapidement te présenter, toi, ton activité, ton travail?
Coucou ! Merci de m’accorder cette faveur ;)
Je m’appelle Loïc Sattler, j’ai 28 ans, je suis originaire de Strasbourg.
J’ai terminé un long cycle d’études en graphisme et multimédia par un master en théorie des médias à l’académie de Stuttgart en Allemagne.
Je pense être issu de la première génération de personnes qui ont « appris » la fameuse communication intégrée - ayant aussi bien étudié le print que le web, la vidéo, la publicité, la gestion de projets, etc…
Pendant ces années, j’ai intégré et testé de nombreux pans du métier de créatif. J’ai ainsi rejoint une agence web, un agence de pub, un studio de 3D, un studio de motion-design, un studio de créa. J’y ai appris énormément de choses et j’ai surtout saisi ce que je voulais exactement.
Après ce cursus, j’ai directement rejoint une agence de marketing relationnel print / web - à la réputation sulfureuse - en tant que Directeur Artistique.
Suite à deux années intenses, j’ai saisi une opportunité pour intégrer la partie web de l’agence TBWA Paris.
J’ai quitté cette agence après une année constructive pour rejoindre Marc (Magu-design.com) qui m’a proposé un poste de Directeur Artistique.
En ce qui concerne le travail, mon site web (www.lysergid.com) me permet de présenter mon travail graphique et illustratif. Je présente mon portfolio pro plus rarement car il est moins intense visuellement parlant, et par définition plus « corporate ».
Pour ce qui est des autres cordes de l’arc : je participe activement à de nombreuses communautés internet et conférences, j’alimente mon blog quotidiennement et j’enseigne mes techniques graphiques.
Je pense qu’on a fait le tour !

Goanna – Pourquoi as tu quitté ton poste de DA chez TBWA pour un poste dans une petite structure d’un studio de créa ?
On confie généralement les projets à fort potentiel créatif à de petites structures capables de dégainer rapidement et efficacement. Marc a réussi à se faire une place de choix dans ce domaine, car il obtient ordinairement ce type de projets.
Le fait de disposer de projets de qualité pour s’exprimer - autant visuellement que techniquement - est un rêve pour n’importe quel créatif.
Suivre Marc me permet aussi de continuer d’apprendre en technicité (notamment en 3D et en motion, domaine où il excelle).

Goanna – J’imagine qu’en sortant de chez TBWA tu avais un carnet d’adresses bien rempli. Continues tu à collaborer avec des gens avec qui tu travaillais déjà en agences : annonceurs, agences, autres frees ?
J’ai effectivement un grand nombre de contacts - aussi bien national qu’international d’ailleurs – mais ça ne date pas de ma sortie de l’agence. C’est une caractéristique que j’entretiens depuis bien longtemps. Les gens de talent m’intéressent et j’essaie souvent de décrypter les individus qui se cachent derrière des profils, de les rencontrer, etc.
Je collabore constamment avec ces contacts et mes anciens collègues de travail. Sachant que le turnover est assez conséquent dans le métier, un ancien collègue d’agence peut se retrouver dans une autre structure à recommander votre travail. Et tant que ce travail est de qualité (ce qui, je pense, est le cas en ce qui me concerne), le réseau fonctionne.

Goanna – Lorsque tu étais en agence qu’attendais tu d’une collaboration avec un DA ou un graphiste free, et maintenant qu’attends tu du DA ou du DC avec qui tu va collaborer ?
Question intéressante. En agence, un collègue DA peut aider à débloquer une situation car il n’est pas forcément le nez dans le guidon, à une autre vision, etc…
Le plus intéressant est quand le DA ou le free avec qui vous collaborez est totalement complémentaire techniquement. J’ai rencontré cette situation une seule fois, et c’est assez magique car on atteint un niveau de maturité du projet beaucoup plus élevé.
Lorsqu’on s’installe en petite structure et qu’on travaille pour des agences, on attend de ses collaborateurs qu’ils soient directifs mais également à l’écoute.
Rencontrer des collaborateurs obtus, souvent par simple question d’égo, est courant et on fait tout pour éviter cette situation.
A l’inverse, il nous est arrivé de rencontrer des collaborateurs très intéressants et enrichissants : ce sont des « perles » qu’il faut savoir chouchouter !

Goanna – As tu plus de liberté créative aujourd’hui que lorsque tu travaillais en agence ?
Si on parle de l’axe graphique et de la technicité, je pense que oui.
En agence, la hiérarchie commerciale (au minimum 3 personnes) a souvent une vision du projet avant même de délivrer le brief aux créatifs. De ce fait, la demande est très orientée, calibrée. C’est aussi dû en partie à la taille des projets, qui couvrent de nombreux champs techniques et qui ne privilégient pas forcément les domaines cités.
A l’inverse, une petite structure se doit d’être très créative dans sur ces points car c’est un attente très forte de la part du client.

Goanna – Que penses-tu de la situation de la créativité en France aujourd’hui ?
La France a des créatifs de qualité, des directeurs de talent, des projets intéressants. Alors effectivement, c’est beaucoup plus clairsemé que dans d’autres contrées (entendre par là qu’il y a moins de top teams qu’ailleurs). On a du retard dans le web, indéniablement. Idem pour le motion-design.
Mais je pense que la situation va changer à l’avenir puisqu’il y a de plus en plus de hotspots créatifs qui se créent en France.

Goanna – Penses tu que les plate-formes de crowdsourcing et les concepts de création participative sont un danger pour la création et ses acteurs ?
Le débat sur le sujet est assez houleux. Je ne considère pas ces idées comme dangereuses. On peut toujours y trouver des choses constructives. Je suis d’ailleurs partisan du partage du savoir et des connaissances pour tirer les choses vers le haut. Les créatifs de talent n’ont pas à avoir peur, bien au contraire, ils gardent leur statut quoi qu’il arrive. Rien ne remplacera le spécialiste !
Je te joins deux articles intéressants sur la chose :
http://www.design-global.net/2006/06/index.html
http://c2b.typepad.com/c2b/2005/08/la_rvolution_c2.html

Goanna – Peux tu citer 3 (ou autant que tu veux) graphistes (ou DA) français et 3 productions françaises qui t-on marquées ces derniers temps ?
Allez, je favorise la famille :
J’ai un énorme respect pour Damien Vignaux (Elroy) qui est un talent multicartes vraiment brillant.
Emeric Trahan (Stillontherun) est pour moi l’un des meilleurs technicien graphique en matière de composition visuelle.
Sans oublier Théo (Gennitsakis) qui a un œil aiguisé et interprète parfaitement les tendances, Ludo (ilK) qui a beaucoup de cordes à son arc.
Ajoute à ça Akroe, So-me, Tabas, et on a fait le tour en ce qui me concerne

;)

Tu remarqueras que je privilégie les illustrateurs - ce qui ne veut pas dire qu’ils sont automatiquement bons directeurs artistiques.
En web, j’ai été marqué par les productions de JWT (Fight for Kisses / KitKat) qui étaient vraiment de qualité. En pub & print, il y a de (trop) nombreuses réalisations qui cartonnent et j’ai l’impression que la France n’a pas à rougir dans ce domaine (il suffit de voir les prix décernés à Cannes pour s’en convaincre).

Goanna – Pour toi qu’elle est la différence entre « tendance » et « tout ce ressemble » ?
Etre dans la tendance c’est être dans l’air du temps, se caller par rapport à une mode à un instant T.
On peut la créer, l’interpréter, la copier, aller à contre-courant, s’en désintéresser.
Tout ne se ressemble pas justement parce que de nombreuses personnes se désintéressent des tendances.

Goanna – Quels seraient tes conseils pour un jeune graphiste finissant ses études et qui hésite entre free et salariat ?
Passer directement freelance sans avoir monté un carnet de contacts ou démontré son talent est très périlleux d’après moi. C’est en agence qu’on rencontre le plus de personnes du métier : il faut savoir en tirer parti avant de faire le grand saut.
Par contre, être freelance quand on a fait ses preuves est une position très confortable. Mais il faut batailler un bon moment avant d’y parvenir !

Goanna – Le mot de la fin est libre si tu as quelque chose à dire, une info à passer par exemple…ou autre.
Merci pour cette interview et bonne continuation.

Related posts


Retour à La Une de Logo Paperblog

LES COMMENTAIRES (2)

Par Lysergid
posté le 11 avril à 08:46
Signaler un abus

Merci! Vous devriez apprendre à faire des affiches correctes pour votre école. Quant-à la modestie, il faudrait ballayer devant votre porte.

Par Pirre
posté le 06 octobre à 19:21
Signaler un abus

Il n'y a pas de fond dans son travail. C'est juste bling bling de droite. Un peu de modestie pourrait lui permettre d'apprendre. Et il devrait commencer à travailler les fondamentaux de l'art.

A propos de l’auteur


Goanna 5 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines