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Seize – Pierre Faupoint

Publié le 25 juillet 2020 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Je remercie Pierre Faupoint ainsi que Fanny de « Anything is possible » pour l’envoi de ce livre !

Malgré un certain attrait pour la poésie, je dois bien avouer que je ne suis pas une grande lectrice du genre. En effet, j’ai toujours un peu de mal à trouver des recueils qui me plaisent et parfois  – je l’admets un peu honteuse –  à comprendre le message délivré par les auteurs et autrices qui y ont, pourtant, mis toute leur âme.

Quand j’ai vu que Fanny proposait de remporter un exemplaire de ce petit recueil en prose parmi un lot d’autres ouvrages, je me suis laissée tenter, c’était l’occasion parfaite pour s’y mettre.

Le livre : « Seize»

Seize – Pierre Faupoint

Crédit photo : L&T

L’auteur : Pierre Faupoint est un poète et romancier français. Son recueil de poèmes en prose, «Seize» (2017), publié à compte d’éditeur, a rencontré un succès d’estime. Puis, son premier roman, « Je fus un mauvais homme » a été plébiscité par un lectorat de plus en plus large. Il a, depuis, publié son deuxième roman « Les Écervelés ». Pour le suivre, c’est ici !

Le résumé : « Des poèmes atypiques en prose : c’est presque de la poésie expérimentale que nous propose Pierre Faupoint. Mais passés les premiers moments d’incompréhension, et au fil des pages, tout se révèle, s’éclaire : les mots prennent un sens. Le poète explore l’intime, toujours, de l’amour à la mort. Et s’il exprime des inquiétudes ou effectue parfois simplement des constats, il ne s’agit jamais de vaines déclamations. »

Mon avis : C’était un risque que j’étais prête à prendre, mais j’avoue être, malheureusement, passée complètement à côté de la prose de Pierre Faupoint. J’ai tout de même fini « Seize », car l’ouvrage est très court (une cinquantaine de pages uniquement) et chaque poème se lit rapidement. Ce format a permis de maintenir mon intérêt et ma curiosité à l’idée de découvrir à chaque fois une nouvelle création littéraire de l’auteur. J’ai apprécié certains extraits plus que d’autres – j’en partage d’ailleurs quelques exemples avec vous ci-après – toutefois, je n’ai pas accroché avec le recueil dans sa globalité.

J’ai, en effet, été un peu dérangée par l’atmosphère qui se dégage des poèmes présentés et qui traitent pour la plupart (selon moi) des thèmes du plaisir charnel et de la violence. J’ai même dénoté un petit esprit de domination à l’égard de la gente féminine. Je suis peut-être à côté de la plaque, mais c’est du moins ce que j’ai ressenti à la lecture. Si je dis « ressenti », c’est parce que la prose contemporaine de l’auteur est difficile à interpréter et, à certains moments, sans queue ni tête (je vous avais bien dit avoir un peu de mal à comprendre la poésie). En dépit de quelques passages, ce recueil ne m’a ni fait rêver, ni émue, alors que c’est justement ce que j’attends d’un tel genre littéraire.

Cet avis ne concerne, bien entendu, que moi et vous saurez peut-être apprécier la plume de Pierre Faupoint mieux que moi.

Et maintenant, place à quelques extraits choisis que j’ai apprécié au cours de ma découverte de « Seize » :

Le mieux c’est de partir, loin devant soi, car l’horizon a le regard de la femme aimante, de l’enfant assoupie, et de la louve dévouée jusqu’à la mort.

Je ne répudie plus l’envergure du ciel, et m’arrange un lit à anges dans la somnolence de ses frissons.

Ô vous ! Je vous hais, et cela prouve bien que je suis en vie.

Je fus une femme noir, aussi pigmentée que la terre d’ombre d’un peintre religieux. J’étais d’une race supérieure et j’entretenais avec mon pays d’étroites relations amoureuses. Je portais en moi un lait d’une blancheur radicale, on aurait dit la source de vie d’un nuage injustifiable. Je nourrissais mes enfants avec une élégance primitive. Je caressais leurs cheveux, leurs nombrils. Au bout de mes doigts sucrés, je déposais l’empreinte d’une lune gourmande. Nous étions unis, inséparables… Et pourtant quand le bateau gigantesque me transporta au-delà de l’océan, on saccagea ma vie. Je fus enchaînée, comme un animal de foire grotesque, à un piédestal vulgaire, sur le point de s’effondrer. On me vendit, on me revendit. Mais je parvins à préserver, bien au delà de tous, le caractère intouchable de mon existence, sa fureur et sa sagesse. j’ai vécu la poignante existence d’une esclave noire, jetée à la poussière et aux fauves de pacotille. Mais j’ai su en retirer la liqueur rafraîchissante de l’âme éternelle.

Au-delà de l’existence, quand les cendres des étoiles recouvrent mes jambes dans un silence impeccable, j’ouvre les yeux pour te voir devant moi, mon amour. Je recueille l’eau de ta présence au creux de mes mains sèches. La sensation donnée ressemble à une renaissance tout court. Je suis d’air, je suis fait du souffle de tes paupières, à me vêtir de la sorte de ton sourire brun. J’entrevois, entre les persiennes de ton ventre, les furtives confidences du soleil et lance, à ses reflets brûlants, le baiser génial du fou. 

En dépit de cette petite déception, je persiste à vouloir lire davantage de poésie. Je suis, à ce titre, bien tentée par « Lait et Miel » de Rupi Kaur qui a été littéralement acclamé par la critique (ce qui me fait, d’ailleurs, y aller un peu à reculons…)

Vous avez lu les textes de Rupi Kaur ? Vous avez d’autres auteurs de poésie à me recommander ?


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