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Eté 85, tu crois qu’on invente les gens qu’on aime ?

Publié le 11 août 2020 par Touteouie @Toute_Ouie

Eté 85, tu crois qu'on invente les gens qu'on aime ?

Et si on parlait ciné, mais récent cette fois ? Strangestup, notre dernière recrue te livre son avis sur Eté 85, de François OZON, en salle actuellement.

Eté 85, tu crois qu’on invente les gens qu’on aime ?

Pourquoi ce film me tentait ?

J'avais envie de le voir depuis un petit moment celui-ci pour plusieurs raisons mais principalement :

  1. J'aime les films de François OZON (Grâce à Dieu, 8 femmes, Dans la maison, Jeune et jolie, Sous le sable ...)
  2. J'adore (et c'est un euphémisme) tout ce qui traite de l'adolescence / passage à l'âge adulte.
  3. Ne me lynchez pas mais j'aime les films français (entre autres) ... mais plus globalement je suis amoureuse du cinéma (j'en ai même fait mes études, c'est vous dire !).

On va voir ça où ?

Dans tous les bons cinés (Dieu sait qu'ils sont nombreux) et, de préférence, dans votre petit ciné de quartier, vous savez celui qu'on a tendance à oublier, mais pourtant moins cher et plus sympa que les multiplexes. Mais bon, on me souffle dans l'oreille que je suis élitiste, donc, déjà si vous allez au cinéma c'est une bonne chose 😊

Ça peut vous sembler anodin, mais pour moi, aller au cinéma c'est une expérience complète, le lieu et l'ambiance y faisant pour beaucoup.

Mais c'est bien beau tout ça, mais ça parle de quoi ton film ?

Alexis flâne dans son petit village normand l'été de ses 16 ans. Pour rompre l'ennui, il emprunte un voilier à un ami et prends le large. Pris dans un violent orage, il chavire. Heureusement, un beau jeune homme de 2 ans son ainé, David, le sort héroïquement de là. De cette rencontre nait une grande amitié teintée d'admiration et de désir. Les amis deviennent amants au point où ils se promettent d'aller danser sur la tombe du premier qui mourra.

Mais où tout cela va t'il les mener ? Surtout qu'au début (autrement dit la fin), notre héros est dans une bien mauvaise posture. Il est vrai que David a ses parts d'ombres, oui mais quel charisme !

Des personnages attachants et subtils

D'abord il y a Alexis, le jeune héros, épris d'écriture, qui découvre la vraie amitié et l'amour. Pour lui, tout est nouveau et démultiplié. Un regard devient voyage, une parole déclaration et un effleurement jouissance. Ne connaissant rien à ces choses-là, il se jette à bras le corps dans ces émotions fugueuses.

Mais il y a aussi, et surtout David, l'homme de tous les fantasmes. Courageux, spontanée et séducteur, il n'hésite pas à entrainer son jeune acolyte dans toutes ses folies. On découvre avec Alexis que son histoire est loin d'être simple...

D'où notre dernier personnage, la mère de David, jouée très justement par Valeria BRUNI TEDESCHI. Une femme un poil envahissante mais touchante, celle qui en fait toujours trop que ça en devient gênant.

Je ne les citerai pas tous, mais j'ai aussi beaucoup aimé :

  • l'amie anglaise lucide et réaliste qui se révélera d'une vraie aide,
  • le prof de français discret mais encourageant (Melvil POUPAUD),
  • la mère aimante et tolérante bien que dépassée (Isabelle NANTY).

Bref, que du beau monde !

Pas bien original tout ça me diriez-vous mais alors pourquoi c'est si bien ?

Parce que c'est juste et bien joué (ça va de soi). Ça t'emporte loin, Alexis, c'est toi, ses émois, c'est les tiens. Ton cœur bat du début à la fin, pas toujours pour les mêmes raisons, mais qu'est-ce qu'il bat vite ! Sans cesse tu te demandes comment tout ça va finir, cette rencontre est-elle une bonne chose ? Mais comment pourrait-ce être mal, c'est tellement beau.

Et puis il est question de découverte de soi, d'ouverture aux autres, de première fois et d'homosexualité. Bien sûr, la psychologie joue un rôle à part entière tant celle des personnages évolue. Les blessures de l'âme et le passé douloureux sont autant plus d'éléments qui participent à entretenir le mystère autour de David, notre sauveur. Et ces deux jeunes acteurs, quelle beauté, quel talent. Oui je ne taris pas d'éloges, quand j'aime beaucoup. Parce que la jeunesse est le temps de la fougue, avec David, Alexis va découvrir ce que c'est vraiment d'être vivant.

Librement adapté de Dance on my grave, roman anglais d'Aidan CHAMBERS, le film baigne dans une atmosphère douce de bord de mer. On s'y croirait dans ces années 80; tout est là, le grain de la pellicule, les jeans moulants et cet ennui qu'on noie bien différemment. Cette jeunesse pleine d'espoir, craquant la vie à pleines dents me donne envie de remonter le temps pour revivre, moi aussi, mon adolescence et redécouvrir ces sentiments, ô combien forts.

Bref, allez-y si vous aimez les ados, les garçons, les filles, les thrillers langoureux, les années 80 mais surtout si vous voulez voir un bon film.

On écoute quoi en sortant de la séance ?

Je vous rappelle qu'on est tout de même sur un blog musical (à la base), donc je vous partage mon coup de cœur pour cette musique et notamment pendant la scène de la boite de nuit.

Mots de Strangestup

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