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Critique Ciné : Tommaso (2020)

Publié le 20 août 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Tommaso // De Abel Ferrara. Avec Willem Dafoe et Anna Ferrara.

Je ne sais pas forcément trop quoi penser de Tommaso. D’un côté le film brille par la prestation sans faille de Willem Dafoe en ex junkie qui passe sa vie entre sa famille, un scénario et la méditation. Et d’un autre côté je me suis ennuyé pendant une bonne partie du temps. Tommaso c’est alors un peu une sorte d’introspection que le réalisateur fait sur sa propre vie et justement cela transpire le film qui rejette le spectateur. Abel Ferrara est un cinéaste inégale mais qui a tout de même fait de bons films dans sa carrière (Snake Eyes, Bad Lieutenant) et là il passe pour le réalisateur qui a pris le melon. Alors qu’au fond, je ne suis pas sûr que c’est l’impression qu’il voulait donner avec Tommaso. Le film se veut très intimiste, proche de ses personnages mais il est impossible de s’attacher réellement à ceux-ci. Willem Dafoe fait du mieux qu’il peut, poursuivant aussi la relation entre les deux personnes. Mais dans un sens, je ne peux pas trop en vouloir à Tommaso non plus, notamment car cette introspection sur lui-même, Abel Ferrara l’a faite avec ses tripes et cela se ressent finalement. Tout cela permet au réalisateur de rester fidèle à lui-même.

Tommaso est un artiste américain vivant à Rome avec sa jeune épouse européenne Nikki et leur fille Dee Dee âgée de 3 ans. Ancien junkie, il mène désormais une vie rangée, rythmée par l’écriture de scénario, les séances de méditation, l’apprentissage de l’italien et son cours de théâtre. Mais Tommaso est rattrapé par sa jalousie maladive. À tel point que réalité et imagination viennent à se confondre.

C’est donc un film complexe avec lequel je suis en conflit. C’est paradoxal car d’un côté je trouve qu’il y a de très bonnes choses et de l’autre un vide sacrément difficile à combler. Si j’aime beaucoup les films qui prennent leur temps pour installer des personnages et une histoire mais j’ai comme l’impression que l’on est ici en grande partie exclus du résultat. Je trouve ça dommage d’autant plus que Abel Ferrara a ici un joli objet entre les mains qui méritait certainement mieux que de l’égocentrisme. Willem Dafoe de son côté sauve en grande partie le résultat final par la façon dont il s’imprègne pleinement du personnage et de l’histoire. On a l’impression que c’est lui qui raconte son histoire. Ne serait-ce que la scène d’ouverture où Tommaso apprend l’italien. Cette séquence symbolise à la fois tout ce qui va et ne va pas vraiment dans ce film. Projeté en sélection non officielle lors du Festival de Cannes 2019, le film n’a pas vraiment fait de bruit. J’ai plus hâte de voir son prochain film, sensé sortir cette année et également avec Willem Dafoe dans le rôle titre.

Note : 3/10. En bref, Willem Dafoe fait le boulot demandé pendant que l’égocentrisme du film sort en partie le spectateur du résultat final.

Date de sortie : 8 janvier 2020


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