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Des mots et des maux...

Par Laporteplume
Des mots et des maux...
 

Il est plus facile de livrer la guerre aux mots qu’aux maux. Le bavardage désormais tient lieu d’action et l’incantation de… programme. On se dresse sur une tribune, bras au ciel, œil révulsé dans la posture de celui ou celle qui vient de voir la vierge des supermarchés, on vocifère des onomatopées, et… le compte paraît bon pour la foule avide de merveilleux et de changement. Chaque jour que Dieu -ou diable- fait, la bonne conscience au rabais -partisane et communautaire- maltraite la langue, tire à la kalachnikov sur les mots et se donne l’illusion d’avoir résolu les problèmes qu’ils nommaient en les tuant. Comme le sait chaque citoyen désormais, chômeur remplacé par « demandeur d’emploi »… le chômage n’existe plus, et le crime recule en France devant les « incivilités » ! Au mieux -ou au moins pire !-, magnifiée par des factions actives qui se voudraient « médias » ou assemblées d’ « experts », constatant son impéritie, cette bonne conscience au rabais anglicise nos mots qu’elle veut anéantir afin de donner l’illusion d’avoir résolu la « problématique » -le « cluster » a chassé le foyer-, recourt à la stratégie des médecins de Molière pour faire croire que changement de « paradigme social » vaut lutte contre les injustices, jetant ainsi sur nos convulsions un voile hermétique pseudo-intellectuel qui voudrait les dissimuler… pour un temps ! Pour un temps seulement car, pour ces contorsionnistes langagiers, le seul objectif immédiat est le gavage personnel sur patrimoine public, et la seule règle secrète scrupuleusement appliquée celle-là : « Après moi … le déluge ! »

Ainsi, l’insupportable "ultralibéralisme" dont sont victimes chaque jour celles et ceux qui le nourrissent à leur insu, est remplacé désormais par le "néolibéralisme" présenté comme le viatique efficace contre les perversions d’hier. Préparant le terrain à la catastrophe actuelle, ce "néo" a vu le jour durant les années 1970-80. Plus doux et acceptable d’apparence, il a fleuri sur les esplanades des supermarchés, les autoroutes des vacances, dans les salles d’embarquement d’aéroports et les assemblées parlementaires Il voudrait nous faire croire à un monde de douceurs illimitées offertes à la populace par le « marché » Or, ce « néo » n’est autre que l’ « ultra » d’aujourd’hui plus « ultra » encore et plus pervers que celui d’hier ! Un ultra qui gagne toutes les périodes de notre histoire par son obligation à une relecture imbécile, tous les secteurs de la vie intime et sociale, de l’école à l’hôpital, en passant par la poste, les trains, les biens de consommation courante, à tel point que nos contemporains en sont poussés à se mettre le poing sur la gueule dans une file d’attente de gare pour un billet ou une queue de magasin pour un pot de « Nutella ». Cet « ultralibéralisme » qui engendre déforestation massive, gestion exclusivement comptable des mondes de santé et d'éducation, naissance d'une nouvelle exploitation des peuples les plus pauvres de la planète et leur esclavage impitoyable, l'hyperconsommation de ressources naturelles qui tue toute vie... la planète elle-même, la robotisation effrénée de l'industrie source de profits infinis pour les actionnaires et financiers de tout poil, de misère pour les salariés jetés à la rue, le durcissement fascisant des politiques contraintes d'user de la force d'Etat pour contenir la colère des peuples en détresse, le recours à une forme criminelle d'"euthanasie passive" aux fins de soulagement des système de santé et régimes de retraite... j'en passe, hélas, d'au moins aussi condamnables, voire de pires !

Tel est l'état de notre monde livré à des Etats rendus hystériques par une poignée de jongleurs de mots, adorateurs du Veau d'or devenus fous développeurs permanents de leur propre folie ! La crise actuelle est redoutable. D’autant plus redoutable qu’elle voudrait nous faire prendre les vessies d’une langue mutilée et profanée pour les lanternes de guides d’opérette dans les ténèbres des pouvoirs.

Sauf si nous savons Résister, la prochaine sera... terrible !

Debout ! Salut et Fraternité.

Des mots et des maux...

 

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