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Compte-rendu de la Garden Nef Party, 1er jour

Publié le 21 juillet 2008 par Mikatxu @crystalfrontier

Les 18 et 19 juillet s'est tenu à Angoulême le festival Garden Nef Party. Démarré en 2006, l'événement grandit vite et bien, à voir la liste des groupes qui étaient présents pour ces deux jours.
Pour l'occasion, je suis accompagné de Stéphane, et nous arrivons à la gare d'Angoulême à l'heure, soit 13h10 environ. Direction : le camping ! Comme on est motivés, qu'il fait beau mais pas encore trop chaud, on part à pied au lieu d'utiliser la navette. Après bien des détours et des dénivelés, l'arrivée est proche, le camping est juste à côté d'un terrain de foot. Chose prévisible, mais pénible, je ne peux rentrer sur la camping, n'ayant pas encore reçu mon accréditation des mains de Judicaël, mon collègue de POPnews.
Chose qui est faite aux alentours de 16h et des bananes, juste le temps de poser les affaires à la tente, stratégiquement positionnée à l'ombre par Stéphane, puis de filer pour le début des concerts.
On entend de loin Archie Bronson Outfit qui commence à envoyer du lourd, malgré la petite scène sur laquelle ils s'escriment. Ils ne sont pas très communiquants sur scène, mais comme disait je ne sais plus quel groupe (Aerosmith ?) : "Let the music do the talking". Et force est de constater que la formule rock psychédélique / punk des Anglais marche plutôt pas mal, elle est même enthousiasmante, sur des titres comme "Dead Funny", "Cherry Lips" ou encore "Got to Get". Par contre, le premier rang est à proscrire, tant le son est fort, protections auditives ou pas d'ailleurs.
Au bout de 40 minutes, le concert est bouclé, et ça sonne le départ d'une mission "découverte du site" / "hydratation à la bière". La première partie tourne court, vu qu'il y a seulement 2 scènes et quelques stands. Par contre, la bière se trouve facilement, même si le prix est gentiment abusé (3 euros le demi...) : en revanche, il y a une très charmante demoiselle au stand qui vous détrousse de vos tickets avec un adorable sourire, donnant à la bière un bien meilleur goût. Ah, au fait, c'est BB Brunes qui jouaient pendant ce temps, mais j'avoue ne pas y avoir trop fait attention...
Puis Alela Diane prend possession de la petite scène. C'est une façon de parler, car elle est toute seule, comme toujours presque effacée. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle manque de présence, ça non : elle a sa guiatre, un micro et ça suffit bien amplement. Son folk dépouillé et intense à la fois crée une ambiance très respectueuse. Même si elle est seule, les titres ne perdent rien à leur beauté entendue sur The Pirate's Gospel. Mention spéciale aux magnifiques "Pieces of String" et surtout "Oh! My Mama", d'une pureté qui impose le silence. Pour finir, elle est rejointe par Rosemary de Moriarty sur "The Rifle", et enfin par le groupe entier pour "The Pirate's Gospel". La rencontre de deux artistes / groupes, qui savent offrir une musique que l'on croirait "démodée" mais qui sonne intemporelle.
L'alternance a du bon. grâce à la programmation intelligemment pensée, il est possible d'aller d'une scène à l'autre sans louper une note ou presque. Donc c'est Nada Surf que je vais voir sur la Garden Stage. Et dès le début, "Hi-Speed Soul", c'est une déception qui me tombe dessus, à cause du son. La basse bouffe tout, tout simplement : on n'entend presque que Daniel Llorca. Matthew a du mal à se faire entendre, que ce soit avec la voix ou sa guitare. La setlist est pourtant impeccable, laissant quelques moments de grâce ("80 Windows", "Inside of Love", "What is your Secret?") mais ce son me gêne vraiment beaucoup. Pourtant, à lire les avis des autres spectateurs, je n'ai pas souvent lu de commentaires sur ce problème de son...Alors, je ne sais que penser. Mais peut-être que le groupe m'a fourni la réponse avec le refrain de la dernière chanson (que je n'ai pas identifiée...) "Fuck it !"
La partie de ping-pong continue : la Valettes Stage annonce Moriarty. Je ne vais pas répéter ce que j'ai dit pour les Eurockéennes, même si le plaisir est encore au rendez-vous sur "Animals Can't Laugh" (qui ouvre le concert), "Private Lilly", la cover de "Enjoy the Silence" ou encore "Jimmy" qui fait bien réagir le public. Si, quand même, j'ajouterais que ça donne une impression un tout petit peu marqué de déjà-vu, voire d'un manque d'innovation. Mais le temps imparti au groupe, comme sur les festivals en général n'incite pas nécessairement à de gros renouvellements. Je quitte un peu avant la fin pour être pas trop mal placé pour...
The Kills. Le duo Anglais m'a laissé une bonne impression. Commençant par "URA Fever", Jamie Hince assure ses parties de gratte en lançant sa boîte à rythmes, quand W tourne comme une lionne en cage, jouant de son statut d'icône sexy. La formule est bien rôdée, mais je regrette toutefois un peu le manque de représentation du premier album, et la boîte à rythmes un peu envahissante, au lieu du blues crasseux et tendu de Keep on your Mean Side. Disque représenté par "Pull a U", "Fried my Little Brains" (peut-être que j'en oublie, si : "Cat Claw" y était je crois bien) : pour moi, ce seront les 2 meilleurs morceaux du set, même si "No Wow" ou le très défoulant "Cheap and Cheerful" ont une belle tenue. C'était la première fois que je les voyais, même si une fois je devais les voir à Bordeaux dans une toute petite salle mais que ma voiture en avait décidé autrement. Bref, n'hésitez pas à aller voir le groupe si vous cherchez un groupe de rock fiévreux et sexy à la fois.
J'ai zappé Heavy Trash pour éviter la surcharge de concerts, mais aussi pour me désaltérer et être bien placé pour The Raconteurs. Triple objectif atteint, et donc ce sera la bande de Jack White et Brendan Benson pour continuer. Je ne connaissais pas le dernier album, mais il n'en était nul besoin pour se rendre compte que le groupe est un sacré rock'n'roll band. La section rythmique est gonflée à bloc et impossible à prendre à défaut, Jack White s'y connaît plus que bien en riff de guitare, et Brendan Benson chante bien. Les compositions sont au rendez-vous ("Hold Up", "You Don't Understand Me", "Steady As She Goes" bien sûr, "Level"...), et le son est une merveille d'équilibre. La seule chose que je regretterais (et encore), ce sont les long soli dans lesquels a tendance à se lancer Jack, mais c'est vraiment pour pinailler. The Raconteurs est un super groupe de rock, point barre.
Je n'attendais pas grand chose de Brian Jonestown Massacre, échaudé par un concert qui m'avait fortement déçu à Bordeaux. Mais là, calé un peu loin, le set "best-of" du groupe d'Anton Newcombe me plaît vraiment bien, très psychédélique mais le leader timbré semble dans de bonnes dispositions mentales (en gros, moins d'une bouteille de vodka ingérée avant le show). J'aurais du mal à être plus précis, mais renseignements pris, ils n'ont joué aucun titre de leur dernier album. Bon, il m'aura fait flipper, le Anton, juste à un moment, sur une anecdote racontée...et lorsque lui et son groupe chanteront "Let's go fucking mental ! Let's go fucking mental"...Mais dans l'ensemble, j'ai été assez agréablement surpris.
Justice aura eu plus de mal à me convaincre sur la grande scène. Ils débarquent avec leur dispositif de scène classique, la croix devant leur console et de faux amplis Marshall. Pourquoi pas ! Mais le set a mis un peu de temps à démarrer, mais "Waters of Nazareth" envoie du bois, et est très dansant (pour nous, ce sera sur la colline, avec plein d'espace pour s'amuser), et la fin est excellent, avec "We Are Your Friends" qui achève de faire prendre la mayonnaise. Justice a sans doute perdu son statut "hype" qu'il avait l'an dernier, mais le duo a encore des choses à proposer (autre que des clips qui font parler).
Pour la fin, ce n'est pas Simian Mobile Disco en DJ Set, annulé de dernière minute, mais DJ Data. Rien de notable, mais le cocktail "fatigue + bière + envie de se défouler" rend le moment agréable, et la fin assez folle, avec Steph et moi-même en train de sauter sur un remix de "Girls & Boys" de Blur.
Bon, finalement, c'est la fin. On en a pris plein les yeux, plein les oreilles pour, au final, très peu déceptions. Cette journée a prouvé que la Garden Nef Party avait parié sur les bons artistes, et ça s'est ressenti au niveau de l'assistance, fournie (9000 personnes). Mais la mission principale, c'est d'aller se coucher et de profiter d'un peu de sommeil récupérateur, avant la journée du lendemain qui s'annonce elle aussi chargée.

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