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Aller voir les arbres, de Fabienne Morales

Publié le 10 septembre 2020 par Francisrichard @francisrichard
Aller voir les arbres, de Fabienne Morales A la suite de l'atelier, nous nous sommes retrouvées chaque semaine ou presque, nous téléphonant lorsqu'il était impossible de se voir, partageant nos expériences, nos attentes, nos déceptions, nos lectures.

Claire a suivi un atelier d'écriture avec Jeanne. Sept ans plus tard, empêchée de le faire cet été-là pour raison impérative et familiale, Jeanne demande à Claire de la remplacer. Ce qu'elle accepte sans se rendre compte que ce n'est pas aussi simple que le dit Jeanne:

Selon Jeanne, écrire était simple mais impliquait de piocher dans le formidable réservoir de l'inconscient: alambiqué, richissime, monstrueux.

Car Claire n'est pas devenue écrivaine pour autant et doute jusqu'au bout d'être capable de mener à bien cet atelier d'écriture, même si, aux côtés de Jeanne, elle a assisté au jaillissement de l'idée créatrice, du parcours d'une histoire et de ses interminables errances.

Claire, initiée par son cousin Edouard à la marche dans la nature et à Aller voir les arbres, surtout quand un chagrin vient l'étreindre, l'a fait découvrir à Jeanne, qui dit qu'écrire ou aller voir les arbres, c'est en fait la même chose: elle devrait donc pouvoir s'en sortir.

L'atelier d'écriture durera quatre jours. Il n'y aura que deux participantes, Celia, la septentaine, et Doris, guère plus âgée qu'elle. Il se déroulera dans une propriété de la campagne vaudoise, non loin de Rolle, comprenant une demeure principale et une annexe:

Le grand salon permettait aux ateliers de se tenir en cas de ciel maussade, et la tonnelle recouverte de vigne offrait l'ombre nécessaire pour pouvoir écrire dehors du matin jusqu'au soir.

L'atelier ne se déroule évidemment pas comme prévu. Le premier imprévu, et non le moindre, étant l'inscription tardive, à quatre heures du matin du premier jour, par courriel adressé à Jeanne et redirigé vers la messagerie de Claire, d'un certain Pierre Bergstein:

Madame, c'est une urgence. Acceptez-moi à l'atelier.

La première consigne que donne Claire aux trois participants de l'atelier est Je me souviens, comme le titre d'un des recueils de Georges Perec. En écrivant l'histoire de cet atelier, Claire aura appliqué cette consigne à son tour et aura réussi à aller voir les arbres...

Francis Richard

Aller voir les arbres, Fabienne Morales, 138 pages, Plaisir de lire


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