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The Good Lord Bird (Mini-series, épisodes 1 à 3) : du rififi au temps de l'esclavage

Publié le 23 octobre 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Ce que j’aime avec les américains c’est qu’ils n’ont jamais peur de confronter leur propre Histoire même quand elle n’est pas glorieuse. Bien entendu, The Good Lord Bird se place du côté des héros du Bleeding Kansas et de cette opposition entre les pro-esclavagistes et les anti-esclavage. A travers ces trois épisodes, The Good Lord Bird prend le temps d’introduire ses personnages mais également un univers particulier fascinant. Ethan Hawke a co-écrit la mini-série en plus d’en incarner l’un des personnages les plus emblématiques de cette bataille. « Meet the Lord », le premier épisode est une sacrée entière en matière. John Brown a tout du personnage complètement fou et je dois avouer que c’est quelque chose qui me plaît. Adaptée du roman de James McBride de 2013, The Good Lord Bird veut nous présenter Brown sous toutes les coutures et ce premier épisode nous l’introduit comme un éléphant qui débarque dans un magasin de porcelaine. Ethan Hawke est en plus de ça parfait ce qui permet de rapidement nous plonger dans une mini-série efficace qui n’est pas sans faire penser par moment à du Quentin Tarantino (et sa vision du western spaghetti).

Milieu du XIXème siècle. Etats-Unis. Onion, un adolescent esclave, devient un membre actif du groupe de militants abolitionnistes menés par John Brown durant le "Bleeding Kansas", une bataille sanglante qui a transformé cet Etat du Midwest en champ de bataille entre les défenseurs et les opposants à l'esclavage. Si le fameux raid sur l’armurerie américaine en 1859 à Harpers Ferry n'a pas suffi à déclencher la révolte attendue des esclaves, l’événement déclenche la guerre de Sécession.

Brown veut une chose : abolir l’esclavage aux Etats-Unis. Et dès le début du premier épisode, entre kidnapper un enfant, décapiter un homme et cette scène dans le saloon, on a tout ce dont on a besoin pour une mini-série fun qui en plus de ça parle d’un sujet fort. The Good Lord Bird va droit dans la pop culture et puise donc certaines de ses inspirations clairement chez Tarantino mais ce n’est pas pour me déplaire car au delà du sujet fort dont la série parle, c’est aussi une occasion de nous divertir. Tout n’est pas parfait mais il y a un rythme soutenu qui ne permet pas de s’ennuyer et l’on a l’impression que The Good Lord Bird défile sous nos yeux. Avec ces trois épisodes je n’ai pas eu le temps de dire ouf que j’attendais déjà la suite. Mais en tout cas, il faut aimer Tarantino pour apprécier The Good Lord Bird. Même si le réalisateur américain n’a aucun lien avec la série, on peut se rappeler ici facilement Inglorious Basterds ou Les Nuits Salopards. « A Wicked Plot », le second épisode n’est pas à la hauteur des deux autres.

Peut-être aussi car Brown est assez absent de cet épisode. Cela permet de faire d'Onion le vrai protagoniste de l’histoire mais ce n’est peut-être pas ce que le premier épisode laissait entendre non plus. Pour autant, tout n’est pas mauvais ici. Bien au contraire, les scénaristes parviennent à raccorder pas mal d’éléments introduits précédemment tout en poursuivant le développement des personnages de façon intelligente. La partie d'Onion à Pikesville implique de tout nouveaux personnages ce qui peut aussi être troublant alors que l’on n’est qu’au second épisode de la saison. Même Bob est absent une grande partie de l’épisode. Onion passe alors du temps avec Pie, un des résidents. Si le point de vue offert a ses qualités, pour un second épisode je dois avouer qu’il y a un truc qui m’a un peu sorti du récit.

C’est « Mister Fred » qui remet le téléspectateur dans le bain de façon intelligente. En mettant sur le tapis le débat selon lequel les agissements violents de Brown sont une bonne chose afin de libérer les Etats-Unis de l’esclavage est un débat logique. Il arrive à point nommé, presque au milieu de la saison (qui compte sept épisodes). Est-ce que la violence résout tous les problèmes ou bien un peu de pacifisme n’a jamais fait de mal à personne ? C’est une question que l’épisode n’aura de cesse de poser mais le fait que Ethan Hawke soit plus présent est aussi un élément rassurant. Quelle parfaite occasion pour nous introduire Daveed Diggs sous les traits de Frederick Douglass. Dans le récit de The Good Lord Bird, c’est une personnalité importante qui en impose et qui déballe ses dialogues comme il se doit. La fin de cet épisode transforme la série en vrai partie fun et divertissante où l’inspiration de départ (Tarantinesque) s’assume pleinement pour mon plus grand plaisir.

Note : 6.5/10. En bref, une agréable surprise qui lorgne du côté de Tarantino.

Prochainement en France


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