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Une presse prévisible et triste

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
UNE PRESSE PRÉVISIBLE ET TRISTE

LE PLAISIR DE LIRE UN JOURNAL LE DIMANCHE MATIN.

À l’époque j’étais étudiant, chaque dimanche matin je me retrouvais avec quelques amis dans un café pour passer un bel après-midi ensemble. J’avais l’habitude d’acheter de temps à autre un exemplaire d’un grand quotidien parisien. Comme c’était le temps des vaches maigres, je me contentais d’en acheter un par semaine, la parution du dimanche matin qui était assez consistante. Inutile de vous dire toute la joie et le plaisir que j’avais à m’aventurer dans les paragraphes de ce grand quotidien. Entre les analyses des événements internationaux, les pages culturelles ; écrivain, derniers films, analyses économiques, mon esprit vagabondait. Souvent j’arrêtais la lecture pour discuter d’un article avec mes amis, et nous voilà partis pour une belle discussion. C’est vous dire combien de dimanches matin agréables j’ai passés grâce à ce quotidien très célèbre et parisien devrais-je le rappeler.

LA TRISTESSE DE LIRE LE JOURNAL LE DIMANCHE MATIN.

Toutefois au fil des temps, je me suis rendu compte que les articles étaient écrits de la même façon. Non seulement écrits dans un style sans âme, un style creux avec une phraséologie insipide se répétant de paragraphe en paragraphe, mais ces mêmes articles étaient également prévisibles. Dès les premières phrases, insipides faut-il le rappeler, je pouvais deviner l’ensemble de l’article, ainsi que la manière dont est inévitablement tournée la conclusion. Les articles de ce grand quotidien devenaient de plus en plus prévisibles et lorsqu’une presse devient prévisible, elle devient triste à souhait.

DES JOURNALISTES INCOMPÉTENTS, DES ARTICLES CREUX, DES TITRES RACOLEURS

Il se trouve que je maîtrise certains sujets parce qu’ils font partie de mon vécu, ou bien font partie de ma spécialité. Lorsque ces mêmes sujets sont traités par ce grand quotidien, je me rends compte que le journaliste est non seulement incompétent, mais qu’il remplit son article d’inepties.

DES JOURNALISTES QUI TRAITENT DES FAITS ÉVIDENT EN FONCTION DE LEUR IDÉOLOGIE

Je me suis rendu compte de même, que beaucoup de journalistes traitent des faits selon leurs convictions idéologiques. Il n’est plus question de neutralité, il n’est plus question d’objectivité, il est question avant tout et surtout de règlement de compte.

FINALEMENT

Quelques années après avoir écrit cet article, les faits m’ont donné raison et beaucoup de lecteurs ont commencé à ressentir la même frustration. En même temps commença le calvaire de ces grands quotidiens. Je ne sais si la presse écrite a le courage de se remettre en question, d’être objective, neutre, de traiter les sujets avec détachement et recul. Je ne sais si la presse saura éviter son caractère insipide, son caractère creux, prévisible. Ce qui est sûr, c’est si elle ne le fait pas, quelle que soit sa forme de diffusion, sur papier ou numérique, elle se transformera rapidement en une presse dite de caniveau, et comme on le dit dans les tripots, rien ne va plus.

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