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In the mood for love (en version restaurée), une claque visuelle malgré un manque d'émotion

Par Bottines

Malgré l'opportunité que j'ai d'aller souvent découvrir des films au cinéma, je connais peu de grands classiques. Alors quand l'agence Mensch et La Rabbia (distributeur de films de patrimoine restaurés), m'ont invitée à découvrir In the mood for love, grand film hong kongais de l'année 2000, en version 4K, je n'ai pas hésité. Je ne savais rien de ce film, à part qu'il s'agissait d'une histoire d'amour et qu'elle faisait figure de référence dans le domaine du cinéma romantique. Mais je n'avais aucune idée de l'univers installé par le réalisateur Wong Kar-Wai. Et j'ai été bien surprise !

In the mood for love (en version restaurée), une claque visuelle malgré un manque d'émotion

D'abord agréablement, par la qualité visuelle du film.p Chaque plan, chaque mouvement semble ciselé, travaillé comme une oeuvre d'art. Très vite, on est longés dans l'ambiance humide de Hong-Kong, avec de magnifiques plans de rues sous la pluie, de troquets aux murs sous-terrains gorgés d'eau, de vapeur sortant de plats de nouilles etc. Les jeux d'ombres et de lumières sont également saisissants. Et dans ce décor incroyable, la beauté des deux acteurs principaux, ressort de manière fulgurante. Les magnifiques robes colorées et le port de tête de Madame Chan, l'héroïne interprétée par Maggie Cheung, ajoute une touche d'élégance à l'ensemble. Vous l'aurez compris, c'est sublime.

Un grand soin a également été apporté à la bande originale. Sans le savoir, je connaissais déjà la musique principale du film, qui revient fréquemment. Je trouve cette musique absolument divine, mais son utilisation un peu excessive dans l'histoire, a fini par m'en écoeurer. Car cette redondance sonore s'est ajoutée à la lenteur du film, qui m'a parfois, je dois bien l'avouer, donner envie d'accélérer le temps. Ne vous attendez pas à beaucoup d'actions, il s'agit d'un film contemplatif et pudique sur un thème tabou : l'adultère. Un homme et une femme (Mme Chan et Mr Chow) qui ont emménagé côte à côte vont découvrir que leurs partenaires respectifs ont une liaison, et vont commencer à se fréquenter.

Chose intéressante, les "traitres" de l'histoire ne sont jamais montrés directement. Et on ne saura jamais vraiment non plus quels sentiments vont développer entre eux les deux "trahis". Car au départ, ils ne se verront que pour tenter de comprendre comment leurs mari et femme ont entamé leur idylle, jusqu'à rentrer complètement dans leur peau. Ce "jeu" finit par basculer dans une grande ambiguïté. Un revirement intéressant sur le papier, mais dont la charge émotionnelle n'est pas du tout bien retranscrite à mon humble avis. Je suis restée un peu de marbre face à leur relation, hermétique à la naissance de leurs sentiments.

En résumé, je suis heureuse d'avoir vu ce film pour sa qualité de mise en scène et de photographie et pour son atmosphère unique. Mais l'histoire en elle-même ne m'a pas transportée comme je l'aurais espéré.

La sortie cinéma de ce grand classique restauré par la Rabbia était initialement prévue pour le 2 décembre 2020. En raison du confinement, difficile de dire si tel sera vraiment le cas, mais croyons-y !


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