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[Critique] HIS HOUSE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] HIS HOUSE

Titre original : His House

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : Grande-Bretagne

Réalisateur : Remi Weekes

Distribution : Wunmi Mosaku, Sope Dirisu, Matt Smith…

Genre : Horreur/Épouvante/Drame/Adaptation

Durée : 1h33

Date de sortie : 30 octobre 2020 (Netflix)

Le Pitch :

Un couple de réfugiés soudanais est accueilli en Angleterre et placé dans une maison de la banlieue défavorisée de Londres. Un logement insalubre qui ne tarde pas à devenir le théâtre d’apparitions fantomatiques…

La Critique de His House :

Faisant partie de la livraison Halloween 2020 de Netflix, His House s’est imposé, du moins sur le papier, comme l’une des propositions les plus excitantes du moment. Un film d’épouvante qui, loin de se limiter à une succession d’effets effrayants, entend également disserter sur l’immigration. De quoi positionner His House dans le sillage des grands films d’horreur des années 70 qui n’hésitaient jamais à se poser tels de puissantes métaphores de problématiques politico-sociales, comme Massacre à la tronçonneuse et La Nuit des morts-vivants par exemple. En quelque sorte…

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Maison prison

Quand ils arrivent dans leur nouveau foyer, Rial et Bol, les deux Soudanais qui ont miraculeusement survécu à une cauchemardesque traversée en mer, retrouvent l’espoir. Les services de l’immigration leur confiant une maison certes délabrée mais plutôt grande, qui en plus, leur est entièrement réservée. Pour autant, les règles sont nombreuses et rapidement, la bâtisse révèle sa véritable nature. Quand des créatures aux visages presque familiers font leur apparition, distordant au fil de leurs attaques de plus en plus agressives, la réalité, le couple débute une autre sorte de combat. Dès le début, Remi Weekes, dont c’est le premier film, ne cache pas ses intentions. Dans la lignée de grands films d’horreur puissamment politisés comme Le Sous-sol de la peur, de Wes Craven, His House entend accompagner les accents horrifiques d’une éloquente charge à l’encontre d’un système qui broie les espoirs de personnes dont le seul tort est d’être nées dans un pays en proie à la misère et à la guerre. Les deux protagonistes principaux voyant leurs rêves de recommencer leur vie sur de nouvelles bases, réduits à néant par les assauts de ces spectres qui se nourrissent de leurs regrets, vampirisant au fil des jours leur volonté et leur résilience.

L’horreur à tous les niveaux

C’est d’ailleurs car il ne sonne jamais creux, grâce à sa capacité à ne pas céder à la facilité, que His House gagne ses gallons. C’est aussi cela qui encourage à une certaine forme de tolérance vis à vis de ses menus défauts. On note ainsi son écriture un peu laborieuse parfois, son rythme en dents de scie et la façon un peu maladroite dont le réalisateur fait preuve pour matérialiser ses ambitions. Surtout qu’en l’occurrence, s’il raconte vraiment quelque chose, pointant du doigt le traitement profondément injuste infligé aux réfugiés, le racisme, les préjugés et qu’il en profite aussi pour mettre en lumière le combat que mènent chaque jour des millions de femmes et d’hommes soumis à la sauvagerie de la guerre dans leur propre pays, His House sait aussi réserver son lot de séquences horrifiques. Des scènes plutôt frontales, parfois très réussies, qui démontrent d’un savoir-faire certain. Et tant pis si là encore l’écriture s’avère trop fragile pour que l’ensemble tape aussi fort qu’il aurait pu. L’important est au fond que le message passe. Un message par ailleurs intensément incarné par les interprètes. En particulier par l’admirable Wunmi Mosaku et l’excellent Sope Dirisu, découvert récemment dans la série The Lovecraft Country. His House leur doit beaucoup.

En Bref…

Non dénué de défauts, narratifs principalement, His House s’impose néanmoins sans mal grâce à la puissance de son message. Le réalisateur orchestrant une descente aux enfers visuellement aboutie, dont les fulgurances horrifiques signifient toujours quelque chose.

@ Gilles Rolland

His-house
Crédits photos : Netflix adaptation drame épouvante His House horreur Matt Smith Remi Weekes Sope Dirisu Wunmi Mosaku

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