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Le tour des expressions : Etre de la pédale.

Publié le 23 juillet 2008 par Carlitablog666
Blog de carlitablog : Tendance et Rêverie, Le tour des expressions : Etre de la pédale.

Cette expression fameuse et contemporaine de l’homosexualité est construite sur la vieille tournure être de la jaquette, en usage depuis le XIXe siècle, laquelle paraît à son tour provenir de la reconstruction de l’encore plus ancienne formule être de la manchette. « L’ordre de la manchette, précise Delvau, a précédé celui de la rosette… Affaire de mode. » (1864.) Car on parlait aussi dans les salons des « chevaliers de la rosette ». Il est à remarquer que l’appartenance à ces ordres et à ces clubs a donné de bonne heure la forme elliptique en être, toujours en usage. Vidocq note en 1836, dans les Voleurs : « En être : aimer la pédérastie. » Etre de la pédale constitue une façon de parler sibylline qui ne peut avoir pris naissance, d’une manière ou d’une autre, qu’en relation avec le monde de la bicyclette, en pleine extension après la Première Guerre mondiale. Il est certain aussi que l’assonance des deux premières syllabes avec l’injure « pédé ! »- pédéraste- a assuré le succès de l’expression que l’on relève pour la première fois par écrit en 1935. Malgré la grande défiance qu’il faut avoir à l’égard des explications « anecdotiques » des expressions populaires, je donnerai ici la proposition d’un lecteur, sous réserve, parce qu’elle me parait possible, voire vraisemblable, et que les dates correspondent parfaitement. M Rodolphe Rebour, fut longtemps dessinateur publicitaire et mêlé au monde du cyclisme, duquel, il tient ses informations de première main. Il dit : « C’est André Ledur, vainqueur des Tours de France 1930 et 1932 qui a révélé cette origine peu connue (celle de pédale pour pédérastie).

Vers 1924, ce champion encore amateur appartenait au Vélo Club Levallois dirigé par le grand meneur d’hommes Paul Ruinart ; il serait trop long d’énumérer les médailles de ce club. Très en marge de l’équipe première existait un groupe de garçons, coureurs de très modeste niveau et d’un genre très « spécial ». Paul Ruinart était dit-on sensible au charmez de ces « mignons ». Les vrais coureurs virils comme il se doit et champions aux pédales bien huilées, méprisaient ces jeunes gens et les qualifiaient de « Pédales qui craquent ». Seul est resté le mot « Pédales » !

En cette étape de L’Alpe-d’Huez, une expression qui tombe à pic.


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