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Critique Twisted : Marina Kaye suit son bonhomme de chemin

Publié le 13 novembre 2020 par Linfotoutcourt

Twisted marche dans les pas des deux précédents albums de Marina Kaye. Un opus ni révolutionnaire, ni barbant pour autant.

Twisted s'est fait attendre, Marina Kaye nous a en effet privé d'album depuis 2017, avec Explicit. A en juger sa jaquette exotique, l'on pourrait s'attendre à des expériences auditives des plus étonnantes. Que nenni, Marina Kaye ne sort pas vraiment de sa zone de confort tout au long des 11 pistes. Nous la retrouvons telle qu'elle était dans ses plus jeunes années, soit une voix pure apposée sur des airs électro ou plus acoustiques. Le terme twisted, (pouvant signifier tordu, entortillé, bizarre) prend de fait tout son sens à l'écoute attentive des paroles. Eh oui, nos émois sont aussi étranges et complexes que son masque saugrenu.

Nos sentiments et nos tourments n'ont rien d'une partie de plaisir, même l'amour; Marina Kaye nous le clame tout au long de Twisted. The Whole 9, single phare de l'album, nous l'expose avec clarté, pour qui se débrouille a minima en anglais. Abandon, tempus fugit, blessures du passé et esquisse de futur; tout est réuni pour déprimer et d'autant plus savourer notre célibat. Pour continuer sur cette gaie lancée, Scream joue avec la peur et la mort dans une ambiance des plus lugubres. Elle ne manque pas non plus d'évoquer ses sujets de prédilection, comme la quête identitaire dans Anywhere but home, faisant écho à , son premier tube.

Critique Twisted : Marina Kaye suit son bonhomme de chemin
© Yann Orhan / TGIT Music SA / PIAS Recording

Ces paroles peu joyeuses s'accompagnent de quelques variétés instrumentales plaisantes pour nous immerger dans son univers complexe. Marina Kaye n'hésite pas à mélanger les genres, comme dans Double Life mêlant riffs de guitare électrique au piano classique. Blind Heart, quant à elle, frôle l'acoustique grâce à ses quelques accords de guitare. En somme, chaque titre tente de se démarquer de son prédécesseur en jouant sur les instruments et les effets de voix. Néanmoins, à se concentrer sur une ligne instrumentale directrice, l'ensemble tend à manquer de variété.

Ainsi soit je

Twisted nous présente un univers qui finit de s'affirmer, Marina Kaye sait ce qu'elle veut faire. Cet opus confirme ses intention de nous dépeindre des sentiments intimes alliant errance, tourment, solitude ou encore indécision. La notion de twist constitue alors un fil directeur dès le morceau introducteur Twisted et qui se poursuit dans Alone ou 7 Billion. Cette consistance des vers s'accompagne de procédés incluant l'auditeur à ses réflexions, via l'emploi répété du pronom you.

Cet album achève de démontrer le talent de notre jeune gagnante de l'émission La France a un Incroyable Talent. Toutefois, ce troisième album instaure une redondance instrumentale. A l'image du titre The Whole 9 comprenant de nombreuses similitudes avec Homeless, sorti il y a pourtant 6 ans. Il serait temps de rafraîchir sa recette à tube... Son timbre puissant et ses paroles, dont nombre des ses auditeurs français ne comprennent malheureusement pas, ne sauraient suffire à porter d'autres futurs albums. On regrette aussi l'absence de collaborations qui auraient ajouté du volume à cet opus.

Album charnière

Le timbre puissant de Marina Kaye séduit indéniablement l'oreille tout au long de ce nouvel album. Appuyé par des textes prenants et des sonorités pop, Twisted est un album satisfaisant. Mais, si une volonté de renouvellement se pressent, elle ne se révèle pas assez convaincante. Il lui faut désormais viser plus haut pour continuer à captiver son audimat. Elle détient une voix aussi prenante que son univers; il ne lui manque plus qu'une patte instrumentale forte pour nous émerveiller pleinement.

Twisted est sorti le 6 novembre 2020.


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