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Francis Newton Souza : god, sex & the city

Publié le 15 novembre 2020 par Jigece

Francis Newton Souza : god, sex & the city

F. N. Souza a été le premier artiste indien post-indépendance à obtenir une grande reconnaissance en Occident.
Il naît en 1924 de parents d'origine catholiques romains à Goa, qui est alors une colonie portugaise (annexée en 1961). En 1929, après avoir déménagé à Mumbai (anciennement Bombay) avec sa mère veuve, il survit à une attaque de variole qui le laisse marqué à vie.
Souza étudie à la Sir JJ School of Art de Bombay mais est expulsé en 1945 pour son soutien au mouvement Quit India (mouvement lancé par le Mahatma Gandhi le 9 août 1942). Souza rejoint le Parti communiste indien en 1947. Cette même année, il est membre fondateur du Bombay Progress ive Artists 'Group (avec Syed Haider Raza, Maqbool Fida Husain et Manishi Dey), qui encourage les artistes indiens à participer à l'avant-garde internationale.
En 1948, les peintures de Souza sont présentées lors d'une exposition à la Burlington House de Londres. En 1949, Souza s'installe à Londres, où il arrive avec seulement quinze livres en poche, en dépensant déjà dix en matériaux et en peinture, ne gardant que cinq livres pour la nourriture et le logement. Dans un premier temps, il travaille comme journaliste tandis que Maria Figueiredo Souza, sa femme (ils se sont rencontrés en 1945, mariés deux ans plus tard), a un deuxième emploi le soir, comme femme de chambre à l'hôtel Connaught, pour payer les peintures, les cigarettes et la bière de son mari (comme le raconte Shelley, leur fille) ! Maria le quitte d'ailleurs en 1955, ce qui ne l'empêchera pas de rester une fervente croyante en son art tout au long de sa vie.
Mais FN Souza est prêt à tout sacrifier pour son art - et même sa fille ne peux s'empêcher d'admirer une telle ténacité. Qui finit par porter ses fuits : l' Institut des Arts Contemporains inclus son travail dans une exposition de 1954. Le succès survient après la publication en 1955 d'un essai autobiographique Nirvana of a Maggot (où il parle de lui comme d'un " asticot " !) dans le magazine de Stephen Spender, Encounter. Spender présente alors Souza au marchand d'art Victor Musgrave, le propriétaire de Gallery One. L'exposition de 1955 dans sa galerie ne désemplit pas. Sa carrière est lancée et se développe alors régulièrement.
À partir de 1967, il s'installe à New York ; il est retourné en Inde peu de temps avant sa mort. Le poète et artiste Srimati Lal était son partenaire pendant ses derniers jours. Souza est décédé le 28 mars 2002 et a été enterré au cimetière de Sewri à Mumbai.

Le style de Souza est délibérément éclectique, voire iconoclaste, de caractère essentiellement expressionniste (mais aussi s'inspirant du mouvement Art Brut d'après-guerre et d'éléments du néo-romantisme britannique), se confrontant aux aspects destructeurs de la société, que ce soit l'hypocrisie de l'Église, la corruption des classes supérieures ou la répression de la sexualité. En n'hésitant pas à faire des peintures clairement érotiques, il ne fait que suivre une tradition indienne que l'on trouve aussi bien dans les représentations sculpturales des temples de Khajurâho (site touristique sans doute le plus visité, de toute l'Inde et qui figure au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1986) et Konârak que dans les fresques d' Ajantâ (29 grottes artificielles bouddhistes, creusées dans du basalte dur, décorées de peintures et de sculptures remarquables et classées au patrimoine mondial de l'humanité).

En 2008, sa peinture " Naissance " (1955) établit un record de vente aux enchères comme étant la peinture indienne la plus chère vendue jusque-là en partant pour 2,5 millions de dollars américains (Rs 11,3 crore) à une vente chez Christie's (l'acheteuse étant Tina Ambani, une actrice de Bollywood). En 2015, ce tableau est revendu, toujours chez Christie's, à New York, pour plus de 4 millions de dollars, cette fois.

La galerie

Voici une sélection d'œuvres de Francis Newton Souza, de 1944 à 1998.


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