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Critique Ciné : The Nest (2020)

Publié le 19 novembre 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

The Nest // De Sean Durkin. Avec Jude Law, Carrie Coon et Charlie Shotwell.

Sean Durkin fait avec The Nest un film de maison hanté sans les fantômes car là où l’horreur nait c’est dans la façon dont le film dépeint le consumérisme et notre besoin de faire toujours plus. Le titre de The Nest est clairement un titre sarcastique alors que la maison habite cette sensation de film de maison hanté sans pour autant qu’il n’y ait de fantômes puisque le film ne cherche pas à dévier dans le fantastique. Neuf ans après le brillant Martha Marcy May Marlene, Sean Durkin est de retour avec ce brillant écueil de la société dans laquelle nous vivons encore aujourd’hui. Rien de menaçant ou de terrifiant se déroule à proprement parler en dehors d’une porte qui s’ouvre après que Allison est sûre de l’avoir fermée. Mais The Nest reproduit à sa façon le visuel et le ressenti d’un film d’horreur qui prend son temps pour installer son climat et les jump scares. Sauf que ces deux éléments n’arrivent jamais et que l’intérêt du film est tout autre. Pour parler d’un ménage au bord de l’implosion, je dois avouer que Sean Durkin a une façon originale et fascinante de le faire.

Dans les années 1980, Rory, un ancien courtier devenu un ambitieux entrepreneur, convainc Allison, son épouse américaine, et leurs deux enfants de quitter le confort d’une banlieue cossue des États-Unis pour s’installer en Angleterre, son pays de naissance. Persuadé d’y faire fortune, Rory loue un vieux manoir en pleine campagne où sa femme pourra continuer à monter à cheval. Mais l’espoir d’un lucratif nouveau départ s’évanouit rapidement et l’isolement fissure peu à peu l’équilibre familial

L’aliénation du foyer est donc ce qui fait finalement tout l’intérêt de The Nest. Et le tout est brillamment interprété. Carrie Coon (Gone Girl) brille du début à la fin et Jude Law (The Third Day) n’a plus besoin d’être présenté. Les deux forment un couple fascinant qui hante le spectateur jusqu’au bout. D’ailleurs, Carrie Coon a enfin ici un rôle important dans un film qui démontre son talent et est à la hauteur de ses capacités. Je pense donc que The Nest est aussi important pour ce duo fascinant que pour toute la mise en scène qui est créée autour des deux. Ajoutez à cela un autre personnage : la maison de notre couple qui a tous les atouts de la maison hanté du fond des Etats-Unis. Pour autant, la seule heure de Sean Durkin avec son film c’est parfois d’appuyer un peu sur des éléments qui n’étaient pas nécessaire comme la mort d’un cheval, clairement métaphorique. Le côté oppressant de cette aventure habite donc le spectateur jusqu’au bout sans parvenir à le lâcher. En tout cas, The Nest pourrait bien être un compagnon fascinant à d’autres films sur les couples qui explosent en plein vol.

Note : 9/10. En bref, The Nest habite son spectateur jusqu’au bout en reprenant les codes du cinéma d’épouvante autour d’un couple au bord de la crise de nerf.

Prochainement en France


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