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Un conte de Noël

Publié le 19 décembre 2020 par Onarretetout

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Vladimir Propp, dans sa Morphologie du conte, publiée en 1928, a formulé trois principes :

1) Les éléments constants, permanents du conte sont les fonctions des personnages, quels que soient ces personnages et quelle que soit la manière dont ces fonctions sont remplies.

2) Le nombre des fonctions que comprend le conte merveilleux est limité.

3) La succession des fonctions est toujours identique

C’est en lisant Grammaire de l'imagination de Gianni Rodari (éd. Rue du Monde) que j’ai découvert, il y a quelques années, ces principes.

Le système de Propp est composé de 31 fonctions qui se retrouvent au moins en partie dans tous les contes :

1. Absence
2. Interdiction
3. Transgression
4. Interrogation
5. Demande de renseignement
6. Duperie
7. Complicité
8. Manque ou méfait 

9. Médiation
10. Commencement de l'action contraire
11. Départ du héros
12. Première fonction du donateur
13. Réaction du héros
14. Transmission
15. Déplacement, transfert du héros
16. Combat du héros contre l'antagoniste 

17. Marque
18. Victoire sur l'antagoniste
19. Réparation du méfait
20. Retour du héros
21. Poursuite
22. Secours
23. Arrivée incognito du héros
24. Imposture 

25. Tâche difficile
26. Accomplissement de la tâche
27. Reconnaissance du héros
28. Découverte du faux héros
29. Transfiguration
30. Châtiment
31. Mariage ou accession au trône

Je vous propose d’écrire un conte qui retiendra au moins quatre de ces fonctions et, bien sûr, dans l’ordre retenu par Propp.: 

une fonction choisie parmi les huit premières (de 1 à 8), 

une fonction choisie parmi les huit suivantes (de 9 à 16), 

une fonction choisie parmi les huit suivantes (de 17 à 24), 

une fonction choisie parmi les sept dernières (de 25 à 31).

Exemple :

(Demande de renseignement)

Lorsque l’enfant s’est réveillé, ce matin-là, il fut surpris de n’entendre aucun bruit dans la maison. Pas non plus d’odeurs de café et de pain grillé auquel il était habitué. Il sortit de son lit, de sa chambre, de son étage et se trouva bien seul dans la cuisine. Il appela, d’abord timidement Maman ? Papa ? puis plus fort Maman ! Papa ! Mais rien. Le silence; Alors il fit une phrase : « Où êtes-vous ? » L’écho seul répondit : » Hou ? » Il n’allait quand même pas pleurer. Demain ça devait être Noël, le sapin était bien là mais, bien sûr, pas de cadeaux…
Il entendait encore « Hou… »

(Départ du héros)

Alors il décida de partir. remonta dans sa chambre, quitta son pyjama et remit ses habits de la veille, puis revint au rez-de-chaussée et sortit. Mais où aller ? La voiture n’était plus au garage. « Ça ne fait rien, pensa-t-il, je vais aller dans la ville. Je rencontrerai bien des gens qui pourront me renseigner. » Il était un peu surpris que les lampadaires soient encore allumés. La nuit n’était donc pas encore finie. Il y avait vraiment peu de monde dans la rue. À qui pourrait-il s’adresser ? Un homme s’approcha et lui demanda ce qu’il faisait dehors, seul, à cette heure ? « Je cherche mes parents. » - « Il me semble que je les connais, dit l’homme, et que je les ai vus quitter la ville tout à l’heure. » - « C’est faux ! pas possible ! laissez-moi ! je vais les retrouver ! »

(Poursuite)

L’enfant se mit à courir, poursuivi par cet homme qui lui faisait très peur maintenant. Il se perdit un peu dans des rues qu’il ne connaissait pas sans se rendre compte que l’homme avait cessé de courir derrière lui. Il croyait l’entendre rire, il l’entendait répéter « quitter la ville tout à l’heure ». Il aurait volontiers pleuré mais  il tenait bon et continuait sa recherche. Ça lui semblait très long. Un chien qui passait par là lui tint un peu compagnie. Et l'enfant lui parlait : « Le square, là, c’est peut-être le square du grand manège. Non. Et cette rivière, c’est bien celle qui passe près de l’école. » Il va suivre ses eaux tandis que le soleil commence à éclairer d’une teinte orangée les nuages. 

(Reconnaissance du héros)

Il erre encore dans la ville qui est à présent bien réveillée et toujours aucune trace de ses parents. Et puis, soudain, au coin de la rue, n’est-ce pas leur voiture, garée ? Oui, c’est bien elle. Où peuvent-ils être ? Quelle heure est-il ? Que font-ils ici, près de ce bâtiment dont il n’arrive pas bien à déchiffrer le nom mais vers lequel il se dirige avec un peu d’appréhension. Il monte les marches du perron, tandis que le chien s'assied en bas, et c’est son père qui sort alors : « Primo ! qu’est-ce que tu fais là ? On a dû partir très vite cette nuit et pas pu te prévenir. » Mais Primo n’écoute pas. Il comprend tout. Tout se met en place dans sa tête. Il savait que cela allait arriver. Il ne pensait pas que c’était pour cette nuit. Il a envie de taper son père. Il aurait voulu qu’on l’emmène. Mais son père le prend dans les bras : « Viens voir ta maman et ta petite soeur qui vient de naître. »

C’est à vous main tenant. Racontez votre conte de Noël en suivant les indications de Propp, comme je vous l’ai proposé. Et postez le dans les commentaires ci-dessous. Merci.


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