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Journal pauvre, de Frédérique Germanaud (éd. La clé à molette)

Publié le 12 janvier 2021 par Onarretetout

Journal pauvre

« La cueillette des prunes », pour commencer ce Journal pauvre, j’ai craint d’abord trouver ici ce qui m’a empêché de lire jusqu’au bout le livre de Philippe Delerm, La première gorgée de bière, une sorte de nostalgie de la nature perdue. Et très vite, cette crainte est tombée. Frédérique Germanaud ne fait pas dans l’écologie littéraire, elle prend des risques. Ce journal aurait pu n’intéresser que son auteure, une façon de baliser la route pour regarder à la fin le chemin parcouru. Mais c’est plus que ça : elle nous fait partager les conséquences d’un choix fondamental, vivre de son écriture. Sans esbroufe. Abandonner la sécurité d’un emploi bien rémunéré pour l’incertitude, mois après mois, d’un revenu régulier. Et à travers ces textes, une « écriture fragmentée », où se pose chaque mois un haïku de Bashō, c’est le travail de l’écrivaine que l’on suit : prises de notes, lectures, rencontres en Médiathèques, dans des écoles, participation à des projets collectifs (notamment au Parc culturel de Rentilly), échanges avec d’autres auteurs, d’autres artistes (elle-même prend des cours de peinture), messages de et à l’éditeur… Et la certitude que « croire que tout a été dit et que l’on vient trop tard est le fait d’un esprit sans force, ou que le monde ne surprend pas assez. » (Philippe Jacottet).

Et je m’y retrouve, surpris quand même. Par le nom d’un auteur que j’ai lu, par celui d’une ville où j’ai travaillé, et par des titres de livres qui me restent encore à découvrir et dont on lit dans celui-ci l’avancement.  Il y a quelque chose de l’Arte povera dans ce Journal pauvre.


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