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Au Ghana. A la recherche de Kwabena l'homme ananas

Publié le 21 janvier 2021 par Busuainn_ezilebay @BusuaInn_Ezile

Au Ghana. A la recherche de Kwabena l'homme ananas

Source courrier international

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Des Pays-Bas au Ghana

A la recherche de l’homme ananasOlivier Van BeemenPHOTO / Olivier van Beemen

Kwabena est depuis des années le visage d’ananas “doublement bons” aux Pays-Bas : sucrés mais surtout issus d’une filière respectueuse des conditions de vie des cultivateurs. Mais est-ce vraiment la réalité ? Ce journaliste néerlandais est parti sur les traces de ce Ghanéen.

Au Ghana. A la recherche de Kwabena l'homme ananas

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L’inscription disait :

Doublement bons : nos fruits ne sont pas seulement bons au goût, ils vous font également vous sentir bien. C’est parce que nos cultivateurs, avec la Fondation Albert Heijn, contribuent à améliorer les conditions de vie de la population locale.

Le message est clair : acheter des barquettes de fruits frais et contribuez, vous aussi, à rendre le monde meilleur.

Reste à savoir à quoi ces “conditions de vie améliorées” ressemblent. Et ce que pense Kwabena du fait que son image serve à vendre des ananas aux Pays-Bas. Le mieux, c’était de lui demander.

Nos recherches commencent dans les paysages fertiles et vallonnés de la zone franche de Nsawam, située à 30 kilomètres au nord de la capitale du Ghana, Accra. C’est là que sont l’usine et le siège ghanéen de Blue Skies, une multinationale britannique qui approvisionne en fruits et légumes des grandes enseignes européennes, dont Albert Heijn.

Blue Skies appartient à un entrepreneur, Anthony Pile, et a bonne réputation dans le secteur du développement. En faisant éplucher, couper et conditionner ses fruits localement, elle crée de l’emploi et apporte de la valeur ajoutée à l’économie locale : le prix au kilo des fruits frais en morceaux est très nettement supérieur à celui des fruits entiers.

Au Ghana, Blue Skies emploie plus d’un millier de personnes – sous contrats à durée déterminée ou indéterminée – et des centaines de saisonniers, ce qui fait du groupe l’un des premiers employeurs de la région. Il achète aussi la plupart des ananas, des papayes, des bananes, des mangues et des noix de coco vendus par les cultivateurs locaux. L’un d’eux, Daniel Djan, du village de Fotobi, pense avoir reconnu le Kwabena de la photo.

C’est AttakraIl ne vit pas loin.”

Des projets modèles

Mais, avant de poursuivre notre périple, nous allons visiter quelques projets de bienfaisance financés par Albert Heijn, Blue Skies et d’autres enseignes de la grande distribution européenne (l’année dernière, Albert Heijn a déboursé 58 000 euros en faveur de projets de bienfaisance au Ghana, soit le chiffre d’affaires hebdomadaire d’un petit supermarché aux Pays-Bas). Ces projets sont supposés “contribuer à améliorer les conditions de vie de la population locale”. Sauf que leurs bénéfices sont discutables.

À Fotobi, trois salles de classe et une salle des professeurs ont été construits à l’école. La peinture s’écaille sur les murs, les tableaux noirs sont cassés, quand ils n’ont pas disparu.

Dans le village voisin d’Obodan, les classes financées par ces fondations ont meilleure allure. “C’est l’école modèle, qui accueille généralement entre 40 et 50 enfants par classe”, se félicite Ibrahim Mohammed, un des enseignants, en train de casser la croûte sous un arbre. “Blue Skies vient ici régulièrement avec des délégations européennes.” 

À Amanfrom, Blue Skies dit avoir fait installer un bloc sanitaire utilisé par 2 000 habitants. En réalité, le bloc en question a été démoli et l’État en a fait mettre un autre à la place,

[...]Olivier Van BeemenLire l’article original

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