Magazine Cinéma

Kick My Heart (23)

Par Darkstein

Le couvre-feu à 18 heures à cela de bon qu’on peut écouter plein de zizik… Quelques découvertes en ce morne mois de Janus. Au programme : du métal, du blues, du bizarre (comme d’hab, quoi) et du old school

Le Wock’n’Woll

Kiss, au début, c’était du Hard Rock (pour l’époque) Kiss (1974), leur premier opus, propose ce qui se faisait de mieux à l’époque. Vintage. 26 ans plus tard, Judas Priest avec Painkiller (1990) montre qu’on peut porter des pantalons en cuir moulant et chanter très aigu (la faute au futal ?) et avoir la hargne. Danzig, après ses sublimes deux premiers albums penchant vers le blues, tourne un peu en rond et son hard de 6:66 Satan’s Child (1999) est représentatif de ce qu’il a à offrir depuis 1990 : du gros son porté par sa voix si particulière, mais pas de gros frissons. Ou alors si peu.

Après avoir lu Umbrella Academy, je me devais de découvrir aussi l’univers musical de Gerard Way, le chanteur de My Chemical Romance qui d’ailleurs a eu l’idée de ce roman graphique pendant la tournée célébrant The Black Parade (2006).
Wolfmother
n’a pas qu’un chanteur à la coupe de cheveux qui rivalise avec celle de Buzz Osborne (Melvins). Cosmic Egg (2009) est un petit bijou hard rock psychédélique qui mérite l’oreille attentive. Un son intemporel comme on aime.
Perso je ne comprends pas le battage que l’on fait autour de Shaka Ponk. Fier qu’un groupe français puisse faire la nique à des pointures anglo-saxonnes, mais The Geeks and the Jerkin’ Socks (2011) ne m’aura pas convaincu. Ou alors aller les voir sur scène, je pense qu’ils font partie de ces groupes qui valent leur détour sur les stages.

Pour The Lords of Altamont, je me suis fait avoir : la pochette laissait à penser à du rock psychédélique, mais en fait Midnight to 666 (2011) lorgne plus vers le punk avec une voix rawk un poil désagréable sur le long. Une sorte de Ramones énervé.
Après Machina / The Machine of Gods (2000), j’ai décroché des Smashing Pumpkins. Les albums suivants manquent d’audace et même si l’identité Citrouilles Ecrasées est indéniable (la voix de Billy Corgan en premier), Monuments to an Elegy (2014) et ses prédécesseurs m’ont laissé froid.

David Gilmour se la joue solo sur Rattle That Lock (2015), un son reconnaissable qui n’est pas sans faire penser à un certain flamant rose ? A noter le titre éponyme « Rattle That Lock » qui commence par le jingle SNCF. Fallait le faire.
Premier album d’Avatarium sans Leif Edling, The Fire I Long For (2019) tient ses promesses d’une continuité dans le heavy doom initié par le bassiste de Candlemass, porté par la voix aigre-douce de Jennie-Ann Smith.
Jamais été fan de Pearl Jam (ma femme oui, par contre ; vous connaissez ma femme ?) Gigaton (2020), leur onzième méfait, reste dans la lignée d’un rock alternatif classique mais efficace.

Mushroomhead c’est caca depuis Savior Sorrow (2006). Mais, Ô Miracle, A Wonderful Life (2020) remet les pendules à l’heure. Par contre Jeffrey « Nothing » Hatrix le chanteur qui faisait les voix claires, s’est fait la malle, du coup pour les parties chantées, on fait comme on peut. Et du coup on a une jolie voix féminine qui vient compléter le bouzin.

Le gros son

Gorefest était un groupe de death hollandais qui a sévi sur une quinzaine d’années. Entre death brut de coffrage et death’n’roll à la sauce suédoise, Soul Survivor (1996) se laisse écouter, malgré la voix assez pénible de Jan Chris de Koeyer.
Dans la famille des groupes disparus, je veux aussi les classiques canadiens de Quo Vadis, groupe culte au death progressif et complexe, tel ce Defiant Imagination (2004) qui clot leur carrière.

Quand il ne produit pas, Eric Rutan joue dans des groupes. On peut le voir notamment dans Cannibal Corpse depuis que Jacques Chirac Pat O’Brien est en prison. Hate Eternal, c’est son bébé. Et comme son nom l’indique, il n’est pas du genre à chanter « All You Need Is Love ». I, Monarch (2005) ne dira pas le contraire.

Dååth propose un death / indus de bonne facture, vivace et primesautier. Sauf le dernier adjectif. The Hinderers (2007) donne quand même sacrément la patate.
Pestilence nous vient de l’autre pays du fromage. Je m’y suis intéressé (comme pour Quo Vadis) parce que l’on retrouve certains zikos sur le dernier méfait de Nader Sadek. Un groupe qui a travaillé en dents de scie avec un GROS hiatus de 12 ans. Un groupe pionnier qui a aidé à définir le son death/thrash du vieux continent (d’après Wiki). Resurrection Macabre (2009) commence par un gros « Beuargh » qui met bien dans l’ambiance. Le reste de l’album donne un bon gros death / thrash bien véner, comme on les aime.

Nordvargr ce n’est pas du métal, c’est plus que ça. Pour ceux qui trouvent que Ihsahn c’est particulier, Dååth (2010) va leur paraître étrange au possible. Une sorte de Black Metal Ambient, parfait pour une soirée Cthulhu.
Quand il ne broyait pas du noir avec Drudkh, Roman Saenko se rongeait les sangs avec feu Blood of Kingu. Sun in the House of the Scorpion (2010), un black / death emphatique d’inspiration sumérienne, est assez prenant.

Hate, comme son nom ne l’indique pas, est un groupe polonais qui joue dans la même cours que son frère jumeau, Behemoth : du blackened death metal de haute facture, d’ailleurs la voix de Adam « The First Sinner » Buzko ressemble à s’y méprendre à celle de Adam « Nergal » Darski (encore un Adam). Solarflesh: A Gospel of Radiant Divinity (2013) est un petit bijou du genre.
Asphyx revenait en 2016 avec Incoming Death. Si les riffs sont prenant, la voix va bien avec le nom du groupe. Un peu comme Suffocation. Mais là j’avoue que j’ai du mal avec ce growl poussif.
Skinless est un groupe de BDM (Brutal Death Metal). Vous voyez le death ? Bah plus encore. Enfin ça c’est sur le papier. Avec Savagery (2018) qui m’a fait penser à du Six Feet Under, ça bastonne sec, mais on n’est pas non plus au niveau d’un Cattle Decapitation, d’un Benighted ou d’un Cryptopsy.
Il parait-il que Tallah était la révélation 2020 avec son tant attendu Matriphagy, renouveau du nu metal, tout ça parce que le batteur Max Portnoy n’est autre que le fils de Mike Portnoy (ex Dream Theater, Neal Morse). Alors si on trouvait à l’époque que Slipknot était chaotique, ce n’est rien à côté de ce que propose ces jeunots. Je pense que plusieurs écoutes seront nécessaires – ou pas.

Kick My Heart (23)
Kick My Heart (23)
Kick My Heart (23)
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Kick My Heart (23)
Kick My Heart (23)

L’électro

Un classique ! You’ve Come a Long Way, Baby (1998) de Fatboy Slim où comment montrer aux jeunes comment on faisait de la musique électronique, à l’époque. Du fun et du rythme. Moby, au contraire, semble avoir perdu toute envie de rire. Wait For Me (2009), aussi beau que triste.
La french connection représentée par Wax Taylor et le story telling de Dusty Rainbow From the Dark (2012) nous transporte. Pourquoi je n’ai pas écouté cela avant ?!
Le trip-hop de Tricky, égal à lui-même, toujours en demi-teinte. Il est loin le cafouillage de Vulnerable ! Skilled Mechanics (2016) est un vrai plaisir pour les esgourdes.

Le bluuuues

Texas Flood (1983) est le premier album de Stevie Ray Vaughan and Double Trouble, du blues électrique dans sa plus tradition, d’ailleurs le premier titre « Love Struck Baby » fait penser à « Johnny B. Goode » ! D’ailleurs cet album comporte aussi quelques reprises telles « Mary Had a Little Lamb » de Buddy Guy et « Tell Me » de Howlin’ Wolf. C’est pour dire.
De Screamin’ Jay Hawkins, on connait « I Put a Spell On You » et « Constipation Blues », mais le voodoo man est coupable de bien d’autres bizarreries en proposant un blues destructuré et zarbi. Best Of The Bizarre Sessions: 1990-1994 (2000) propose une compilation de ces moments les plus débridés.
Huddie « Leadbelly » Ledbetter ; ce nom a été immortalisé par la reprise de « In The Pines » (« Where Did You Sleep Last Night ») par Nirvana. Mais le bonhomme, qui a passé plusieurs années en prison, est néanmoins coupable de titres tout aussi connus : « Black Betty » (sous le titre « Looky Looky Yonder – Black Betty – Yallow Woman’s Door Bells »), en version « nue », reprise par Ram Jam et Nick Cave & The Bad Seeds entre autres, ou « Irene » (reprise par Frank Sinatra, Johnny Cash ou Tom Waits). A noter qu’il jouait aussi une douze cordes ! Rock Island Line – Original 1935-1943 Recordings (2006) est une compilation non exhaustive, mais fort intéressante.
Enfin, Howlin’ Wolf, parce qu’il y a « Howling » et « Wolf » dedans, un nom aussi connu que Blind Lemon Jefferson ou Muddy Waters (et après on se moque des noms d’indiens). The Complete RPM & Chess Singles 1s & Bs 1951-62 (2014) est un beau catalogue de ce bluesman à la voix puissante et assez braillarde finalement.

L’Eclectique

Iconique s’il en est, Bob Marley & The Wailers et leur premier album et mythique Exodus (1977) propose un reggae intemporel avec l’inénarrable « Jamming ». Bon allez, j’arrête cette dythirambe, perso le reggae ça reste pour moi de la musique d’ascenseur (je vais me faire des ennemis…). Par contre le folk de Geoffrey Gurrumul Yunupingu, aborigène aveugle mort en 2017 est une caresse et Gurrumul (2008), même s’il ne brille pas par son écriture, apaise autant qu’un album d’Israel Kamakawiwo’ole.
Les Tindersticks, fidèles à eux-mêmes, nous propose une salle d’attente tout en douceur (The Waiting Room (2016)). Perso j’en suis resté au magistral Curtains (1997) même si depuis l’eau a coulé (lentement) sous les ponts et que leur chamber pop reste magnifique.

Echanges culturels avec certains membres de l’association Cyberunes (que je salue au passage) et découverte de Lingua Ignota et son atypique Caligula (2019) qui n’est pas sans faire penser à la mystique Myrkur et son post black éthéré.

Et oui, j’écoute du rap. Oxmo Puccino, découvert sur le tard, propose des textes doux et justes sur des fonds musicaux éclectiques (jazz, électro…). La Nuit du Réveil (2019) ne déroge pas à la règle. Beau. Et pour finir, un peu d’ethnique avec Khusugtun. Au menu : du xhöömei, du morhin khoor, du dépaysement avec Jangar (2020).


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