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[Critique] Penguin Bloom

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Penguin Bloom

[Critique] Penguin Bloom
Adapté du livre éponyme de Cameron Bloom (Andrew Lincoln dans le film) et Bradley Trevor Greive, Penguin Bloom raconte l’histoire vraie de Sam Bloom (Naomi Watts), une mère australienne soudainement privée de l’usage de ses jambes après avoir subi un tragique accident lors d’un voyage de vacances en Thaïlande. Disponible sur Netflix depuis le 27 janvier dernier, le film de Glendyn Ivin met en parallèle la résilience de l’héroïne avec celle d’une pie blessée – baptisée Penguin – récemment recueillie par la famille.

Malgré ses airs de drame classique ne présentant, à première vue, aucune originalité notoire, Penguin Bloom affiche néanmoins de sérieux atouts. Le plus important de tous étant probablement la belle prestation d’ensemble du casting. Parfaitement au diapason, les acteurs livrent effectivement une interprétation d’une rare authenticité. Outre Naomi Watts, bouleversante de sincérité dans la peau de cette mère de famille dont la vie perd soudainement tout son sens, on retiendra surtout la performance touchante d’Andrew Lincoln. Avec retenue et justesse, l’acteur britannique parvient en effet à retranscrire toute la détresse, et l’abnégation, d’un homme profondément bousculé dans ses rôles de père et de mari. Si le duo touche souvent en plein cœur, c’est également car il peut s’appuyer sur des dialogues, certes épurés, mais d’une grande efficacité. Tant dans ce qu’il dit textuellement que dans ce qu’il suggère dans ses silences, le scénario sonne particulièrement juste, renforçant de ce fait la puissance émotionnelle du récit. Pas étonnant, dès lors, que les yeux embués de la comédienne provoquent le même phénomène chez les spectateurs lors de plusieurs séquences poignantes.

[Critique] Penguin Bloom
De manière générale, malgré une évolution tout à fait prévisible, force est de constater que le scénario se montre parfaitement à la hauteur de son sujet. A travers cette construction en miroir entre deux êtres brisés par la vie, le film aborde avec justesse la difficile question de la reconstruction. Une reconstruction qui passe inévitablement par le deuil de sa vie passée, de la personne que l’on était auparavant. En cela, le long-métrage est particulièrement intéressant car il retranscrit à la perfection les difficultés de ce cheminement, et ce même en étant entouré d’une famille aimante et bienveillante. Si on pourra légitimement reprocher la simplicité du parallèle entre le combat de la mère et celui de la pie, ainsi que certaines métaphores sans doute un peu forcées, il est en revanche bien compliqué de remettre en cause l’efficacité du procédé. D’abord parce qu’il est inspiré d’une histoire vraie (il ne s’agit donc pas d’un simple artifice narratif), mais aussi et surtout car il fonctionne admirablement bien dans le cas de la famille Bloom. Enfin, mention spéciale également à la superbe photographie de Sam Chiplin. Tantôt solaire, tantôt crépusculaire, celle-ci berce l’œuvre d’un joli sentiment de mélancolie.

Sous ses airs de drame classique sans grande prétention, Penguin Bloom s’impose donc comme une œuvre poignante, aussi touchante dans ce qu’elle raconte textuellement que dans ce qu’elle suggère dans ses silences. Porté par un casting extrêmement convaincant, Naomi Watts en tête, le film met joliment en lumière la difficile reconstruction – physique et psychologique – d’une mère de famille complètement brisée par un tragique accident. Certainement pas le film de l’année, mais néanmoins une très belle surprise !


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